Sarah Monod (Lettre 71)

 par Gabrielle Cadier-Rey   En 2014, 94 % des rues et espaces parisiens portaient des noms masculins. Depuis, un effort de la municipalité a porté à 12 % la part des noms féminins, ce qui a permis de rappeler le souvenir de femmes remarquables. Et c’est ainsi qu’en juin dernier la Ville de Paris a … Lire la suite

Jean de Léry, un huguenot chez les “sauvages” du Brésil (Lettre 71)

 par Frank Lestrigant

1ere de couverturedu livre Jea de Lery, le premier ethnologue, de Frank LestringatJean de Léry, le premier ethnologue, tel est le titre du livre que vient de faire publier il y a quelques semaines le professeur émérite à la Sorbonne, Frank Lestringant, spécialiste de la littérature des voyages à la Renaissance, notamment vers le Nouveau Monde, du Brésil au Canada, en passant par la Floride.

 

La carrière de Jean de Léry (né en 1534 et mort en1613), cordonnier bourguignon devenu pasteur, traverse la période des guerres de Religion au milieu des persécutions, dans le souvenir du Brésil visité en 1557, alors que s’implantait, sur les bords du Rio de Janeiro, une éphémère colonie, pompeusement baptisée France Antarctique, c’est-à-dire France Australe.

 

Jean de Léry est l’auteur de deux livres, l’Histoire mémorable de la ville de Sancerre, qui rapporte un cas de cannibalisme survenu en France dans une ville assiégée quelque temps après la Saint-Barthélemy, et surtout l’Histoire d’un voyage faict en la terre du Bresil, si célèbre, si éclatant, si sensible qu’il éclipse tous les autres témoignages de la même époque. Cette Histoire en la terre du Bresil, qui est son chef-d’œuvre, connaît cinq éditions constamment augmentées sur une quarantaine d’années (1578-1613). Elle est bientôt traduite en latin et circule dans l’Europe entière.

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L’histoire retrouvée des protestants de Sens, un livre de Thomas Mentzel (Lettre 71)

par Christiane Guttinger

Première de couverture du livre de Thomas MentzelDans un livre récemment édité par La Cause, L’histoire retrouvée des protestants de Sens, des origines à l’avènement du roi Henri IV, le pasteur Thomas Mentzel, fait remonter les origines de la Réforme à Sens aux mouvements évangéliques dissidents qui, combattus depuis le Moyen-Age par l’Inquisition, contestèrent l’autorité papale et prônaient un retour aux sources de l’église chrétienne primitive : cathares, templiers, juifs et musulmans convertis de force, vaudois et hussites. Dans le sillage humaniste et réformiste du cénacle de Meaux, Sens, située au sud de la Champagne, et dépendant au XVI°s ; de la même province ecclésiastique est aussi, dans cette mouvance.

 

L’auteur a reconstitué le fil de cette histoire en se basant principalement sur les écrits de Théodore de Bèze, né à Vézelay et auteur dès 1580 de L’histoire ecclésiastique des Eglises réformées au Royaume de France, le Martyrologe de Jean Crespin et les Mémoires du catholique proche des Guise, Claude Haton[1].

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La fédération française « sur les pas des huguenots »(Lettre 71)

 

Sur les pas des Huguenots

 

par Laure Alvarez

La Fédération « Sur les Pas des Huguenots et des Vaudois » porte une action de coopération européenne. L’objectif étant la mise en place d’un itinéraire de grande randonnée internationale à travers la France, la Suisse, l’Italie et l’Allemagne. Ce sentier retrace le chemin d’exil parcouru par les Huguenots et les Vaudois qui ont fui la France par suite des persécutions dont ils ont été l’objet après la Révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV en 1685.

 

Ce sentier a reçu l’homologation « Itinéraire Culturel du Conseil de l’Europe » en 2013, renouvelé tous les 3 ans. En 2022, on recensait 48 Itinéraires culturels, avec des thèmes très variés illustrant la mémoire, l’histoire et le patrimoine européen, contribuant à l’interprétation de la diversité de l’Europe d’aujourd’hui et à la diffusion de ses valeurs.

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Centenaire de la mort de Pierre LOTI (1850-1923) – (Lettre 71)

par Thierry Mourgue

 

Commémoration des 100 ans de la mort de Pierre Loti

Il y a 100 ans nous quittait Pierre Loti.

Si aujourd’hui cet écrivain prolifique est peu lu et relativement oublié, on ne mesure pas à quel point il fut un auteur à succès au tournant du XXe siècle.

Julien Viaud, allias Pierre Loti, est né à Rochefort en 1850 dans une famille protestante. Sa mère, née Texier, est originaire de l’île d’Oléron. Famille austère, entièrement acquise à l’étude et à la lecture de la Bible ; Pierre Loti évoquera dans Le roman d’un enfant l’ambiance pieuse dans laquelle il a grandi.

Le jeune Julien Viaud ne sera pas pasteur comme il l’a envisagé. Il aime écrire et correspondre avec sa famille, surtout son frère aîné, Gustave, chirurgien de marine, dont les voyages en mer l’émerveillent. Hélas ce dernier meurt subitement lors de son retour d’Indochine. Loti n’a que 15 ans et en est dévasté.

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Rabaut Saint Etienne à Versailles. De l’édt de tolérance aux droits de l’homme. (Lettre 71)

par Gilles Peugeot

 

Gravure du discours de Rabaut Saint EtieneJean-Paul Rabaut est né en 1743 à Nîmes sous le règne de Louis XV. Nîmes est une ville unique : les protestants y sont minoritaires mais ce sont eux qui dirigent une activité économique très florissante dans la soie, la laine et les serges (notamment la toile « denim » bleue, ancêtre de nos blue-jeans).

 

Le modèle de ces pasteurs du Désert est Paul Rabaut (1718-1794) qui exerce la double fonction de pasteur du Consistoire de Nîmes et de Délégué Général de tous les Consistoires de France. Il se déplace de cachette en cachette au gré des cultes et des synodes.

 

Jean-Paul Rabaut (1743-1793) est son fils aîné. Lors de ses études de théologie et de droit à Genève, son précepteur lui attribue le pseudonyme de Saint Etienne car le Résident de France à Genève ne doit surtout pas apprendre qu’il côtoie un fils du pasteur Paul Rabaut !

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Les protestants et la langue française, Leur rôle dans son élaboration et sa diffusion. (Lettre 71)

par Christiane Guttinger

Affiche de l'exposition au Temple de Chateau-ThierryAlors qu’est inauguré ces jours-ci le château rénové de François Ier à Villers-Cotterêts, « Cité internationale de la langue française », n’est-ce pas le moment de rappeler le rôle joué par les protestants dans l’élaboration et la diffusion de la langue française ?

« Sola Scriptura » (l’Ecriture seule) est un des principes fondateurs de la Réforme. Donner accès aux textes bibliques par la traduction la plus fidèle a constitué une priorité. Calvin peut être considéré comme un des pères de la langue française, introduisant des expressions populaires dans ses ouvrages théologiques publiés en français, et non plus en latin. Il demanda à son cousin Olivetan d’œuvrer à une traduction de la Bible puisant aux sources hébraïques et grecques et non plus seulement latines telle que l’avait réalisé l’humaniste Lefèvre d’Etaples. Il commença une traduction des Psaumes, poursuivie par Clément Marot et Théodore de Bèze, que des musiciens comme Goudimel mirent en musique : ceux que nous entonnons encore aujourd’hui lors des cultes !

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Le 4ème centenaire de la mort de Philippe de Mornay, dit Duplessis-Mornay (Lettre 71)

par Christiane Guttinger

 

Gravure de Philippe Duplessis MornayComment ne pas rappeler le souvenir de cet acteur majeur de la cause protestante à l’occasion du 4ème centenaire de sa mort !

Né en 1549 à Buhy-en-Vexin, dans l’actuel Val-d’Oise,  Philippe Duplessis Mornay est une haute figure de son époque. D’une très grande culture biblique, historique et géographique, il parle et écrit couramment le latin, maîtrise l’hébreu et le grec, mais ayant aussi beaucoup voyagé, pratique des langues étrangères – allemand, néerlandais, anglais et italien… ce qui lui sera bien utile dans son action diplomatique.

En 1576, Mornay épouse à Sedan Charlotte L’Arbaleste (Fille du président de la Chambre des comptes de Paris), qui avait adhéré à la Réforme. Lettrée, celle-ci laissera des Mémoires et une correspondance fort intéressante1] couvrant les règnes des rois Charles IX à Louis XIII.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 71)

Après le trio d’expositions exceptionnelles liées, avec un décalage d’un an, aux 400 ans de la Saint-Barthélemy proposées en région parisienne, au muséee de Chantilly, au musée de l’Armée à Paris et à Ecouen, au printemps et début de l’été 2023, l’actualité huguenote s’est ensuite portée en province. à Rochefort et l’ile d’Oléron autour du centenaire de Pierre Loti, et dans les différents musées du protestantisme dont le maillage permet de découvrir l’histoire d’une région sous un angle un peu inhabituel.

Le musée Jean Calvin à Noyon a présenté une exposition « Visages de Calvin », associée au thème des Visages d’écrivains choisi pour thème de la 3ème édition du festival Résonnances, dédié au patrimoine littéraire des Hauts-de-France (Jules Vernes au musée de Picardie à Amiens, Georges Duhamel à l’Historial de la Grande guerre à Perronne) et au Réseau des maisons d’écrivains et patrimoines littéraires de la région qui inclut entre autres Racine à la Ferté Milon, La Fontaine à Château-Thierry.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 71)

Le MIR (Musée international de la Réforme) à Genève, a réouvert ses portes en avril 2023 après 21 mois de travaux, sa nouvelle entrée ouvrant directement sur la place Saint-Pierre à côté de la façade de la cathédrale. Toute la scénographie et le plan de circulation ont été repensés et réaménagés, la présentation complètement remaniée. Il recevra du jeudi 25 avril au mardi 30 avril 2024 le prochain XXXVIe Colloque des musées protestants, 30e rencontre européenne, autour du thème « Réformer un musée protestant ». Une prolongation du colloque est proposée par l’association des AMIDUMIR comportant une excursion au château de Jussy qui fut la propriété du poète Agrippa d’Aubigné, une visite du Conseil Œcuménique des Églises à Genève, une promenade au château de Coppet, où vécut Germaine de Staël.

Le XXXVe Colloque des musées protestants, 29ème rencontre européenne, s’était déroulé du 27 avril au 2 mai 2023 à Sopron, à l’Ouest de la Hongrie, dans une petite ville médiévale au riche patrimoine qui a joué un grand rôle dans l’histoire des protestants hongrois, abritant depuis le XVIes un centre luthérien, une école, un lycée et une faculté de théologie. Conférences, visites guidées et excursions en car ont complété cette découverte du protestantisme hongrois à Nemesker (temple luthérien en bois du XVIIIes.), Papa, Fertöd (château d’Esterhazy, le « Versailles hongrois »), Sarvar (château des Nadasdy, ayant appartenu au XVIes. à une des principales familles protectrices des luthériens qui fonda une imprimerie et y édita la première traduction du Nouveau Testament en Hongrois en 1541.

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