Une figure méconnue de la Réforme : John Knox

John Knox
John Knox
Il y a quelques mois, le Comité protestant des amitiés françaises à l’étranger a organisé un court séjour à Genève. Nos pas se sont, tout naturellement, dirigés vers le parc des Bastions et son célèbre Mur des réformateurs. Au centre du mur, sont réunies les quatre grandes figures du protestantisme réformé : aux côtés de Guillaume Farel, de Jean Calvin et de Théodore de Bèze, on remarque la statue de John Knox.

Si John Knox est toujours admiré par les Ecossais comme étant celui qui a introduit la réforme calviniste dans leur pays et les a libérés de la tyrannie des Guise et des troupes françaises, les protestants français ne conservent, eux, qu’un souvenir imprécis de la personnalité du réformateur. John Knox était pourtant un fidèle ami de Calvin, comme en témoignent leurs échanges épistolaires.

Knox est né en 1513, l’année où Jacques IV est tué par les Anglais lors de la défaite de Flodden, et quatre ans avant le premier assaut de Luther, à Wittenberg, contre la papauté.

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Les Mémoires de Dumont de Bostaquet (1632-1709)

Isaac Dumont de BostaquetPourquoi Isaac Dumont de Bostaquet, prospère gentilhomme campagnard protestant est-il contraint de s’exiler à la Révocation de l’édit de Nantes ? Comment, à 55 ans, quitte-t-il tout, ses chères terres de Normandie et une partie de sa famille ?

Ses Mémoires, qu’il rédige en Irlande, à la fin de sa vie, répondent à ces questions. Il les écrit à l’intention de ses enfants, sans souci littéraire, dans le but de leur transmettre un héritage familial et spirituel, et éventuellement leur fournir des éléments utiles à la revendication de leurs intérêts. Il rapporte mille détails de la vie quotidienne, de son enfance à ses derniers jours. Il cite une multitude de noms et de lieux ; ce témoignage direct est un document précieux pour la connaissance du protestantisme en Normandie et les conditions d’exil des huguenots en Hollande et en Irlande.

Isaac Dumont de Bostaquet naît près de Dieppe, à Bostaquet, un manoir typiquement normand, appartenant à sa famille issue de la vieille noblesse, ralliée très tôt au protestantisme.

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Michel Hollard Maquisard et camisard

Michel Hollard
Michel Hollard
Dans la muraille de la Tour de Constance à Aigues-Mortes, on peut encore lire l’inscription « RESISTEZ » gravée jadis par l’Héroïque Marie Durand, qui fut emprisonnée pour avoir obéi à sa conscience. Michel Hollard offre l’un des plus beaux exemples d’application contemporaine du fameux mot d’ordre.

Pour ce héros de la Résistance, le maquisard de 1940 et le camisard de la guerre des Cévennes se ressemblent. Ce sont des combattants de la même espèce, défenseurs de deux causes supérieures, voire sacrées.

Engagé volontaire pendant la 1ère guerre mondiale, Michel Hollard crée un réseau de résistance au cours de la seconde. En 1943, il apprend que l’ennemi entreprend d’inquiétantes constructions au Nord-Ouest de la France. Il explore immédiatement les régions concernées, et découvre l’infrastructure de lancement de l’arme V1 pointée sur Londres.

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Évocation de l’histoire du protestantisme à Fontainebleau

Joyau de la Renaissance et résidence royale, le château de Fontainebleau, peut être évoqué comme le théâtre d’épisodes majeurs de l’histoire du protestantisme.

Sur un ancien donjon, François Ier crée en 1528, un immense château décoré par les brillants artistes italiens qui constituèrent la 1ère Ecole de Fontainebleau.

Si François 1er est hostile à la Réforme, sa mère, Louise de Savoie et sa sœur, Marguerite d’Angoulême sont les protectrices des premiers Réformateurs dont Lefèvre d’Etaples et les biblistes de Meaux : le protestantisme se répand rapidement dans leur entourage.

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Le Musée international de la Réforme à Genève

Voilà presque 500 ans que Calvin est arrivé à Genève et certaines expressions en portent toujours la marque : on parle de la Cité de Calvin, ou de la Rome protestante. Mais jusqu’à aujourd’hui, en dehors du célèbre Mur de la Réformation, qu’est-ce qui dans la ville l’indiquait ?

Or, maintenant, depuis le 15 avril dernier, est ouvert le M I R, le Musée international de la Réforme. Un parcours pédestre organisé à travers les vieilles rues conduit au Musée en passant par les hauts lieux de l’histoire de la Réforme. Donc désormais les Genevois, comme les visiteurs de passage, peuvent associer dans un même esprit de découverte Calvin, la Réforme et la ville. Mais oui ! il n’y avait pas encore de musée du protestantisme à Genève, alors que quinze provinces françaises s’honorent d’en avoir un. Ce sont d’ailleurs ces différents musées que, tel un guide touristique, présente la brochure éditée par le Centre Protestant d’Etudes et de Documentation : Les Musées du Protestantisme en France (CPED, 47 rue de Clichy, 75009 Paris)

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Le poète huguenot Jean de La Taille, seigneur de Bondaroy

En prélude à une visite du Château de Chamerolles, dont la chapelle royale contient le plus ancien Décalogue huguenot connu en France, notre comité a visité le Manoir de Bondaroy, près de Pithiviers, la demeure du poète huguenot Jean de La Taille. C’est sur la route d’Orléans à Fontainebleau. Il en reste surtout une belle façade Est de l’enceinte, avec ses deux tours carrées et son porche central surmonté d’une chambre haute. Nous avons été accueillis par M. Eric de La Taille, dont le père Roland avait racheté le manoir de leurs ancêtres. C’est par lui que nous connaissons l’existence des Tables de la Loi huguenotes du Château de Chamerolles.

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Les protestants et Napoléon

Le 2 décembre1804, vingt-quatre délégués des églises réformées de France, dont vingt-deux pasteurs, assistèrent à notre-Dame de Paris au sacre de Napoléon, dont on commémore ces jours-ci le bicentenaire. Ils se retirèrent durant la messe pontificale, mais quelques jours plus tard, le pasteur parisien Marron rendit au pape Pie VII une visite de courtoisie. Ces deux faits donnent la mesure du chemin parcouru, alors que dix-huit ans plus tôt la religion catholique était encore la seule qui fût admise et pratiquée en France.

Sans doute la Révolution française a-t-elle posé en principe et en droit la liberté de culte pour des citoyens égaux devant la loi, ouvrant ainsi la voie à la réintégration des protestants dans la communauté nationale. Mais lorsque Bonaparte, devenu Premier consul en 1799, déclare que la Révolution est finie, les églises réformées sont en piètre état, les pasteurs en nombre insuffisant, et l’exercice du culte est défaillant. On compte alors environ 450 000 réformés, très inégalement répartis sur le territoire, mais que l’annexion de Genève et de Mulhouse en 1798 a sensiblement renforcé, et 200 000 luthériens, concentrés en Alsace et dans le pays de Montbéliard, devenu français en 1793.

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Le cinq centième anniversaire de la naissance de Heinrich Bullinger

La Fédération des Eglises suisses, la ville et l’Eglise de Zürich, puis l’Université de Zürich, dans un grand congrès international, ont fêté cet été le 500e anniversaire de Heinrich Bullinger, né en 1504 à Bremgarten, dans l’actuel canton d’Argovie, mort à Zürich en 1575. Sans avoir eu dans l’histoire le même impact que Calvin, son contemporain, Bullinger est cependant l’une des grandes figures de la Réforme suisse et du protestantisme européen de son temps.

Entre Calvin et Bullinger, bien des proximités ont existé. A commencer par leur parcours : ce sont les études universitaires et les lectures humanistes qui ont mené les deux jeunes gens, en des lieux et des moments différents, à la nouvelle foi « évangélique » et à la théologie. Bullinger avant Calvin, et dans l’espace germanophone : dès 1520, à l’Université de Cologne, il découvre en même temps Erasme, Luther, les Pères de l’Eglise et l’Ecriture sainte. En 1523, il est acquis aux idées nouvelles ; appelé à l’école du couvent cistercien de Kappel, près de Zurich, il donne des cours sur l’épître aux Romains, à la manière humaniste « évangélique ». C’est à cette époque que Bullinger rencontre Zwingli, le prédicateur qui venait d’introduire à Zürich une « réforme » en rupture avec l’Eglise traditionnelle ; tous deux s’accordent sur le principe de l’Ecriture comme norme de toute doctrine et de toute pratique religieuse et éthique ; et sur une compréhension du sacrement de la cène, où la présence du corps du Christ est comprise de façon « symbolique ».

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Abraham Bosse (Tours 1604-Paris 1676), savant graveur protestant sous le regne de louis XIII

À l’occasion du quatrième centenaire de la naissance d’Abraham Bosse, deux expositions viennent de lui rendent hommage. L’une à Tours où il est né en 1604, l’autre à Paris où il fait son apprentissage, toute sa carrière et meurt en 1676.
Il est le fils d’un maître tailleur d’habits protestant, d’origine allemande, immigré à Tours à la fin du XVIe siècle. L’appartenance d’Abraham Bosse à la religion réformée est attestée par divers documents dont le contrat de son mariage avec Catherine Sabarrat , le 25 mai 1632 à l’Eglise réformée de Tours.

Il entre en apprentissage à Paris, en 1620 -il a alors 16 ans- chez Melchior Tavernier, également protestant, venu d’Anvers, et qui est un des éditeurs d’estampes et de livres illustrés les plus importants de l’époque. Il ne retourne qu’occasionnellement dans sa ville natale. Ses neuf enfants – dont cinq morts en bas âge- sont baptisés au temple de Charenton, et il est enterré au cimetière protestant des Saints Pères. Les registres paroissiaux de Charenton et du cimetière des Saints Pères ont brûlé lors de la commune en 1871, mais des copies antérieures ont préservé les traces de ces actes.

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La Région Poitou-Charentes protestante de Jean Migault à nos jours

La Région Poitou-Charentes est particulièrement riche en souvenirs huguenots, mais assez méconnue. On peut y faire remonter les débuts du protestantisme au séjour de Calvin à Poitiers en 1534. De nombreux temples y ont été dressés dès les débuts de la Réforme et d’innombrables assemblées illicites s’y sont tenues, sévèrement réprimées par l’intendant du Poitou, Marillac et son régiment de dragons qui obtinrent ainsi jusqu’à 38000 abjurations, « de bouche » sinon de cœur.

La Maison du Protestantisme à Beaussais , près de Niort, a choisi de mettre en scène les mémoires de Jean Migault : cet instituteur protestant, lecteur de paroisse de la seconde moitié du XVIIe siècle a laissé un Journal, témoignage particulièrement vivant et émouvant de cette époque où il subit toutes ces brimades qui le contraignirent à se réfugier à l’étranger pour ne pas abjurer sa foi.

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