La fédération française « sur les pas des huguenots »(Lettre 71)

 

Sur les pas des Huguenots

 

par Laure Alvarez

La Fédération « Sur les Pas des Huguenots et des Vaudois » porte une action de coopération européenne. L’objectif étant la mise en place d’un itinéraire de grande randonnée internationale à travers la France, la Suisse, l’Italie et l’Allemagne. Ce sentier retrace le chemin d’exil parcouru par les Huguenots et les Vaudois qui ont fui la France par suite des persécutions dont ils ont été l’objet après la Révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV en 1685.

 

Ce sentier a reçu l’homologation « Itinéraire Culturel du Conseil de l’Europe » en 2013, renouvelé tous les 3 ans. En 2022, on recensait 48 Itinéraires culturels, avec des thèmes très variés illustrant la mémoire, l’histoire et le patrimoine européen, contribuant à l’interprétation de la diversité de l’Europe d’aujourd’hui et à la diffusion de ses valeurs.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 71)

Le MIR (Musée international de la Réforme) à Genève, a réouvert ses portes en avril 2023 après 21 mois de travaux, sa nouvelle entrée ouvrant directement sur la place Saint-Pierre à côté de la façade de la cathédrale. Toute la scénographie et le plan de circulation ont été repensés et réaménagés, la présentation complètement remaniée. Il recevra du jeudi 25 avril au mardi 30 avril 2024 le prochain XXXVIe Colloque des musées protestants, 30e rencontre européenne, autour du thème « Réformer un musée protestant ». Une prolongation du colloque est proposée par l’association des AMIDUMIR comportant une excursion au château de Jussy qui fut la propriété du poète Agrippa d’Aubigné, une visite du Conseil Œcuménique des Églises à Genève, une promenade au château de Coppet, où vécut Germaine de Staël.

Le XXXVe Colloque des musées protestants, 29ème rencontre européenne, s’était déroulé du 27 avril au 2 mai 2023 à Sopron, à l’Ouest de la Hongrie, dans une petite ville médiévale au riche patrimoine qui a joué un grand rôle dans l’histoire des protestants hongrois, abritant depuis le XVIes un centre luthérien, une école, un lycée et une faculté de théologie. Conférences, visites guidées et excursions en car ont complété cette découverte du protestantisme hongrois à Nemesker (temple luthérien en bois du XVIIIes.), Papa, Fertöd (château d’Esterhazy, le « Versailles hongrois »), Sarvar (château des Nadasdy, ayant appartenu au XVIes. à une des principales familles protectrices des luthériens qui fonda une imprimerie et y édita la première traduction du Nouveau Testament en Hongrois en 1541.

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Un huguenot de Marsillargues réfugié en Suisse (Lettre 70)

Première de couverture du livre un huguenot de MarsillarguesLettres de Jean Farenge à sa famille, 1686-1689, annotées et publiées par

Marianne-Carbonnier-Burkard et Jean-Pierre Trouchaud

par Christiane Guttinger

 

Oubliée pendant trois siècles, une liasse de lettres cachée dans la charpente d’une maison de Marsillargues (petite ville entre Nîmes et Montpellier) a été découverte à l’occasion de travaux. Il s’agit d’une trentaine de lettres écrites de Suisse entre 1686 et 1689, par un certain Jean Farenge, à sa femme puis à ses beaux-parents.

Ce Jean Farenge, né à Marsillargues en 1661, était teinturier, et fidèle de l’Eglise réformée de la ville. Fin août 1685, il a épousé Madelaine Fontanès, âgée de 17 ans, alors que la campagne militaire des conversions forcées des protestants progressait dans le Midi. Sous la terreur des dragons, les réformés abjuraient en masse. Début octobre, en une semaine, 770 Marsillarguois adultes, dont Jean Farenge et sa femme, abjurent « l’hérésie de Calvin » devant le curé. Le 17 octobre, le roi signe l’édit de Fontainebleau révoquant l’édit de Nantes. Dorénavant la « religion prétendue réformée » était interdite dans tout le royaume et l’émigration interdite.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 70)

 

L’archéologie livre de nouveaux éléments sur la connaissance du Moyen Orient, avec la découverte dans une grotte, en 2022, d’un trésor de pièces d’argent datant du règne du roi séleucide Antiochos IV (175-164 avant J-C.), Il s’agirait de la première preuve archéologique de la Révolte des Maccabées contre le royaume séleucide dans le désert de Judée, au sud-est de Jérusalem

L’Eglise française de Bâle a organisé diverses manifestations à l’occasion du 450e anniversaire de sa fondation en 1572. C’est la plus ancienne Eglise française, créée par les réfugiés huguenots, l’année même de la Saint Barthélemy. Pour marquer ce Jubilé, des visites commentées à travers la ville ont été organisées et une exposition « Sur les pas des huguenots – Chemins d’exil » présentée du 11 octobre au 13 novembre 2022. Bâle, ville commerçante, universitaire, et centre d’imprimerie a été, directement liée au processus d’accueil de réfugiés français, italiens et des Pays-Bas espagnols. Ce flux migratoire connut deux temps forts, autour de la Saint-Barthélemy (1572) et à la Révocation de l’édit de Nantes (1685). La première paroisse francophone est créée en 1572 avec le premier de ses pasteurs, Daniel Toussaint d’Orléans, qui écrit le 13 décembre qu’il a célébré le culte « en privé » (privatim) pour les familles étrangères de la ville.

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1721-2021 : Célébrations du tricentenaire de la mort du pasteur vaudois Henri Arnaud (Lettre 68)

D’après un article de Davide Rosso, directeur de la Fondation Centre culturel vaudois

 

Trois cents ans se sont écoulés depuis la mort d’Henri Arnaud, colonel et pasteur, qui dirigea la « Glorieuse rentrée », en 1689. Après deux années d’exil forcé en Suisse, il ramena ces Vaudois dans leurs vallées, reconquérant ainsi le droit de vivre sur leurs terres en pratiquant une confession religieuse, autre que celle du Duc de Savoie.

 

La vie d’Henri Arnaud, né à Embrun en 1643 et mort à Schönenberg, en Allemagne, en 1721, est évoquée à Torre Pellice par une exposition[1] conçue par Davide Rosso, directeur de la Fondation Centre culturel vaudois, à travers les images et les estampes produites depuis trois siècles. « La réception de l’histoire d’Arnaud, nous rappelle-t-il, est assez significative parce qu’elle permet d’évoquer les différentes interprétations de l’histoire vaudoise et européenne au XVII siècle », adaptée par chacun à son époque, à travers les historiens français et vaudois, les illustrateurs anglais, italiens et hollandais[2]

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   Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 68)

 

L’Eglise française de Londres, dernière église du Refuge active en Angleterre, a réussi à lever assez de fonds (1,4 millions) pour assurer la rénovation, la transformation et l’aménagement de ses sous-sols, en faisant appel aux descendants de huguenots anglais, aux anciens et actuels membres de cette église, confortée par une participation de l’Eglise anglicane et même de catholiques, en dépit des difficultés engendrées par le Brexit et l’augmentation des coûts entre le projet et sa réalisation. Ainsi, le 14 novembre dernier, les locaux rénovés de l’Eglise protestante française de Soho à Londres ont été inaugurés, conjointement à la célébration du souvenir du 11 novembre. Devant une nombreuse assistance, Leila Hamrat, ancienne pasteure, a assuré la prédication. L’Eglise protestante de Soho pourra ainsi continuer à jouer outre-Manche un rôle majeur sur le plan de la spiritualité huguenote et des relations protestantes francophones.

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Centenaire de la mort d’Eugène Burnand (1850-1921) (Lettre 67)

par Christiane Guttinger En écho au centenaire de la mort du peintre-graveur franco-suisse Eugène Burnand, à Paris, en 1921, je vous propose d’évoquer plus particulièrement son œuvre religieuse et son profond attachement à la France. Né en 1850 à Moudon, dans le canton de Vaud, Eugène Burnand, obtient son diplôme d’architecture au Polytechnicum de Zurich, … Lire la suite

Précepteurs et gouvernantes suisses à la cour de Russie (Lettre 64)

A la fin du XVIIIe siècle, et cela se prolonge au siècle suivant, le Pays de Vaud exporte largement précepteurs et gouvernantes à la Cour de Russie. Pourquoi autant de Suisses en Russie ? A cette époque de ce qu’on a appelé « l’Europe française au siècle des Lumières », il faut parler français, c’est la langue des élites, la langue diplomatique. Les Suisses de l’ouest sont francophones, parlent peut-être un français moins pur, mais ils présentent l’avantage d’être calvinistes et de pouvoir donner une éducation protestante. En effet le plus grand nombre de mariages de la Cour orthodoxe de Russie se faisait avec des Cours allemandes protestantes. Enfin, en cette fin du XVIIIe siècle, des Français peuvent être contaminés par des idées révolutionnaires. La Suisse au contraire donne l’image d’un pays calme, simple et pastoral.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 64)

Timbre de theodore FontaneLa Journée huguenote allemande – Hugenottentag – s’est déroulée du 13 au 15 septembre 2019 dans une atmosphère très amicale à la paroisse de l’église réformée de Potsdam. Le programme s’articulait autour de la découverte de la ville, des conférences sur l’histoire mouvementée de la paroisse, et du célèbre romancier allemand de souche huguenote Théodore Fontane dont on fêtait le 200e anniversaire, la famille Dohna, et une excursion en bateau sur le « Wannsee », ainsi que l’assemblée générale de la Deutsche Hugenotten-Gesellschaft et le culte dominical.

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2019 : le 500e anniversaire de la Réforme de Zwingli à Zurich (Lettre 63)

Affiche 500eme anniversaire de la Réforme de Zwingli

2019 est l’année Zwingli à Zurich, et au-delà, dans toute la Suisse. De nombreuses commémorations du réformateur suisse sont ainsi programmées tout au long de l’année. Depuis quelques semaines déjà, Zwingli a fait « une entrée fracassante » sur les écrans de la Suisse alémanique, avec un film de Stefan Haupt qui retrace les débuts de la Réforme à Zurich, et les moments-clés de la vie de Zwingli.

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