Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 58)

Le 500e anniversaire de la Réforme sera célébré dans le monde entier. Par exemple, un « Camion de la Réforme » parti de Genève, sillonne toute l’Europe, avec des escales entre l’Italie et la Roumanie, en Finlande, en Irlande afin de mieux faire connaître ces 5 siècles d’histoire.

Statue de Martin Luther à Wittenberg

Le Kirchentag protestant allemand se déroulera du 24 au 28 mai 2017 à Berlin et Wittenberg. Il revêtira une signification particulière pour célébrer les 500 ans de Réforme en Allemagne, en Europe et dans le monde entier, sous l’angle du dialogue interreligieux, international et d’un Forum de la société civile, au-delà d’un événement d’Eglise. L’avenir des 500 prochaines années du protestantisme sera aussi au cœur de la réflexion. La Fédération protestante de France y tiendra un stand où le Musée virtuel du protestantisme français y fera une présentation des musées du protestantisme français.

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Le 450e anniversaire du Catéchisme de Heidelberg

Le mois dernier, la Faculté de théologie protestante de Paris a eu l’heureuse idée de proposer une très intéressante exposition destinée à commémorer le 450ème anniversaire du Catéchisme de Heidelberg. Si l’exposition est

Page de couverture du catéchisme
Première page de l’édition de 1563

malheureusement aujourd’hui terminée, la réédition il y a quelques semaines chez Labor et fides, du Catéchisme avec une importante préface due à la plume du professeur Pierre-Olivier Léchot, permet de rappeler cet évènement majeur de la Réforme protestante.

La ville de Heidelberg, capitale du Palatinat en Allemagne, ne resta pas à l’écart du bouillonnement des idées nouvelles au XVIe siècle, puisque six mois après avoir affiché ses 95 thèses à Wittenberg, Martin Luther y est venu les présenter.

Ces idées nouvelles ont, on le sait, entrainé d’importants changements dans les méthodes éducatives. Jusqu’alors, l’enseignement, privilège des riches, était donné en latin. A mesure que la Réforme progressait, de nombreuses écoles, ouvertes tant aux garçons qu’aux filles, étaient créées avec trois matières principales : la lecture, l’écriture et … le catéchisme ! Il n’est dès lors pas surprenant que le besoin se soit fait sentir d’un catéchisme, un catéchisme qui contribuerait à l’unification et à la solidification de la réforme religieuse, tout en répondant à un besoin élémentaire en matière d’enseignement.

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Jean Huss précurseur de la Réforme au début du XVe siècle

Le nom de Jean Huss est gravé au mur de la Réformation à Genève, aux côté de ceux de deux autres précurseurs de la Réforme, Pierre Valdo (son attitude évoque celle de Pierre Valdo et des « pauvres de Lyon », au XIIes. Des Vaudois avaient d’ailleurs émigré jusqu’en Bohème.) au XIIe siècle et John Wyclif au XIVe siècle.

Jean Huss tient son nom du village de Bohême, Husinec, au nord-est de Prague, où il nait vers 1371 dans une famille de paysans. Il fait ses études de théologie à l’Université de Prague, est ordonné prêtre en 1400 et nommé doyen de la Faculté de théologie l’année suivante.

À partir de 1402, il prêche en langue tchèque dans la chapelle de Bethléem à Prague, devant des assemblées atteignant jusqu’à trois mille personnes. Confesseur de la reine, il bénéficie d’abord de l’appui de l’archevêque et du roi Venceslas IV (1378-1419). Il s’exprime officiellement aux synodes annuels de Bohême.

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Philipp Melanchthon, disciple de Martin Luther et réformateur

Réforme et Tolérance, tel était le thème du dernier colloque des musées protestants, qui s’est tenu il y a quelques semaines à Wittenberg, petite ville de Saxe-Anhalt, au bord de l’Elbe, à une centaine de kilomètres au sud de Berlin.

Wittenberg est surtout connue pour être la ville du Réformateur allemand, Martin Luther. C’est ce qui explique qu’aujourd’hui la ville ait pris le nom de Lutherstadt, et que, tout naturellement, elle mette en avant ses liens étroits avec la Réforme protestante.

Il est vrai que de nombreux bâtiments sont associés aux événements de ce temps.

Une partie du cloître augustin dans laquelle Luther a demeuré avec son épouse Katharina von Bora et leurs six enfants, est préservée, et a été transformée en un très important musée, contenant de nombreux témoignages de et sur Luther, spécialement les portraits peints par Lucas Cranach l’Ancien et Lucas Cranach le Jeune.

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Philippe Canaye, sieur de Fresnes : un huguenot au pays du sultan

Lors de l’été 1572, un jeune protestant, Philippe Canaye, termine un séjour d’études à Venise après quelques années passées en Allemagne. Une lettre de son père, avocat à Paris, lui apprend le massacre de la Saint Barthélémy. Il décide donc de retarder son retour en France et d’accompagner à Constantinople, l’ambassadeur français. Pendant une année, … Lire la suite

Dépasser les frontières : L’importance de Philippe Melanchthon pour l’Europe

Sans la Réforme de Luther, nous les Allemands, nous serions restés catholiques. En tout cas, c’est fort probable. Or, la Réforme de Luther n’aurait sans doute pas eu autant de succès en Allemagne et en Europe sans l’inlassable travail du disciple et ami de Luther, Philippe Melanchthon, mort il y a 450 ans. Né à … Lire la suite

Catherine Schütz Zell, l’intrépide « mère de l’église »

Mathias Zell
Mathias Zell
Le Comité protestant des Amitiés françaises à l’Etranger a déjà consacré plusieurs de ses émissions à des personnalités féminines de l’époque de la Réforme. Après la théologienne Marie Dentière, les femmes de pasteur Catherine von Bora-Luther et Idelette de Bure-Calvin, nous allons évoquer aujourd’hui Catherine Schütz Zell grâce à une petite étude que nous a transmise notre amie historienne de Hambourg, Christina Griffiths :

Dans un de ses derniers ouvrages Catherine Schütz Zell se qualifie elle-même de « mère de l’église[1] (en allemand, la « Kirchen Moter ») ce qui constitue une autoévaluation plus qu’insolite pour une femme du très patriarcal XVIe siècle … Qui fut donc cette personnalité tout à fait exceptionnelle ?

Catherine Schütz nait à Strasbourg en 1497 ou 1498 dans un milieu artisanal aisé. Elle reçoit une formation scolaire (chose assez inhabituelle pour une jeune fille de son temps) et s’intéresse intensément aux questions religieuses.

Acquise à la première Réforme strasbourgeoise, elle se marie, en 1523, avec le pasteur-réformateur Matthieu Zell, de près de vingt ans son aîné, qui fut le premier à prêcher la Réforme à la cathédrale de Strasbourg devant un auditoire de 2000 à 3000 personnes.

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Jean Calvin et l’institution de la langue française

Calvin "L'Institution chrétienne"
Calvin "L'Institution chrétienne"

C’était le titre du colloque organisé le 17 septembre dernier à l’Académie des Sciences morales et politiques. C’est donc à Calvin auteur français que cette prestigieuse institution a entendu rendre hommage, dans le cadre des manifestations de l’année 2009, à l’occasion du 500e anniversaire de la naissance de Jean Calvin. Dans le Palais de l’Institut, quai de Conti, à Paris, on a donc pu entendre plusieurs brillantes conférences, attaquant le sujet – Calvin et la langue française- sous différents angles.

Calvin : un très grand écrivain français.

Le professeur Olivier Millet a montré que les contemporains de Calvin déjà ne s’y sont pas trompés, et ont parfois cherché à l’imiter, bien qu’à l’époque les œuvres de Calvin ne circulaient en France que difficilement, étant toutes à l’Index. La reconnaissance de Calvin comme l’un des principaux fondateurs de la prose française date seulement de la fin du XIXe siècle. Calvin entre alors dans les manuels de littérature française, très discrètement il est vrai, comme en témoignent les insubmersibles manuels « Lagarde et Michard ». Consécration suprême, acquise non sans mal, semble-t-il en cette année 2009, Calvin ayant fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade.

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Calvin et Strasbourg, berceau du Psautier huguenot

Indicatif musical : version instrumentale du Ps. 68 (extraits).
(BNU, oct.-dec. 2009)

Les auditeurs auront sans doute reconnu cette mélodie, car elle représente l’identité musicale du protestantisme et plus particulièrement des Réformés et Huguenots. Le parcours de cette mélodie d’origine strasbourgeoise n’est, semble-t-il, pas connu : il est bon d’en rappeler la genèse, en cette année commémorative Calvin (2009).

affiche de l'exposition
affiche de l'exposition

Tout d’abord : un bref point historique. Venant de Bâle, en 1538, le Réformateur français se rend à Strasbourg, alors Ville libre du Saint Empire Romain Germanique. Le Réformateur local, Martin Bucer (1491-1551) lui confie la charge des réfugiés francophones, et c’est là que commence la véritable histoire du Psautier chanté en langue française, conformément au souhait des Réformateurs préconisant la participation active des fidèles au culte et le chant d’assemblée en langue vernaculaire accessible à tous.

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Les protestants de Picardie au XVIe siècle, sujet d’une exposition a Noyon

Lefèvre d’Etaples Nouveau Testament en 1524
Lefèvre d’Etaples Nouveau Testament en 1524
Noyon, la ville natale de Calvin, consacre, depuis le 10 juillet, jour du cinq-centième anniversaire du réformateur, et jusqu’au 31 octobre, une exposition aux Protestants de Picardie au XVIe siècle.

Cette exposition présente le portrait de Picards qui ont joué un rôle déterminant dans l’avènement de l’humanisme et les débuts de la Réforme. Elle insiste plus particulièrement sur Jacques Lefèvre d’Etaples, Jacques Pavanes, Robert Olivétan, François Vatable, Pierre de la Ramée et Laurent de Normandie.

Jacques Lefèvre d’Etaples, est né vers 1455 à Etaples, petit bourg de Picardie. Il étudie le grec et le latin à Rome, alors que ces langues utilisées pour rédiger la Bible sont ignorées de la plupart des membres du clergé. Il enseigne ensuite brillamment la philosophie à Paris devant de nombreux auditoires qui suscitent la jalousie de la Sorbonne. Nommé vicaire par Guillaume Briçonnet, abbé de St-Germain-des-Prés, puis évêque de Meaux, il est le premier à traduire la Bible en français à partir de la Vulgate latine, afin de la rendre accessible à tous. La récente découverte de l’imprimerie donne à sa traduction des épitres de Paul, puis du Nouveau Testament en 1524, une diffusion qui dépasse vite le cercle de ses disciples. Elle suscite la formation de petits groupes qui se réunissent pour lire la Bible en y puisant un nouvel élan de foi. Lefèvre d’Etaples, voulait sortir l’Eglise de sa décadence intellectuelle et morale de l’époque, la réformer de l’intérieur ; il ne rompit jamais avec Rome[1]. Il fut le précurseur d’idées nouvelles et, surtout, permit à la génération suivante une connaissance directe des textes bibliques.

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