Gaspard de Coligny nait à Châtillon en 1519. Il reçoit une brillante éducation humaniste. Dès 1542, il entame une carrière militaire et se distingue rapidement par son audace. Coligny jouit d’une grande faveur à la cour d’Henri II qui le nomme amiral de France en 1552. Attiré par les idées de la Réforme, il se convertit au protestantisme. Par fidélité au roi, il commence par refuser la violence et condamne la conjuration d’Amboise. Au cours des premières guerres de religion, Coligny joue un rôle de premier plan. Suite à la mort du prince de Condé à Jarnac, il devient le chef incontesté des protestants. Après la Paix de Saint-Germain-en-Laye en 1570, il jouit à nouveau de la faveur du roi Charles IX. Le 22 août 1572, Coligny est blessé dans un attentat. Dans la nuit du 23 au 24 août, il est assassiné ; son corps, défenestré, est trainé dans les rues de Paris et pendu au gibet de Montfaucon. Gaspard de Coligny est la première victime du massacre de la Saint-Barthélemy.
Violemment qualifié de traitre par le parti catholique, Coligny est réhabilité grâce à une magistrale biographie de Jules Delaborde publiée à partir de 1879. Le pasteur Eugène Bersier entreprend des démarches pour élever, à Paris, un monument à la mémoire de Coligny. En 1881, il crée un comité rassemblant protestants et catholiques pour mettre en place une souscription : les dons viennent de toute l’Europe. L’Etat participe pour un tiers de la dépense. La réalisation du monument est confiée au sculpteur Gustave Crauk et à l’architecte Scellier de Gisors. Il prend place au chevet du temple de l’Oratoire du Louvre, sur la rue de Rivoli. Coligny est représenté debout sur un socle au-devant duquel est posée une Bible ouverte ; de part et d’autre, les figures de la Patrie et de la Religion. Sur le soubassement, est gravée une citation extraite de son testament. L’inauguration du monument a lieu le 17 juillet 1889 en présence de représentants de l’Etat, de la Ville, du Consistoire et des membres du Comité Coligny. Une foule importante y assiste depuis la rue de Rivoli.
Dans le cadre du 500e anniversaire de la naissance de Coligny, un don a permis de restaurer ce monument et la paroisse de l’Oratoire organise plusieurs manifestations autour de Coligny jusqu’à fin novembre :
– une exposition sur la vie de Coligny réalisée en partenariat avec l’Atelier protestant,
– une exposition consacrée au monument voulu par Eugène Bersier,
– le 24 novembre, un culte officiel de commémoration.
Pour en savoir plus sur la vie de Coligny trop rapidement esquissée ce matin, pour découvrir des aspects méconnus et inattendus de sa carrière, pour connaître la genèse mouvementée du monument dressé au chevet du Temple et décrypter sa signification, ou pour comprendre ce qui a provoqué le sourire d’une reine et les larmes d’un prince, vous êtes les bienvenus à l’Oratoire du Louvre. Le temple ouvrira ses portes pour les Journées Européennes du Patrimoine les 21 et 22 septembre. Pour les autres jours de visite et le détail des manifestations, je vous invite à consulter le site de l’Oratoire du Louvre
par Etienne Bertrand
(Chronique mensuelle des Amitiés huguenotes internationales diffusée sur France Culture, à 8 h 55, le 1er septembre 2019).
Coligny : Le monument élevé au chevet de l’Oratoire du Louvre en 1889.
Mon grand père né dans un village de l’Oise en 1845 ayant comme deuxième Prénom Coligny quelqu’un saurait-il si cela avait une signification religieuse ou historique car mon grand père était catholique et non protestant comme l’amiral
Merci . Sincèrement
Catherine