La France, objet d’une mission méthodiste épiscopale américaine au XXe siècle (Lettre 64)

Le méthodisme est un mouvement du « réveil » fondé au XVIIIes  en Angleterre par deux pasteurs anglicans, les frères John et Charles Wesley, qui exhortent à une conversion personnelle active. Ils prônent l’évangélisation itinérante, l’action sociale éducative, les missions dans le monde entier. Le méthodisme s’est répandu en France où il est à l’origine des premières Ecoles du Dimanche et l’œuvre méthodiste la plus connue est l’Armée du Salut fondée par le pasteur William Booth et développée en France par sa fille Catherine.

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La Cévenole et Ruben Saillens (Lettre 63)

1ere de couverture de l'ouvrage Ruben et Jeanne SaillansSalut montagnes bien aimées,
Pays sacré de nos aïeux.
Vos vertes cimes sont semées,
De leur souvenir glorieux.
Élevez vos têtes chenues
Espérou, Bougès, Aigoual,
De leur gloire qui monte aux nues,
Vous n’êtes que le piédestal.
Refrain
Esprit qui les fis vivre,
Anime leurs enfants
Pour qu’ils sachent les suivre.

Cet hymne chanté depuis 1911 lors de chaque Assemblée du Désert le premier dimanche de septembre a une histoire, comme son auteur Ruben Saillens.
Ecrit en 1885, il a été chanté pour la première fois à l’occasion du bi centenaire de la Révocation de l’Edit de Nantes. Il célèbre le passé du protestantisme cévenol et la résistance des Camisards en lutte contre le pouvoir royal pour la défense de la liberté de la foi.

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Annette Monod, l’ange du Vel d’hiv, de Drancy et des camps du Loiret (Lettre 62)

Affiche Annette MOnod

Permettez-moi de vous dire mon émotion de m’exprimer dans le cadre de l’émission des Amitiés huguenotes internationales pour vous parler du livre « Annette Monod, l’ange du Vel d’Hiv » écrit par Frédéric Anquetil et publié aux éditions Ampélos.
Tout d’abord, parce que le père d’Annette Monod, le pasteur André Monod, a consacré plus de trente années de sa vie aux Amitiés protestantes françaises à l’étranger.
Ensuite parce qu’Annette Monod était une cousine de ma grand-mère que nous rencontrions chaque année lors des réunions de famille organisées au moment de Noël. C’était une vieille dame discrète, assez effacée qui parlait peu, comme ces personnes qui ont beaucoup vécu.

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Bibliothèque huguenote (Lettre 61)

Frédéric Anquetil, Annette Monod, l’Ange du Vel’ d’Hiv’, Ed. Ampelos-poche, 218 p., 12 €. Connue à travers le film La Rafle, la biographie d’A. Monod révèle les différentes étapes de la vie de cette protestante engagée à laquelle sera consacrée l’émission des Amitiés huguenotes du 2 septembre. Samuel BOURGUET, L’aube sanglante, Ampelos, 177 p., 19€. Polytechnicien, fils du … Lire la suite

LA Réouverture du musée de l’Amitié franco-américaine – Anne Morgan- à Blérancourt (Aisne) (Lettre 60)

 

A Blérancourt, situé à 15 kms de Noyon (Oise), la ville natale de Calvin, le musée de l’amitié franco-américaine a rouvert après plusieurs années de rénovation. Ce musée dédié à l’amitié franco-américaine a été fondé par Anne Morgan qui mena pendant la 1ère guerre mondiale une action sociale et de reconstruction auprès des populations civiles de l’Aisne de 1917 à 1924.

Anne Morgan était la richissime héritière du magnat des chemins de fer, de l’acier et banquier, John Pierpont Morgan, son père, mort d’une crise cardiaque en 1913. Elle est née en 1873, marquée par une éducation assez rigide venant de son arrière grand-père, le pasteur unitarien John Pierpont dont les prêches contre l’esclavage (aboli aux US seulement en 1865) et la reconnaissance des droits de l’homme furent célèbres. Son père, engagé dans l’église épiscopalienne, était déjà très attentif aux questions sanitaires et à la lutte contre la tuberculose dès 1903. Anne, d’un caractère volontaire et indépendant s’occupe des ouvroirs de la paroisse, puis participe aux mouvements philanthropiques féminins, milite pour le sort des ouvrières et femmes des milieux ouvriers, la création des premières résidences sociales en Amérique.

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Guy de Pourtalès, un aristocrate européeen dans la Grande guerre

Guy de Pourtalès (1881- 1941) est demeuré célèbre pour ses biographies de Berlioz, Chopin, Liszt, Wagner ou Louis II.Iere de couverture

Son Journal de guerre, de 1914 à 1919, paru aux Editions Zoé à Genève en 2014, est une œuvre singulière dans la production littéraire inspirée par le 1er conflit mondial. C’est le témoignage d’un aristocrate suisse, ayant choisi la nationalité française en 1912 après la crise d’Agadir sur le terrain des rivalités coloniales entre la France et l’Allemagne. Ce choix était tout sauf évident : les Pourtalès réfugiés à Neuchâtel à la suite de la Révocation de l’édit de Nantes, étaient au service du roi de Prusse, Neuchâtel étant jusqu’en 1848, possession de ce dernier. De la Suisse, ils essaimèrent en Allemagne, France et Angleterre, s’illustrant pour de nombreuses générations, dans la diplomatie, les armes, l’industrie et la finance.

La guerre de Pourtalès n’est pas celle d’un poilu, d’un combattant des tranchées, ce n’est pas non plus celle d’un planqué de l’arrière ; c’est le récit informé et précis d’un témoin privilégié, acteur et spectateur à la fois, qui se veut un mémorialiste des événements auxquels il assiste plus qu’il n’y participe. A travers ses contacts familiaux européens ou ceux de sa femme issue de la haute banque protestante parisienne, il puise à diverses sources d’information.

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Le peintre Valdo Barbey

 

Il y a tout juste un siècle, à l’automne 1915, l’écrivain Blaise Cendrars était grièvement blessé lors de l’offensive de Champagne.photo de Valdo Barbey en habit militaire

Dès le début du conflit, ce Suisse d’origine protestante avait lancé dans la presse un appel à tous les étrangers vivant en France afin qu’ils s’engagent, comme lui, pour leur pays d’accueil. Les Suisses furent fort nombreux à y répondre ou même à le devancer, puisqu’on estime qu’environ 7 000 d’entre eux s’engagèrent pour la France et combattirent au sein de la Légion étrangère.

A ces milliers de volontaires, il faut ajouter encore l’engagement des Suisses ayant fraichement obtenu la nationalité française, dont le plus célèbre fut sans doute l’écrivain Guy de Pourtalès, descendant de huguenots du Refuge. Cependant, un autre artiste, plus méconnu, le peintre Valdo Barbey mérite d’être également cité avec ce dernier.

Né en 1880 dans le canton de Vaud, il est le fils de William Barbey, célèbre botaniste et membre éminent de l’Eglise libre vaudoise, et de Caroline Boissier, fille d’un autre botaniste de renom, et élevée par Valérie de Gasparin, protestante engagée.

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Un bicentenaire : celui de la mort de Christophe-Philippe Oberkampf, créateur de la célèbre manufacture de toiles imprimées

 

 

Christophe-Philippe Oberkampf      Christophe-Philippe Oberkampf, né en 1738 dans le Würtemberg, est élevé en Suisse. Dès 11 ans et demi il se forme auprès de son père, teinturier grand tein de bleu sur toile blanche à Aarau, puis comme graveur chez Koechlin-Dollfus à Mulhouse. Il arrive à Paris en 1758, embauché comme graveur puis coloriste à la petite manufacture de toiles peintes Cottin (située à l’emplacement actuel de la bibliothèque de l’Arsenal).

En 1759, le port des vêtements en « indienne« , interdits par protectionnisme, mais fort à la mode, sont autorisés en France : Oberkampf crée alors sa propre manufacture d’indiennes, à proximité des Gobelins.

Mais il voit plus grand. Un an plus tard, il se rapproche de Versailles où la cour constituera sa clientèle, et fonde toujours sur la Bièvre la manufacture de Jouyen-Josas, dont il accroit ensuite le domaine.

Oberkampf obtient la nationalité française en 1770.

La pratique religieuse n’est autorisée officiellement pour les protestants français qu’en 1789. Il se marie clandestinement à la chapelle de Suède en 1774, puis veuf, son second mariage est célébré en 1781 à la chapelle de Hollande avec, exceptionnellement, un brevet de permission royal !

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Jean Norton Cru : critiques des témoins de la grande guerre

1ere de couverture du livre de Norton Cru : Témoins       En cette année commémorative du centenaire de la Première Guerre Mondiale, les grands récits du carnage de 14-18 font leur réapparition en vitrine des librairies : Le Feu d’Henri Barbusse, Les croix de bois de Roland Dorgelès, Le grand troupeau de Jean Giono, bien d’autres encore. Si ces livres doivent évidemment leur notoriété au talent littéraire de leurs auteurs, ils la doivent aussi pour une bonne part au fait que ces auteurs furent, comme soldats, des témoins directs des événements racontés.

Pourtant, dès la parution de ces premiers récits, un soldat s’interrogea sur leur valeur et leur authenticité et décida d’en entreprendre la critique, après avoir été frappé par les nombreuses inexactitudes et même les mensonges que colportaient certains d’entre eux.

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Centenaire du grand temple de la place Cavour à Rome

photo du grand temple de RomeLe 8 février 2014 a été célébré avec éclat, en présence du maire de Rome, Ignazio Marino et des autorités régionales du Latium, le centenaire du temple de la place Cavour, entièrement restauré pour l’occasion grâce au concours de la ville de Rome, des Affaires Culturelles et du mécénat privé.

L’inauguration le 8 février 1914, en présence de deux mille personnes, avait déchainé la polémique de la presse catholique, malgré un accueil favorable du roi Vittorio Emanuele III.

Situé dans le très cossu district de Prati, sur la vaste place Cavour, près du Palais de Justice, il fait face à Saint-Pierre, sinon dans un geste de défi, du moins de confrontation délibérée. Rien de fortuit dans cet emplacement : il s’agit de montrer et témoigner de la présence évangélique à Rome, après des siècles de bannissement et de persécutions. Derrière la place Cavour, le château Saint-Ange fut la prison des évangéliques au XVIe siècle et c’est là que fut supplicié le réformateur humaniste Gian Luigi Pascale (1560).

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