Dans le cadre de la commémoration de la Réforme, Venise a été élue ville européenne de la Réforme, par décision de la Municipalité et de la Conférence des Eglises protestantes d’Europe. Une cérémonie en l’église luthérienne de Venise, Campo S.S Apostoli, Canareggio, le 31 octobre 2016, célèbre cet événement.
16e
Nanteuil les Meaux, « capitale du protestantisme de la Brie » (Lettre 59)
Nanteuil-les-Meaux ? Ce village de Seine et Marne devrait tenir une place plus importante dans la mémoire protestante. Savez-vous, en effet, que c’est dans son faubourg de Chermont, que fut édifié en France un des tout premiers temples réformés, vers 1570 (Robert Mousseaux : « Chassés de Meaux et de l’église qu’ils avaient achetée, en raison des désordres qu’ils avaient commis en 1561,les protestants s’enfuient vers Nanteuil. Ils construisent sur la route à un km le temple de Cornillon, rasé en 1567, après la Surprise de Montceaux ». Selon Gal-Ladevèze (1112 S.H.P.F) ils commencent la construction du temple de Chermont en 1570, à 5 kms de Meaux.) ?
Ceci nous ramène aux origines de la Réforme française à Meaux. Le curé Briçonnet avait attiré (Dès 1508) à St-Germain-des-Prés, puis à Meaux dont il est nommé évêque en 1520, son ancien professeur Jacques Lefèvre d’Etaples, théologien humaniste qui traduit la Bible en français et professe un retour au christianisme des origines. L’évêque Briçonnet reprend en main son diocèse, ne gardant que les meilleurs éléments de son clergé, et fait prêcher en français – et non en latin- à partir des épitres de Paul et des textes bibliques traduits par Lefèvre.
Nouvelles du protestantisme français (Lettre 59)
Du 20 mai au 17 décembre, une exposition au Musée Calvin à Noyon (Oise) : « 1517 aux origines de la Réforme, Luther et Calvin fondateurs des protestantismes européens du XVIe siècle » présente ces deux fondateurs du protestantisme qui ne se sont jamais rencontrés, ont certains principes communs, d’autres différents, des caractères et natures contrastées, mais ont tous deux contribué à diffuser l’usage courant des langues vernaculaires dans des domaines où le latin était le seul véhicule.
Une exposition de panneaux créés par l’EPU du Sud-ouest, « Martin Luther, portes ouvertes à… » est présentée dans de nombreuses paroisses et lieux, assortie de conférences, créant des occasions de célébrer les 500 ans de la Réforme.
Agrippa d’Aubigné, « l’image abrégée de son siècle » (Lettre 58)
Agrippa d’Aubigné, écrivain calviniste, est aujourd’hui considéré comme une figure de premier plan de la littérature française de la Renaissance. A la fois acteur et témoin des guerres de religion, il en vécut toutes les contradictions qu’il sublima par la composition d’une œuvre qui le désigne comme un des plus grands écrivains baroques de son temps.
Johannes Kepler, l’astronome protestant qui a découvert les lois du mouvement des planètes
Une récente conférence proposée par notre ami Edgar Soulié nous a permis de redécouvrir la personnalité de Johannes Kepler.
Kepler naît en décembre 1571 au sein d’une famille protestante, luthérienne, installée dans le Wurtemberg.
Les aptitudes intellectuelles de Johannes s’étant manifestées pendant ses études à « l’école allemande », il poursuit ses études au séminaire protestant. Ses parents lui font découvrir l’astronomie. Ainsi, à peine âgé de 6 ans, sa mère l’emmène en haut d’une colline pour observer le passage d’une comète. De son côté, son père lui montre l’éclipse de lune du 31 janvier 1580, et comment cette dernière devint toute rouge. Kepler étudiera plus tard ce phénomène et l’expliquera dans l’un de ses ouvrages sur l’optique.
Le 450e anniversaire du Catéchisme de Heidelberg
Le mois dernier, la Faculté de théologie protestante de Paris a eu l’heureuse idée de proposer une très intéressante exposition destinée à commémorer le 450ème anniversaire du Catéchisme de Heidelberg. Si l’exposition est

malheureusement aujourd’hui terminée, la réédition il y a quelques semaines chez Labor et fides, du Catéchisme avec une importante préface due à la plume du professeur Pierre-Olivier Léchot, permet de rappeler cet évènement majeur de la Réforme protestante.
La ville de Heidelberg, capitale du Palatinat en Allemagne, ne resta pas à l’écart du bouillonnement des idées nouvelles au XVIe siècle, puisque six mois après avoir affiché ses 95 thèses à Wittenberg, Martin Luther y est venu les présenter.
Ces idées nouvelles ont, on le sait, entrainé d’importants changements dans les méthodes éducatives. Jusqu’alors, l’enseignement, privilège des riches, était donné en latin. A mesure que la Réforme progressait, de nombreuses écoles, ouvertes tant aux garçons qu’aux filles, étaient créées avec trois matières principales : la lecture, l’écriture et … le catéchisme ! Il n’est dès lors pas surprenant que le besoin se soit fait sentir d’un catéchisme, un catéchisme qui contribuerait à l’unification et à la solidification de la réforme religieuse, tout en répondant à un besoin élémentaire en matière d’enseignement.
Philipp Melanchthon, disciple de Martin Luther et réformateur
Réforme et Tolérance, tel était le thème du dernier colloque des musées protestants, qui s’est tenu il y a quelques semaines à Wittenberg, petite ville de Saxe-Anhalt, au bord de l’Elbe, à une centaine de kilomètres au sud de Berlin.
Wittenberg est surtout connue pour être la ville du Réformateur allemand, Martin Luther. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui la ville ait pris le nom de Lutherstadt, et que, tout naturellement, elle mette en avant ses liens étroits avec la Réforme protestante.
Il est vrai que de nombreux bâtiments sont associés aux événements de ce temps.
Une partie du cloître augustin dans laquelle Luther a demeuré avec son épouse Katharina von Bora et leurs six enfants, est préservée, et a été transformée en un très important musée, contenant de nombreux témoignages de et sur Luther, spécialement les portraits peints par Lucas Cranach l’Ancien et Lucas Cranach le Jeune.
Claude de Sainliens : un huguenot bourbonnais au temps de Shakespeare et d’Elisabeth Iere

CG : Laurent Berec, bonjour. Vous avez consacré une biographie à Claude de Sainliens. Ce Bourbonnais arrive en Angleterre avant 1565, au début des guerres de Religion. S’exile-t-il pour des motifs religieux ?
LB : C’est un calviniste convaincu ; il croit à la grâce divine, au salut par la foi. A certains égards, c’est même un puritain. Il s’attaque par exemple à la danse, au jeu, au théâtre. Il est clair qu’il s’exile parce qu’il est protestant.
Mais c’est aussi un réfugié économique, qui réussit bien financièrement : il ouvre à Londres une école très cotée, où il enseigne le français ; il écrit aussi de nombreux ouvrages qui connaissent beaucoup de succès, notamment ses manuels scolaires de français et d’italien.
Consécration suprême : dès 1573, la reine Elisabeth en personne lui rend visite dans son école de Lewisham, à dix kilomètres de Londres.
CG : Sainliens s’intègre-t-il à la société anglaise ?
Des Huguenots, acteurs d’un rêve français : Les expéditions vers la Floride au XVIe siècle
Consacré aux relations de la France avec les Amériques, le musée du Nouveau Monde, inauguré il y a tout juste 30 ans à La Rochelle, se veut autant le miroir des Amériques découvertes et explorées par la vieille Europe que le reflet d’une ville dynamique et commerçante enrichie économique-ment et culturellement par le nouveau continent. Peintures, dessins, gravures, cartes anciennes, objets d’art décoratif et photographies se déploient donc dans les magnifiques espaces néo-classiques de l’hôtel particulier du XVIIIe siècle où ce musée est installé.
Sous le titre « La Floride, un rêve français (1562-1565) », une exposition temporaire est proposée aux visiteurs jusqu’au 31 décembre. Elle est consacrée aux différentes expéditions visant à établir des colonies françaises en Floride. En effet, par trois fois, entre 1562 et 1565, les Français ont tenté de fonder des colonies sur le littoral de la Floride. Par trois fois, ces tentatives furent des échecs, s’expliquant par l’association redoutable de la famine, des Indiens, des cyclones et par la détermination féroce (par sa situation géographique comme par les premières expéditions espagnoles, la Floride relevait des terres attribuées à l’Espagne par le traité de Tordesillas de 1494.) des Espagnols d’empêcher toute implantation française, qui plus est majoritairement protestante, sur le sol américain.
HIstoire des protestants de CREST (Drôme)

D’APRES LOUIS-ALBERT-GUILLAIN BACLER D’ALBE
Vous connaissez certainement la haute silhouette de la tour de Crest, seul vestige d’un château dominant la vallée de la Drôme, un des plus hauts donjons de France, édifié au XIVes sur les fondations romaines de Crista Arnaudorum – la Crête des Arnauds.
La population de ce village, est sensibilisée dès le XIIIes à l’idéal évangélique des disciples de Valdo. Elle accueille favorablement la Réforme, mais son sort est tragiquement lié aux luttes incessantes entre catholiques et protestants se disputant cet axe de communication vers Genève.