L’histoire retrouvée des protestants de Sens, un livre de Thomas Mentzel (Lettre 71)

par Christiane Guttinger

Première de couverture du livre de Thomas MentzelDans un livre récemment édité par La Cause, L’histoire retrouvée des protestants de Sens, des origines à l’avènement du roi Henri IV, le pasteur Thomas Mentzel, fait remonter les origines de la Réforme à Sens aux mouvements évangéliques dissidents qui, combattus depuis le Moyen-Age par l’Inquisition, contestèrent l’autorité papale et prônaient un retour aux sources de l’église chrétienne primitive : cathares, templiers, juifs et musulmans convertis de force, vaudois et hussites. Dans le sillage humaniste et réformiste du cénacle de Meaux, Sens, située au sud de la Champagne, et dépendant au XVI°s ; de la même province ecclésiastique est aussi, dans cette mouvance.

 

L’auteur a reconstitué le fil de cette histoire en se basant principalement sur les écrits de Théodore de Bèze, né à Vézelay et auteur dès 1580 de L’histoire ecclésiastique des Eglises réformées au Royaume de France, le Martyrologe de Jean Crespin et les Mémoires du catholique proche des Guise, Claude Haton[1].

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Le 4ème centenaire de la mort de Philippe de Mornay, dit Duplessis-Mornay (Lettre 71)

par Christiane Guttinger

 

Gravure de Philippe Duplessis MornayComment ne pas rappeler le souvenir de cet acteur majeur de la cause protestante à l’occasion du 4ème centenaire de sa mort !

Né en 1549 à Buhy-en-Vexin, dans l’actuel Val-d’Oise,  Philippe Duplessis Mornay est une haute figure de son époque. D’une très grande culture biblique, historique et géographique, il parle et écrit couramment le latin, maîtrise l’hébreu et le grec, mais ayant aussi beaucoup voyagé, pratique des langues étrangères – allemand, néerlandais, anglais et italien… ce qui lui sera bien utile dans son action diplomatique.

En 1576, Mornay épouse à Sedan Charlotte L’Arbaleste (Fille du président de la Chambre des comptes de Paris), qui avait adhéré à la Réforme. Lettrée, celle-ci laissera des Mémoires et une correspondance fort intéressante1] couvrant les règnes des rois Charles IX à Louis XIII.

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Nouvelles des Sociétés Huguenotes de l’Etranger. (Lettre 69)

Nous apprenons avec tristesse le décès du secrétaire général de la Fondation huguenote des Pays-Bas, François Carpentier-Alting, né en Indonésie (Bandung) en 1942, qui entreprit des recherches généalogiques sur les pas de ses ancêtres originaires de Normandie : une petite-fille de Jean Carpentier, réfugiée en Hollande vers 1700, épousa à Leyde le pasteur Johannes Alting, dont une branche très active s’implanta à Bandung (Indonésie). François Carpentier-Alting avait fondé, en 1975, la Société huguenote des Pays-Bas avec Mme Rie Du Corbier et son neveu Hans Du Corbier.
L’Eglise française de Bâle organise un colloque le 12 novembre 2022 pour le 450e anniversaire de sa fondation en 1572, plus ancienne Eglise française, créée par les réfugiés huguenots, l’année même de la Saint Barthélemy.
Mrs Katrina Matthews a pris la succession de Barbara Julien à la présidence de la très dynamique, Huguenot Society of Great-Britain and Ireland qui a mis à profit les confinements en développant sa communication électronique par son site, son blog, zoom, et a repris ses conférences en présentiel le 16 mars avec l’intervention du Dr Ian Stone, Huguenots, Whigs and the remodelling of the Masons’ Company. Dans le Huguenot Society Journal, vol.34, 2021, signalons, entre autres, un très intéressant article de Philip Mansel sur « The Huguenots, Louis XIV and the courts of Europe : from Westminster to Dresden » allant à l’encontre de leur réputation de républicains hostiles à la monarchie : Louis XIV s’entoura de quelques protestants, et des huguenots servirent des princes catholiques à l’étranger.
La Section irlandaise affermit ses liens avec la cathédrale St Patrick de Dublin (service annel le 14 octobre 2022) et la bibliothèque Marsh (conférence sur Elie Bouhéreau, son premier bibliothécaire).

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L’Eglise protestante espagnole (Lettre 67)

par Christiane Guttinger

 

Toute velléité de Réforme en Espagne fut impitoyablement éradiquée par l’Inquisition[1], et cependant une Bible en espagnol publiée à Amsterdam en 1602[2].

L’Eglise protestante espagnole (IEE, Iglesia evangelica espaniola), ne sortit ainsi de la clandestinité qu’en 1869, fondée l’année où une nouvelle constitution monarchique et libérale, accorda la liberté de culte. Sa première assemblée générale se tint à Séville en 1872, sous la dénomination d’Église chrétienne espagnole, devenue au XXe siècle, Eglise évangélique espagnole.

En 1980, après le rétablissement de la monarchie constitutionnelle, l’Etat ne reconnaissant qu’un seul représentant par confession – autre que juive, musulmane ou catholique – la poussa à œuvrer à la création d’une Fédération, la FEREDE, regroupant les églises protestantes, rejointes par les orthodoxes et les adventistes. Toutes Eglises confondues, l’Espagne compte un million de protestants sociaux dont 300 000 pratiquants. L’Eglise protestante espagnole est une église unie[3] qui regroupe réformés, presbytériens, congrégationalistes, méthodistes et luthériens issus de missions étrangères présentes depuis la fin du XVIIIes, et compte 3 000 membres. Sa confession de foi est très proche de la confession de foi suisse.

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Les 400 ans du siège de Montauban (Lettre 67)

par Hélène GUICHARNAUD La ville de Montauban s’apprête à célébrer un événement qui a fait date dans la mémoire collective de ses habitants : le siège mis devant elle par Louis XIII en 1621, il y a donc exactement 400 ans. Cet événement prend place dans le cadre des tentatives du jeune roi (il est dans … Lire la suite