Les débuts du protestantisme dans le Loiret (Lettre 61)

Dans le cadre du 500e anniversaire de l’affichage des 95 thèses de Martin Luther en 1517, les Archives Départementales du Loiret ont réalisé l’exposition « Les débuts du protestantisme dans le Loiret » en partenariat avec l’association Mémoire Protestante en Orléanais.

L’Orléanais est très tôt touché par les idées nouvelles, dès 1525 l’évêque d’Orléans y note déjà les progrès de l’hérésie. En 1546, des tisserands et un pasteur venus de Meaux se fixent à Orléans. Vers le milieu du XVIe siècle naissent et s’organisent des églises réformées : en Beauce, à Neuville-aux-Bois, à Beaugency, à Gien, à Jargeau, autour de Pithiviers et de Montargis, et surtout à Orléans, qui compte 5 pasteurs en 1559. En 1562, le 3e synode national des Eglises Réformées de France se tient à Orléans, et une école de théologie éphémère y fonctionne de 1562 à 1568. Les premières persécutions à l’encontre des « hérétiques » sont fréquentes et sur 176 arrêts de la Chambre Ardente 70 concernent l’Orléanais.

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Ligier Richier sculpteur lorrain du XVIe siècle, protestant en terre catholique (Lettre 61)

Ligier Richier, voit le jour vers 1500, à Saint-Mihiel sur Meuse, en Moselle, et meurt à Genève en 1567. L’essentiel de sa carrière se déroule dans les cours des duchés de Lorraine et de Bar, alors indépendants. Ses œuvres majeures marquant le début de la Renaissance sont visibles dans les églises de plusieurs localités ponctuant un circuit touristique de découverte du sculpteur, la « route Ligier Richier » qui, de Bar-le-Duc à Étain, passe par Saint-Mihiel.

On ne sait exactement où Ligier Richier s’est formé. On a parlé de voyages en Italie et de contacts avec Michel Ange mais rien ne le prouve. Certaines œuvres ont pu être datées grâce au récit[1] d’un marchand champenois, de passage à Bar-le-Duc et Saint-Mihiel vers 1532.

Ligier Richier a 30 ans lorsque le duc Antoine de Lorraine dit le Bon, également duc de Bar, fait appel à lui. En 1543, il devient syndic de la ville de Saint-Mihiel.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 61)

 

Le Colloque des musées protestants d’Europe 2018 s’est réuni à Emden, en Frise orientale, au nord de l’Allemagne. Des interventions et visites de cette région côtière en partie gagnées sur la mer ont rappelé l’importance du port d’Emden, refuge des réformés français et hollandais, ainsi que des protestants anglais fuyant les Stuarts : aux XVIIe et XVIIIesiècles, sa flotte fut plus importante que celle des Anglais ! La Bibliothèque Jean a Lasco a été construite dans les années 1980 autour des ruines de la grande église réformée subsistant après les bombardements alliés de 1944. Le fonds ancien de la bibliothèque remonte à Jean a Lasco, théologien polonais qui y avait trouvé refuge à Emden et avait racheté la bibliothèque d’Erasme à la mort de l’humaniste. L’émission des AmHI du 4 novembre lui sera consacrée.

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Bibliothèque huguenote (Lettre 61)

Frédéric Anquetil, Annette Monod, l’Ange du Vel’ d’Hiv’, Ed. Ampelos-poche, 218 p., 12 €. Connue à travers le film La Rafle, la biographie d’A. Monod révèle les différentes étapes de la vie de cette protestante engagée à laquelle sera consacrée l’émission des Amitiés huguenotes du 2 septembre. Samuel BOURGUET, L’aube sanglante, Ampelos, 177 p., 19€. Polytechnicien, fils du … Lire la suite

La Réforme en Pologne (Lettre 60)

La poste polonaise vient d’éditer un timbre commémoratif de la Réforme et Wroclaw est ville européenne de la Réforme. Un paradoxe dans la catholique Pologne ?
Valdo et Jean Hus avaient fait de nombreux disciples en Pologne. Aussi la Réforme se répand très rapidement, ainsi à l’université de Cracovie (autour du grand imprimeur Jan Trzecieski), Varsovie, mais aussi les campagnes. La haute noblesse adopte la foi évangélique, tel les princes Nicolas et Rufus Radziwill en Lithuanie (1552). Les princes Leszcinski font de Lezsno et ses environs un foyer actif, où les protestants de Bohème, chassés par Ferdinand de Habsbourg, trouvent refuge.

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Venise et la Réforme luthérienne

Dans le cadre de la commémoration de la Réforme, Venise a été élue ville européenne de la Réforme, par décision de la Municipalité et de la Conférence des Eglises protestantes d’Europe. Une cérémonie en l’église luthérienne de Venise, Campo S.S Apostoli, Canareggio, le 31 octobre 2016, célèbre cet événement.

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Nanteuil les Meaux, « capitale du protestantisme de la Brie » (Lettre 59)

 

 

 

 

 

Nanteuil-les-Meaux ? Ce village de Seine et Marne devrait tenir une place plus importante dans la mémoire protestante. Savez-vous, en effet, que c’est dans son faubourg de Chermont, que fut édifié en France un des tout premiers temples réformés, vers 1570 (Robert Mousseaux : « Chassés de Meaux et de l’église qu’ils avaient achetée, en raison des désordres qu’ils avaient commis en 1561,les protestants s’enfuient vers Nanteuil. Ils construisent sur la route à un km le temple de Cornillon, rasé en 1567, après la Surprise de Montceaux ». Selon Gal-Ladevèze (1112 S.H.P.F) ils commencent la construction du temple de Chermont en 1570, à 5 kms de Meaux.) ?

Ceci nous ramène aux origines de la Réforme française à Meaux. Le curé Briçonnet avait attiré (Dès 1508) à St-Germain-des-Prés, puis à Meaux dont il est nommé évêque en 1520, son ancien professeur Jacques Lefèvre d’Etaples, théologien humaniste qui traduit la Bible en français et professe un retour au christianisme des origines.   L’évêque Briçonnet reprend en main son diocèse, ne gardant que les meilleurs éléments de son clergé, et fait prêcher en français – et non en latin- à partir des épitres de Paul et des textes bibliques traduits par Lefèvre.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 59)

Du 20 mai au 17 décembre, une exposition au Musée Calvin à Noyon (Oise) : « 1517 aux origines de laAffiche de l'exposition aux origines de la Reforme     Réforme, Luther et Calvin fondateurs des protestantismes européens du XVIe siècle » présente ces deux fondateurs du protestantisme qui ne se sont jamais rencontrés, ont certains principes communs, d’autres différents, des caractères et natures contrastées, mais ont tous deux contribué à diffuser l’usage courant des langues vernaculaires dans des domaines où le latin était le seul véhicule.

Une exposition de panneaux créés par l’EPU du Sud-ouest, « Martin Luther, portes ouvertes à… » est présentée dans de nombreuses paroisses et lieux, assortie de conférences, créant des occasions de célébrer les 500 ans de la Réforme.

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Agrippa d’Aubigné, « l’image abrégée de son siècle » (Lettre 58)

Agrippa d'AubignéAgrippa d’Aubigné, écrivain calviniste, est aujourd’hui considéré comme une figure de premier plan de la littérature française de la Renaissance. A la fois acteur et témoin des guerres de religion, il en vécut toutes les contradictions qu’il sublima par la composition d’une œuvre qui le désigne comme un des plus grands écrivains baroques de son temps.

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Johannes Kepler, l’astronome protestant qui a découvert les lois du mouvement des planètes

 

Gravure de Johannes KeplerUne récente conférence proposée par notre ami Edgar Soulié nous a permis de redécouvrir la personnalité de Johannes Kepler.

 

Kepler naît en décembre 1571 au sein d’une famille protestante, luthérienne, installée dans le Wurtemberg.

 

Les aptitudes intellectuelles de Johannes s’étant manifestées pendant ses études à « l’école allemande », il poursuit ses études au séminaire protestant. Ses parents lui font découvrir l’astronomie. Ainsi, à peine âgé de 6 ans, sa mère l’emmène en haut d’une colline pour observer le passage d’une comète. De son côté, son père lui montre l’éclipse de lune du 31 janvier 1580, et comment cette dernière devint toute rouge. Kepler étudiera plus tard ce phénomène et l’expliquera dans l’un de ses ouvrages sur l’optique.

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