Marie Dentière (vers 1495-1561) Une figure de la Réforme genevoise du XVIes

femme du xvieL’histoire de la Réforme genevoise est dominée par la personnalité de Jean Calvin et on néglige parfois les artisans de la première heure. Si Guillaume Farel ou Pierre Viret sont connus, les femmes ont été ignorées, et même dénigrées. Ainsi en est-il de Marie Dentière qui a participé activement à l’avènement de la Réforme à Genève, et fut une des premières théologiennes réformées.

Marie Dentière est née à Tournai vers 1495. Prieure du couvent des Augustines de l’abbaye de Saint-Nicolas-dès-Prés située près de sa ville natale, elle se convertit aux idées luthériennes et quitte son ordre au début des années 1520. A Strasbourg, elle épouse le prédicateur Simon Robert, avec qui elle se rend en Suisse en 1528.

Veuve, Marie Dentière se remarie avec un autre prédicateur, Antoine Froment, collaborateur de Guillaume Farel. En 1535, ils s’établissent à Genève où elle prend part à la Réforme de Farel, prêchant la nouvelle foi, exhortant des religieuses de prendre un mari et avoir comme elle, des enfants[1]. Elle meurt en 1561.

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Jean Sturm, une pédagogie humaniste à Strasbourg

Jean Sturm
Jean Sturm
Strasbourg et le protestantisme européen fêtent cette année le 500e anniversaire de la naissance du célèbre pédagogue et humaniste Jean Sturm, fondateur du Gymnase protestant à Strasbourg en 1538.

Une exposition organisée par la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg à partir du 8 octobre prochain nous permet de revenir sur les diverses facettes de la personnalité de ce grand homme de l’humanisme rhénan. De même la faculté de théologie protestante de Strasbourg organise un colloque universitaire pour lui rendre hommage le 11 et 12 octobre. Le Chapitre de Saint-Thomas, responsable aujourd’hui encore du Gymnase lui rend également un hommage en organisant une exposition dans ses locaux du Quai Saint-Thomas, siège du Chapitre et de l’union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine.

La Réforme strasbourgeoise s’est faite sur le terreau à la fois humaniste et spiritualiste qui caractérisait déjà l’époque médiévale de la ville. Maître Eckart s’établit ainsi à Strasbourg en 1310, faisant de la ville la « capitale de la mystique rhénane ». Les imprimeurs strasbourgeois éditent en grand nombre les écrits de Luther dès 1519 et Martin Bucer, grand réformateur de la ville de Strasbourg, y est accueilli en 1523 par le Stettmeister, Jacques Sturm.

Martin Bucer, correspondait depuis plusieurs années avec Jean Sturm. Ce dernier, né près d’Aix-la-Chapelle en Allemagne en 1507, enseignait la dialectique à partir de 1530 à Paris. Rallié à la Réforme, engagé dans le mouvement humaniste, il rejoint Strasbourg au début de l’année 1537 et il propose une réforme de l’instruction publique. En juin 1538, il est nommé recteur du nouvel établissement créé suite à ses propositions, le Gymnase, qu’il dirigera jusqu’à sa destitution en 1581 pour avoir prôné le dialogue et la réconciliation entre réformés et luthériens (!). Il continua pourtant de s’investir dans l’administration du Gymnase, jusqu’à sa mort en 1589.

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Une figure méconnue de la Réforme : John Knox

John Knox
John Knox
Il y a quelques mois, le Comité protestant des amitiés françaises à l’étranger a organisé un court séjour à Genève. Nos pas se sont, tout naturellement, dirigés vers le parc des Bastions et son célèbre Mur des réformateurs. Au centre du mur, sont réunies les quatre grandes figures du protestantisme réformé : aux côtés de Guillaume Farel, de Jean Calvin et de Théodore de Bèze, on remarque la statue de John Knox.

Si John Knox est toujours admiré par les Ecossais comme étant celui qui a introduit la réforme calviniste dans leur pays et les a libérés de la tyrannie des Guise et des troupes françaises, les protestants français ne conservent, eux, qu’un souvenir imprécis de la personnalité du réformateur. John Knox était pourtant un fidèle ami de Calvin, comme en témoignent leurs échanges épistolaires.

Knox est né en 1513, l’année où Jacques IV est tué par les Anglais lors de la défaite de Flodden, et quatre ans avant le premier assaut de Luther, à Wittenberg, contre la papauté.

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Évocation de l’histoire du protestantisme à Fontainebleau

Joyau de la Renaissance et résidence royale, le château de Fontainebleau, peut être évoqué comme le théâtre d’épisodes majeurs de l’histoire du protestantisme.

Sur un ancien donjon, François Ier crée en 1528, un immense château décoré par les brillants artistes italiens qui constituèrent la 1ère Ecole de Fontainebleau.

Si François 1er est hostile à la Réforme, sa mère, Louise de Savoie et sa sœur, Marguerite d’Angoulême sont les protectrices des premiers Réformateurs dont Lefèvre d’Etaples et les biblistes de Meaux : le protestantisme se répand rapidement dans leur entourage.

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Le poète huguenot Jean de La Taille, seigneur de Bondaroy

En prélude à une visite du Château de Chamerolles, dont la chapelle royale contient le plus ancien Décalogue huguenot connu en France, notre comité a visité le Manoir de Bondaroy, près de Pithiviers, la demeure du poète huguenot Jean de La Taille. C’est sur la route d’Orléans à Fontainebleau. Il en reste surtout une belle façade Est de l’enceinte, avec ses deux tours carrées et son porche central surmonté d’une chambre haute. Nous avons été accueillis par M. Eric de La Taille, dont le père Roland avait racheté le manoir de leurs ancêtres. C’est par lui que nous connaissons l’existence des Tables de la Loi huguenotes du Château de Chamerolles.

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Le cinq centième anniversaire de la naissance de Heinrich Bullinger

La Fédération des Eglises suisses, la ville et l’Eglise de Zürich, puis l’Université de Zürich, dans un grand congrès international, ont fêté cet été le 500e anniversaire de Heinrich Bullinger, né en 1504 à Bremgarten, dans l’actuel canton d’Argovie, mort à Zürich en 1575. Sans avoir eu dans l’histoire le même impact que Calvin, son contemporain, Bullinger est cependant l’une des grandes figures de la Réforme suisse et du protestantisme européen de son temps.

Entre Calvin et Bullinger, bien des proximités ont existé. A commencer par leur parcours : ce sont les études universitaires et les lectures humanistes qui ont mené les deux jeunes gens, en des lieux et des moments différents, à la nouvelle foi « évangélique » et à la théologie. Bullinger avant Calvin, et dans l’espace germanophone : dès 1520, à l’Université de Cologne, il découvre en même temps Erasme, Luther, les Pères de l’Eglise et l’Ecriture sainte. En 1523, il est acquis aux idées nouvelles ; appelé à l’école du couvent cistercien de Kappel, près de Zurich, il donne des cours sur l’épître aux Romains, à la manière humaniste « évangélique ». C’est à cette époque que Bullinger rencontre Zwingli, le prédicateur qui venait d’introduire à Zürich une « réforme » en rupture avec l’Eglise traditionnelle ; tous deux s’accordent sur le principe de l’Ecriture comme norme de toute doctrine et de toute pratique religieuse et éthique ; et sur une compréhension du sacrement de la cène, où la présence du corps du Christ est comprise de façon « symbolique ».

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L’exode huguenot

Fondé en 1915, le Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger a pour but de maintenir le contact entre d’un côté, les Sociétés Huguenotes et les Eglises protestantes dans les anciens pays du Refuge – ces pays qui ont accueilli les protestants français persécutés dans leur pays -, et de l’autre côté, la France et les protestants français.

On parle du « Refuge ». En fait il y a eu deux Refuges :

  • Une première vague d’émigration pour cause de religion a eu lieu au XVIe siècle, dès les années 1530-1540, puis s’est intensifiée à la suite de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. Cet exode a surtout concerné Genève au temps de Calvin et l’Angleterre sous le règne d’Elisabeth Ière.
  • La seconde vague de l’exode, quantitativement beaucoup plus importante, a lieu au cours de la période qui précède et suit la Révocation de l’Édit de Nantes, en 1685.

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Pierre Dugua de Mons

Les associations franco-canadiennes sont actuellement en effervescence pour préparer les festivités des célébrations du quatrième centenaire de la fondation de la Nouvelle France par un gentilhomme huguenot méconnu : Pierre Dugua de Mons.

Qui était ce riche huguenot saintongeais, né à Royan vers 1560 ?

Pierre Dugua de Mons participa, en Normandie, à la lutte de la monarchie contre la Ligue catholique et l’Espagne au tout début du règne d’Henri IV. Le Roi l’estima et le récompensa en 1594.

La paix revenue, Pierre Dugua de Mons entreprit un voyage en 1599, en compagnie de Pierre Chauvin de Tonnetuit, notable protestant de Honfleur qui s’intéressait au commerce des fourrures avec les Amérindiens.

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Le centenaire du temple de Villefranche-sur-Saône

L’Eglise réformée de Villefranche-sur-Saône vient de fêter, dans la joie, le centenaire de la construction de son temple.

A cette occasion, un groupe de travail s’est constitué autour de Pier Van de Kouwe, originaire des Pays-Bas. Ensemble, nous avons recherché les traces de notre communauté dans l’histoire de Villefranche et du Beaujolais alentour, et nous avons fait quelques découvertes que nous sommes heureux de partager avec vous ce matin.

En 1562, lors des guerres de religion, les troupes protestantes ont pris possession de la ville. Ces troupes étaient commandées de Lyon par le cruel Baron des Adrets. Elles ont commis des actes inqualifiables : elles ont incendié la maison de ville, dévasté la Collégiale Notre-Dame des Marais, chassé les malades des hôpitaux, elles ont volé, brutalisé…

Mais les échevins, comme la majorité des habitants catholiques de la ville, ont toujours fait preuve d’une grande modération envers les huguenots. Ils ne les ont jamais pourchassés et les ont même épargnés lors des « Vêpres lyonnaises » qui sont la réplique de la Saint-Barthélémy.

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Jan Laski

Le nom de la Pologne n’est guère associé à l’histoire de la Réforme. Pourtant ce pays a donné un réformateur d’importance, qui, il est vrai, a vécu et œuvré pour l’essentiel en dehors de son pays.

Il s’agit de Jan Laski (dit aussi Johannes a Lasco), né en 1499 à Lask, en Grande Pologne, dans une famille aristocratique qui jouait un grand rôle dans le pays ; son père était sénateur, son oncle fut chancelier de la couronne puis évêque de Guiezno. Il passa son enfance à Cracovie, puis, en 1514, accompagné de ses deux frères, il partit pour l’Italie ; ils y furent retenus durant quatre ans par leurs études. Jan fut ordonné prêtre en 1521. Son oncle, qui avait financé ses études et nourrissait de grandes ambitions pour lui, lui procura des prébendes et le fit accéder à une position élevée dans l’administration épiscopale, en attendant qu’il devint évêque. Jan Laski exerçait en même temps de hautes fonctions dans l’administration du royaume.

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