Association des Œuvres de Saint Jean
Ouverture d’une nouvelle Maison d’Accueil à l’Hôpital des Diaconesses

Après les Maisons de Parents de l’Hôpital Necker et de l’Hôpital Saint Louis, les Œuvres de Saint Jean ont ouvert le premier septembre dernier « La Croisée » une nouvelle Maison d’Accueil dans des locaux de l’Hôpital des Diaconesses, rue du Sergent Bauchat à Paris dans le 12ème arrondissement. En quatre minutes je voudrais brièvement répondre à … Lire la suite

Le Protestantisme Breton

« Breton et protestant », tel était le titre provocateur d’un libelle du militant autonomiste Marcel Guieysse, lui-même de religion réformée dans les années Trente. A une époque où le mouvement breton était en conflit avec l’évêque de Quimper, cet écrit voulait prouver que la Bretagne avait une solide tradition huguenote et que, en certaines occasions, son destin religieux aurait pu basculer. Il est pourtant évident que le protestantisme breton a toujours été largement minoritaire : quelque 5000 hommes et femmes en moyenne pendant quatre siècles. Mais il est tout aussi exact que ces réformés, ces évangéliques, ont pesé d’un poids sans commune mesure avec leur nombre sur la vie religieuse, sociale, culturelle et politique de la province.

Un premier faisceau de découvertes, certainement très lacunaire, met en évidence une effervescence religieuse en Bretagne dès 1534, date à laquelle des actes iconoclastes sont perpétrés à Morlaix ou à Dinan. Ce mouvement touche aussi bien des hommes du peuple comme cette dizaine d’artisans qui se réfugia à Genève avant 1558, que des hobereaux et des magistrats, depuis Hennebont jusqu’à Rennes où plusieurs conseillers au Parlement étaient « infectés d’hérésie », comme on disait à l’époque.

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Le cent cinquantenaire de la fondation John Bost

Jean-Antoine, dit John Bost, est nommé pasteur à La Force en 1844. Sensibilisé aux douloureux problèmes de son époque, il n’a cesse de faire partager ses préoccupations à la paroisse ; grâce à des dons et au travail bénévole de sa communauté, un premier pavillon, « La Famille évangélique », est construit en 1848. Il est destiné à recueillir et à former des jeunes filles en danger moral. Jusqu’à la mort de John Bost en 1881, neuf pavillons seront créés.

Aujourd’hui, avec ses 981 salariés, la Fondation John Bost accueille, soigne, accompagne au long cours 1025 personnes polyhandicapées, handicapées, malades mentales et personnes âgées. 22 pavillons accueillent les résidents dans un environnement paisible et ouvert, sans murailles ni barrières : 19 en Dordogne sur 200 hectares et 5 communes, 1 dans le Tarn et Garonne, 1 en Haute Vienne, 1 bientôt en Seine Maritime. Chaque pavillon est spécifique et complémentaire des autres. Les pavillons sont unis entre eux par une même motivation, un même esprit de service.

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Le collège royal et l’académie protestante de Nîmes aux xvie et xviie siècles

Le 31 janvier 1998 s’est tenu à Nîmes un colloque organisé par la Société d’Histoire du protestantisme de Nîmes et du Gard. C’est, à notre connaissance, le premier de toute une série en cette année largement consacrée au quatrième centenaire de l’édit de Nantes et à ses conséquences.

Onze communications cernent, à l’instigation du pasteur Roger Grossi, les divers aspects du sujet. Le cadre historique général est posé par la première : « Nîmes en ce temps là ». Plus précisément quatre conférences évoquent l’institution : « Les Académies protestantes en France aux XVI° et XVII° siècles », « La vie du Collège de Nîmes », « La vie de l’Académie de Nîmes » et « Esquisse de 130 années d’une histoire agitée » (c’est la durée même de cette entreprise universitaire, depuis la création du Collège et de la Faculté des arts vers 1540, la Faculté de théologie suivant vingt ans plus tard). Certaines personnalités sont présentées, qui jouèrent à l’époque un rôle important, tels Jean de Serres, le frère d’Olivier, et Jérémie Ferrier, le pasteur apostat. Sur le plan théologique une question intéressante est soulevée, « A propos du cheminement des idées de Luther jusqu’à Nîmes, et du rôle du Carrefour Rhénan ». Toutes ces idées, tous ces dévouements, tous ces espoirs permirent à notre institution de vivre pratiquement jusqu’aux approches de la Révocation de 1685 : donc 130 ans. Mais l’ampleur des difficultés et des attaques, conduisant à l’échec final, est clairement exposée dans deux études sur « La contre-réforme nîmoise et l’Académie » et sur « Les derniers feux de l’Académie : du mi-partiment à la clandestinité ». Cependant elle ne meurt pas tout à fait : une communication évoque en effet « Le Collège Français de Berlin (1689), lointain héritier de l’Académie de Nîmes ».

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La naissance des Éclaireurs Unionistes

Aujourd’hui, tout le monde s’accorde à penser que le scoutisme unioniste a joué un grand rôle dans la formation des cadres des Églises protestantes françaises au XXe siècle. Pourtant, jusqu’à présent nous ne disposions pas d’études historiques sérieuses sur le mouvement des Éclaireurs Unionistes. J’ai voulu tenter de remédier à cela en jetant les bases d’une histoire des Éclaireurs Unionistes. Et pour commencer je me suis intéressé, dans l’ouvrage intitulé l’Invention d’un scoutisme chrétien**, publié ce mois-ci, à cette période très mal connue et souvent dénigrée des toutes premières années du scoutisme : de 1911 à 1920. De son côté, le scoutisme féminin est aussi l’objet d’études portant sur la même période ***.

Quelques mots d’abord sur la naissance du scoutisme en Grande-Bretagne. Le fondateur Baden-Powell l’a conçu comme une méthode au service des organisations de jeunesse existantes. Les YMCA et les Boys Brigades ont fourni le cadre des premières expériences. Ce n’est que lorsque le scoutisme a pris de l’ampleur que Baden-Powell a pensé à le structurer en un mouvement indépendant.

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Guerres et paix de religion – Sur le chemin de l’édit de Nantes.

Cette année, l’Assemblée du Désert – le dimanche 7 septembre 1997 – sera orientée par la perspective de l’Edit de Nantes de 1598. La commémoration prochaine de l’Edit de Nantes, en 1998, invite à « revisiter » une période assez ingrate de l’histoire de France : la période des guerres de religion, qui précède l’Edit de Nantes, l’édit du bon Roi Henri IV, devenu synonyme de paix et de liberté religieuse.

Ces guerres entre catholiques et protestants sont issues de l’affrontement, à partir des années 1550, entre deux façons d’être chrétien en France, deux modèles socio-religieux, deux forces : d’un côté une minorité dynamique (10 à 15% de la population du royaume), minorité « réformée » sur le modèle de Genève, structurée en communautés, consciente d’elle-même, luttant pur obtenir une reconnaissance officielle ; de l’autre la majorité du pays et les pouvoirs – Eglise, Parlement et Roi de France – hostiles à l’« hérésie » nouvelle, c’est à dire hostiles à un changement religieux qui représentait alors une sorte de révolution culturelle.

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Charlotte de Bourbon, abbesse de Jouarre, princesse d’Orange

Le 7 juin, notre Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger tiendra son Assemblée générale au cœur de la Brie, à Mazagran, entre Coulommiers et Rebais. La communauté protestante de Saint-Denis-les-Rebais connut à l’époque du Réveil une vitalité remarquable, avec son école protestante et fut le berceau des premières colonies de vacances pour les enfants parisiens. Au XVI°s, le fief de La Ferté, à une quinzaine de kilomètres au Nord de Mazagran, appartenait au premier Prince de Condé, Louis de Bourbon, chef du parti huguenot, dont le fils, Henri, le second prince de Condé, naquit à la Ferté-sous-Jouarre en 1552.

Nous profitons de cette occasion pour évoquer la destinée romanesque de Charlotte de Bourbon, Abbesse de Jouarre, puis Princesse d’Orange. Charlotte était la fille d’un Prince du Sang, Louis II de Bourbon-Montpensier. Cette branche de la maison de Bourbon était issue du bisaïeul d’Antoine de Bourbon, le père du futur roi Henri IV. La mère de Charlotte, Jacqueline de Longwy, professait la Religion Réformée et exerçait, par son courage et sa prudence, une grande influence sur la Régente Catherine de Médicis, et éleva sa fille dans la piété réformée.

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L’aventure de la Réforme à Montbéliard

Montbéliard, cité millénaire dominée par son château, est située aux frontières de la Suisse et de l’Allemagne. Elle eut au fil des années une histoire hors du commun, marquée par un protestantisme fortement ancré.

En 1397, eut lieu le mariage d’Henriette d’Orbe, comtesse de Montbéliard avec d’Eberard de Wurtemberg, union de deux enfants motivée par des raisons politiques. Le Comté tombe alors sous la suzeraineté des Wurtemberg et bascule ainsi dans l’Empire Germanique. Malgré bien des luttes et des querelles familiales, Montbéliard demeurera fief des Wurtemberg.

En 1520, Ulrich, duc de Wurtemberg est mis au ban de l’Empire par Charles Quint et se réfugie à Montbéliard. Il prend contact avec des banquiers suisses et rencontre à Bâle des disciples de Zwingli et d’Oecolampade. Ulrich se convertit en 1524 et fait appel à Guillaume Farel pour prêcher la religion nouvelle à Montbéliard.

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Origine et histoire du Comite protestant des amitiés françaises a l’étranger

C’est le 11 Juin 1915, après onze mois de guerre et d’invasion que fut constitué au sein de la Fédération protestante de France, présidée par Edouard Gruner, un Comité Protestant de Propagande Française à l’Etranger. A la même époque fut crée un Comité Catholique de Propagande Française à l’Etranger. La présidence en fut confiée à André Weiss, de l’Académie des Sciences Morales et Politiques, éminent juriste, plus tard vice-président de la Cour Permanente de Justice Internationale de la Haye. Il tint des réunions hebdomadaires dans une salle de l’église de l’Oratoire du Louvre, au cours desquelles prenaient la parole Raoul Allier, Secrétaire général, Charles Wagner, Paul Doumergue, directeur de la revue Foi et Vie, John Viénot, directeur de la Revue Chrétienne, Frank Puaux et bien d’autres.

Le but du Comité était de faire entendre la voix du protestantisme français dans les pays neutres, pour attirer leur sympathie pour notre pays. Il édita mensuellement le Bulletin Protestant Français et de nombreuses publications en Allemand, en Suédois, en Hollandais et en Anglais. Le pasteur André Monod devint le secrétaire général, et des missions eurent lieu en Suisse, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, en 1917, en Angleterre et en Ecosse en 1918.

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Philippe de Mornay, seigneur du Plessis-Marly, dit Duplessis-Mornay

Duplessis-Mornay
Duplessis-Mornay
En juin dernier, notre Comité a pu visiter, au Sud de Rochefort en Yvelines, le Château du Plessis-Marly, devenu le Plessis-Mornay depuis que Philippe Mornay y avait établi sa demeure familiale en Ile-de-France. C’est pourquoi je vais évoquer aujourd’hui la noble figure de ce grand ministre protestant du Roi Henri-le-Grand.

Le père de Philippe de Mornay était Seigneur de Buhy, près de Magny-en-Vexin. Mais comme il était le cadet, il reprit le titre de sa mère Françoise du Bec-Crespin, Dame du Plessis-Marly.

Particulièrement doué, le jeune Philippe de Mornay entreprit à seize ans, à travers l’Europe, de studieux séjours qui confirmèrent son goût pour la théologie et la controverse. De retour à Paris en 1572, il présenta à l’Amiral Coligny un rapport sur l’état des Pays-Bas qui le fit remarquer.

Echappé du massacre de la Saint-Barthélémy, c’est à Sedan, en 1575, chez le Duc de Bouillon, qu’il rencontra une autre réfugiée pour cause de religion : Charlotte Arbaleste et l’épousa.

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