par Christiane Guttinger
Pierre Toussain est né en Lorraine en 1499 dans une famille noble, catholique et aisée. Après des études à Metz, Bâle, Cologne, Paris et Rome, il devient, en 1515, chanoine de Metz. Ouvert aux idées humanistes et réformatrices, il en est chassé en 1526.
Il retourne alors à Paris, où il devient l’aumônier de Marguerite de Navarre, mais doit, en 1531, se réfugier en Suisse où il prend contact avec Zwingli, Farel, et surtout Oecolampade qu’il avait déjà côtoyé comme étudiant, à Bâle.
Personnalité indépendante, Pierre Toussain s’insère ainsi dans le réseau de la Réforme qui n’a pas été pensée comme une nouvelle Eglise, mais une rénovation, une ouverture de la religion chrétienne à la modernité et l’esprit scientifique, une rupture avec le cléricalisme.
Toussain est alors invité en 1535 par le duc Ulrich de Wurtemberg, à poursuivre la Réforme implantée par Farel à Montbéliard. Il y régnait alors une situation unique, alliant liberté de conscience et paradoxe culturel. Sous l’autorité du Wurtemberg, le pays était de langue et culture française, mais le peuple parlait un patois de langue d’Oïl, proche de celui de certaines vallées vosgiennes.
Montbéliard fut une étape pour les réformés français sur le chemin de l’exil. Certains s’y établirent, si bien qu’une
←église des réfugiés, le temple Saint-Georges(Sa construction commencera en 1674 et sera interrompue deux ans plus tard du fait de l’incursion des troupes de Louis XIV dans la principauté.), sera édifiée ultérieurement dans le nouveau faubourg.
Il y a quelques années, lors des commémorations du centenaire du scoutisme, la personnalité de Robert Baden-Powell fut largement évoquée. On sait qu’il s’était rendu célèbre dans tout l’Empire britannique par son action durant la seconde Guerre des Boers en 1899-1900, au cours de laquelle il avait fait la preuve que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu’on leur fasse confiance.
Il est des artistes dont l’œuvre rayonne dans le temps sans que leur vie soit connue. C’est le cas de Claude Goudimel, dont les réformés chantent chaque dimanche les Psaumes.