Martin Luther et Katharina Von Bora

« Katie » par Lucas Cranach l’ancien Château de Wartburg
« Katie » par Lucas Cranach l’ancien Château de Wartburg

Le Comité protestant des Amitiés françaises à l’étranger se propose de  consacrer une suite d’émissions aux premiers réformateurs du XVIe siècle.

Le premier est Martin Luther, né en Allemagne, à Eisleben, en 1483. Au lieu de commencer les études de droit que son père avait envisagées pour lui, il devient moine chez les Augustins d’Erfurt. Docteur en théologie, l’étude des Psaumes et de Paul le convainc que tout homme est sauvé par l’amour gratuit de Dieu, base de sa doctrine de « justification par la grâce seule ». Il s’indigne de la vente des indulgences destinées à financer la somptueuse basilique St-Pierre de Rome qui est en contradiction avec la Bible. Ses 95 thèses contre les indulgences placardées sur la porte de l’église de Wittenberg en 1517 lui valent un procès à Rome, aboutissant à son excommunication en 1521.

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Le 350ème anniversaire de la Reine Charlotte-Amélie et l’Église Réformée Française de Copenhague

Charlotte Amélie, Reine de Danemark en 1670, épouse de Christian V de Danemark, second monarque absolu de ce pays qui voulait alors politiquement imiter la France, est l’unique souveraine calviniste qui ait régné sur ce pays très officiellement luthérien depuis 1536.

Elle eut quatre enfants de son époux, et Christian V fut pour sa femme un parfait gentilhomme. Il avait eu la chance de la rencontrer à ses quatorze ou quinze ans lors d’un voyage en Hesse, chez son père le prince de hesse-Cassel et sa mère une marquise de Brandebourg. On possède peu de tableaux la représentant, mais elle avait un frais minois, de type presque méridional, qui a dû plaire au futur fiancé, lassé peut-être des beautés walkyriennes de son propre pays.

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Rapport de la XIIème Réunion de Descendants de Huguenots en Bretagne

La douzième rencontre internationale de descendants de Huguenots s’est déroulée à la mi-septembre dernier, et pour la première fois en Bretagne. Cela peut paraître étonnant mais nous allons nous en expliquer.

Cette rencontre internationale est organisée tous les trois ans par notre Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger, dont le rôle est d’entretenir nos liens avec les Sociétés étrangères de descendants de huguenots qui, au XVIe, XVIIe et au début du XVIIIe siècle ont tout quitté pour rester fidèles à leur conscience, en bravant l’interdiction de quitter le royaume de France. Leurs descendants sont devenus hollandais, allemands, suisses, anglais, américains voire sud-africains. Il en existe même en Australie et cette année, la Nouvelle Zélande était représentée. Nous étions 112 participants à cette réunion dont plus de 60 étrangers.

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L’Eglise Protestante Française de Londres

L’Église Protestante Française de Londres, installée à Soho Square, vient de vivre un temps fort en célébrant le 450ème anniversaire de sa fondation.

Son histoire, que nous allons tenter de résumer, est celle des vagues successives de huguenots réfugiés en Angleterre sous l’effet des persécutions religieuses que la France a connues avec le développement des idées de la Réforme.

Dès 1540, avec édit de Fontainebleau ordonné par François Ier, puis sous le règne d’Henri II, lorsque fut instituée la Chambre Ardente de Paris, Londres accueille une première vague de réfugiés.

A ce premier groupe de réfugiés, sous l’influence conjuguée de son oncle, le Protecteur Somerset et l’Archevêque de Canterbury, Cranmer, tous deux sensibles aux idées de Réforme, le très jeune roi Édouard VI accorde sa protection et signe, le 24 juillet 1550, les lettres patentes qui reconnaissent l’existence de l’Église des Étrangers de Londres, et la consacre comme « Église Établie » au même titre que l’église d’Angleterre.

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L’influence des Coligny à La Roche Bernard

La prochaine Réunion Internationale de descendants de Huguenots qui se déroulera en Bretagne en septembre prochain fournira l’occasion de rappeler l’influence des Coligny à La Roche-Bernard.

L’établissement de la religion réformée à La Roche Bernard, dans le Morbihan, au XVIème siècle, procède de l’implantation de la famille Coligny dans cette région. Gaspard Ier de Chatillon, maréchal de France, eut trois fils: – Odet de Chatillon, du nom d’une propriété dans le Loiret; – Gaspard de Coligny, propriété dans l’Ain, – François d’Andelot, une terre en Franche-Comté.

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Sully tel qu-en lui-même

Avant de vous relater les circonstances du Colloque de Sully-sur-Loire en l’honneur de Maximilien de Béthune, Baron de Rosny, Duc de Sully, Pair et Maréchal de France, je me dois d’exprimer l’hommage de notre Comité à son Président d’Honneur, Monsieur Couve de Murville, décédé avant Noël à l’âge de 92 ans. Il fut aussi, à son rang, un grand serviteur de notre pays.

Sully, qui survécut trente ans à son roi Henri IV, mourut au Château de Villebon, entre Beauce et Perche, et fut inhumé à Nogent-le-Rotrou avec son épouse Rachel de Cochefilet. Leurs restes furent transférés au Château de Sully-sur-Loire à la fin du siècle dernier. Dans le cadre de la restauration du château, devenu propriété du Département du Loiret, une réplique de leur mausolée, qui les représente agenouillés et les mains jointes, a été installée le 23 octobre dernier dans la chapelle du château, préalablement dépouillée de toute autre ornementation. Ce fut l’occasion d’une sobre cérémonie religieuse présidée par le pasteur d’Orléans, Georges Tourne, le coffre contenant les restes du couple étant porté par deux soldats en présence des autorités officielles.

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Pierre Minuit, fondateur de New-York
Un huguenot dont les actions ont dépassé la légende

L’Association « Héritage huguenot » dont le siège est à New-York, a pour but de faire connaître l’apport historique, culturel et artistique que certains huguenots ont laissé dans leur pays d’accueil. Nous parlerons aujourd’hui de Pierre MINUIT.

Tous les écoliers américains ont entendu parler du mythe « Pierre MINUIT », l’homme qui a acheté l’ile de Manhattan aux Indiens pour 24 dollars en échange de diverses quincailleries et autres babioles. C’était en 1626.

C’est ainsi que Pierre MINUIT devint gouverneur de la colonie hollandaise du Nouveau Monde. C’est un mythe bien ancré en Amérique, bien que les historiens aient réussi à prouver le non-fondé de cette légende d’une manière presque catégorique.

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Un même pays, deux politiques : La Suède et les Huguenots

On pense communément que dès leur sortie du Royaume de France au temps de la Révocation (1685), les Huguenots furent généreusement accueillis par les autres états protestants. Cela n’est pas le cas pour tous. L’exemple de la Suède, où les calvinistes mirent plus d’un demi-siècle à se faire reconnaître, le montre bien.

Il faut dire que la Suède était devenue un bastion du luthéranisme. Religion d’État depuis 1593, sa pratique était obligatoire : l’Église luthérienne, très puissante et très riche, tenait seule les registres de l’état civil, et nul n’était suédois s’il n’était baptisé luthérien avec interdiction formelle, maintenue jusqu’en 1961, de se convertir. Ici, on ne connaissait que la « sainte doctrine » fixée par la Confession d’Augsbourg « invariata » qui seule définissait la Vérité. Toutes les autres confessions, même chrétiennes, même protestantes, n’étaient, selon le Synode d’Upsal de 1593, que « fausses religions hérétiques » à combattre.

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Un pédagogue venu d’ailleurs : Jacques-Egide Duhan de Jandun

Ce matin, si vous me le permettez, je vais vous parler de Jacques Egide Duhan de Jandun, né en mars 1685 en France et mort en 1746 à Berlin. Il a été le précepteur de Frédéric II de Prusse.

Tout le temps que j’ai passé à étudier ce personnage ne m’a pas paru long, car il m’a permis de répondre à des questions qui pour moi étaient primordiales. Duhan s’est imposé à moi comme un « Pédagogue venu d’ailleurs ». Comment expliquer l’extraordinaire réussite de ces enseignants qu’il représente ?

Duhan était huguenot, son destin vous intéressera donc tout particulièrement.

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Le Protestantisme Breton

« Breton et protestant », tel était le titre provocateur d’un libelle du militant autonomiste Marcel Guieysse, lui-même de religion réformée dans les années Trente. A une époque où le mouvement breton était en conflit avec l’évêque de Quimper, cet écrit voulait prouver que la Bretagne avait une solide tradition huguenote et que, en certaines occasions, son destin religieux aurait pu basculer. Il est pourtant évident que le protestantisme breton a toujours été largement minoritaire : quelque 5000 hommes et femmes en moyenne pendant quatre siècles. Mais il est tout aussi exact que ces réformés, ces évangéliques, ont pesé d’un poids sans commune mesure avec leur nombre sur la vie religieuse, sociale, culturelle et politique de la province.

Un premier faisceau de découvertes, certainement très lacunaire, met en évidence une effervescence religieuse en Bretagne dès 1534, date à laquelle des actes iconoclastes sont perpétrés à Morlaix ou à Dinan. Ce mouvement touche aussi bien des hommes du peuple comme cette dizaine d’artisans qui se réfugia à Genève avant 1558, que des hobereaux et des magistrats, depuis Hennebont jusqu’à Rennes où plusieurs conseillers au Parlement étaient « infectés d’hérésie », comme on disait à l’époque.

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