Nouvelles du protestantisme français (Lettre 66)

L’exposition Charles Letrosne, à Noyon, prolongée jusqu’au 28 février, mais fermée comme tous les musées quelques jours après son ouverture, espère encore pouvoir accueillir du public et organiser très hypothétiquement une après-midi de 2 conférences le samedi 13 février, à 14 h 30 : Charles et Geneviève Letrosne, rencontre avec un architecte fécond et sa famille, engagée bénévole auprès des blessés de la Grande Guerre. Le survol de l’ensemble de l’œuvre sera assuré par Christiane Guttinger ; Marie-Pascale Prévost-Bault, conservateur en chef à l’Historial de Péronne, évoquera « Une famille engagée dans la Grande Guerre : le témoignage de Geneviève Letrosne, infirmière bénévole à travers son carnet manuscrit conservé à l’Historial de la Grande Guerre de Péronne ». Un petit livret d’accompagnement permettra de garder une trace de cette exposition confinée.

Exploitant les techniques virtuelles, une très intéressante exposition « Jean Carbonnier (1908-2003) le droit n’est pas cet absolu dont souvent nous rêvons » a été mise en ligne sur le site internet http://expocujas.univ-paris1.fr. Rassemblant des extraits du film réalisé par Claude Vajda pour Présence protestante en 1993 (© INA), complétés de thématiques – le pédagogue, le protestantisme, l’écrivain, le Musée imaginaire – éclairant les différentes facettes de cet esprit de grande culture épris de liberté, de justice et de tolérance, qui œuvra pour réformer et adapter le droit de la famille à la société du XXes., conseillant « Entre deux solutions, préférez toujours celle qui exige le moins de droit et laisse le plus aux mœurs ou à la morale. »

Si les conditions sanitaires le permettent, l’année 2021 sera marquée par des festivités marquant le 400e centenaire des sièges de Clairac (projet d’exposition Clairac aux 400 coups ! du 23 juillet au 5 août, aux dates de la présence des armées royales de Louis XIII), et de celui de Montauban, qu’évoquera Hélène Guicharnaud lors de l’émission des AmHI du 6 juin, sur France-Culture.

Les participants à notre dernière Assemblée générale avaient peut-être aperçu le beau Portrait de l’amiral Gaspard II de Coligny conservé à la bibliothèque de la SHPF. Il a justement été sélectionné par les « jeunes talents » de La Sauvegarde de l’Art Français pour être restauré grâce au mécénat du Crédit Agricole d’Île-de-France. D’excellente facture, dans la tradition du portrait de cour du XVIes., campant l’amiral en armure ceint de l’écharpe blanche, ce portrait fut curieusement conservé dans un couvent de chartreux de Lyon, avant d’être acquis en 1877. Le nettoyage permettra peut-être d’en mieux cerner l’auteur et nous nous réjouissons de le retrouver dans quelques mois.

Laure Alvarez a succédé à Johannes Melsen comme chef de projet de l’association Sur les pas des huguenots qui a inauguré une boucle ardéchoise en 2020 et animé plusieurs tronçons. Un TopoGuide Sur les Pas des Huguenots De la Drôme Provençale à Genève. a été édité par la Fédération Française de Randonnée, fournissant des descriptions détaillées des étapes, cartes IGN, adresses pratiques, hébergements, rubriques d’histoire, patrimoine, faune, flore, géographie (15,40 € sur le site FFRP.  https://boutique.ffrandonnee.fr/le-chemin-des-huguenots , Offices de Tourismes, ou à commander à info@surlespasdeshuguenots.eu  (+ frais de port).

L’architecte Georges Vogt s’est éteint le 9 novembre 2020, à Luc-sur-Mer, âgé de 99 ans. Croix de combattant volontaire de la Résistance. Architecte municipal et urbaniste de la ville de Dreux (Eure et Loir), passionné d’histoire, il avait écrit deux ouvrages : Le couvent des capucins de Dreux, 2008 et Armes et armoiries de Dreux, des druides à nos jours, 2012, édités par la Société des Amis du musée de Dreux, et venait de terminer un livre sur les guerres de Religion à Dreux, qui devait être présenté pour son centième anniversaire début décembre 2020. Georges Vogt avait participé en 1951-52 à la reconstruction du temple réformé d’Houlgate détruit pendant la guerre, et édifié celui de Coulommiers inauguré en 1966, couvert d’une toiture à double pente en ardoise, surmonté d’une flèche pyramidale. L’intérieur à la poutraison apparente est éclairé par une série de fenêtres rectangulaires horizontales, comporte une petite tribune au revers de la façade, un mobilier très simple en bois brut, composé d’une table, d’une chaire-pupitre et une croix.

Temple d’Houlgate :

Photo de l'extérieur du temple d'Houlgate

Extérieur et intérieur du temple de Coulommiers :

hoto de l'intérieur du temple de Coulommiers

Photo de l'extérieur du temple de Coulommiers

 

 

 

 

Il descendait d’une lignée de céramistes potiers du Palatinat, fabricants de poêles en faïence à Paris, et avait été prénommé Georges comme son grand-père (1843-1909), centralien, chimiste de la manufacture de Sèvres, ou il prit part avec Charles Lauth à la création en 1892, d’une « pâte nouvelle », utilisée entre autres, lors de l’exposition universelle de 1900, pour la frise colorée de 74 mètres de long, divisée en 10 panneaux, en haut de la façade du Grand-Palais,   Photo de la frise en haut de la façade du Grand Palaisévocation de l’histoire des arts de l’Egypte ancienne, à l’art classique européen. Ces mosaïques furent réalisées selon des cartons de Louis-Edouard Fournier par René Martin et Auguste-Maximilien Guilbert-Martin (dont on retrouve la signature sur la mosaïque du tympan de l’église luthérienne Saint-Pierre, rue Manin à Paris).

 

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