Les protestants d’Orange

Entouré par le Dauphiné, le Languedoc et la Provence, terres de France, et celle du Comtat Venaissin, terre du Pape, la Principauté d’Orange était en situation peu confortable.

Dès le XIVe siècle et jusqu’en 1702, bien que plusieurs fois occupée, la Principauté avait réussi à garantir son indépendance.

En 1544, Guillaume le Taciturne de la Maison Nassau-Dillenbourg, avait hérité de la Principauté lointaine, qui avait très tôt adopté la Réforme. Ce Prince protestant et ses successeurs garantirent aux deux confessions chrétiennes les mêmes droits civils et religieux.

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Protestantisme et cinéma français

L’austère Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français propose pour ce début d’été 2008 un numéro qui sort un peu de l’histoire traditionnelle, pour s’intéresser au cinéma.

Le thème de ce numéro réalisé par l’historien André Encrevé, avec la collaboration de Jean Lods, est donné dans le titre : « Protestantisme et cinéma français ». Ce titre reprend celui d’un colloque qui s’est tenu à la BNF, en novembre 2007, organisé par le « Groupe de recherches sur l’histoire des protestantismes ».

Une partie du thème concerne l’image des protestants dans le cinéma français, l’autre partie la part des protestants parmi les cinéastes français.

Je retiendrai ici le premier aspect, la représentation des protestants dans le cinéma français.

Cette représentation est d’abord celle d’une histoire, l’histoire des protestants français. Trois films sont présentés par différents spécialistes :

  • « La reine Margot » de Patrice Chéreau (1994)
  • « Les camisards » de René Allio (1970)
  • « La colline aux mille enfants » de Jean-Louis Lorenzi (1994).

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Les descendants des Dechézeaux

La famille Dechézeaux, originaire de Champagne (voir le hameau Chézaux), était au XVII-siècle installée à l’Ile de Ré comme négociants pour l’importation du bois de Norvège. Etants Huguenots, ils étaient victimes des persécutions après la Révocation de l’Edit de Nantes. Des tortures appelées « dragonnades » étaient encouragées par les autorités. Certains de nos ancêtres étaient transférés à Marseille pour être enchaînés comme des esclaves sur les galères du Roi. En 1711, Etienne Daniel Dechézeaux a épousé Catherine Butauld dont le frère Jacques s’est réfugié à Bergen en Norvège ou il a été nommé Consul de France. Profitant de ce contact et des bonnes relations d’affaires avec la Norvège, le couple décide d’envoyer leurs enfants à l’Oncle Jacques à Bergen afin de les mettre à l’abri des persécutions. Le fils aîné, Jean Etienne, a pris la succession de son oncle comme Consul de France à Bergen. A l’époque ce poste était un poste intéressant car l’état Français vendait dans les pays neutres le butin des corsaires, c.à.d. les navires de l’ennemi et leurs chargements. Ces ventes passaient par l’intermédiaire des Consuls de France qui touchaient une commission. Il est étonnant que ces Consuls collaboraient avec les ambassadeurs du Roi, qui lui les avait proscrits.

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Rapport de la XIIème Réunion de Descendants de Huguenots en Bretagne

La douzième rencontre internationale de descendants de Huguenots s’est déroulée à la mi-septembre dernier, et pour la première fois en Bretagne. Cela peut paraître étonnant mais nous allons nous en expliquer.

Cette rencontre internationale est organisée tous les trois ans par notre Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger, dont le rôle est d’entretenir nos liens avec les Sociétés étrangères de descendants de huguenots qui, au XVIe, XVIIe et au début du XVIIIe siècle ont tout quitté pour rester fidèles à leur conscience, en bravant l’interdiction de quitter le royaume de France. Leurs descendants sont devenus hollandais, allemands, suisses, anglais, américains voire sud-africains. Il en existe même en Australie et cette année, la Nouvelle Zélande était représentée. Nous étions 112 participants à cette réunion dont plus de 60 étrangers.

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L’influence des Coligny à La Roche Bernard

La prochaine Réunion Internationale de descendants de Huguenots qui se déroulera en Bretagne en septembre prochain fournira l’occasion de rappeler l’influence des Coligny à La Roche-Bernard.

L’établissement de la religion réformée à La Roche Bernard, dans le Morbihan, au XVIème siècle, procède de l’implantation de la famille Coligny dans cette région. Gaspard Ier de Chatillon, maréchal de France, eut trois fils: – Odet de Chatillon, du nom d’une propriété dans le Loiret; – Gaspard de Coligny, propriété dans l’Ain, – François d’Andelot, une terre en Franche-Comté.

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La place des huguenots dans l’établissement de la Nouvelle-France

La participation des huguenots à la fondation de la Nouvelle-France, ancienne appellation du Canada et des Etats-Unis, est trop peu connue. Ma mère, Hélène Poulain et mon père, le pasteur André Poulain qui œuvra principalement à Montréal, au Canada français, ont voulu la faire connaître dans le journal « La Vie Chrétienne » (2) qu’il fonda à Montréal en 1951. Dans ce but, ils ont consulté un certain nombre d’ouvrages, ce qui leur a permis de regrouper les noms des principaux huguenots qui ont travaillé à l’établissement de la Nouvelle-France.

L’Amiral Gaspard de Coligny, chef des huguenots, tué pendant le massacre de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572, avait fait le projet d’un grand empire français en Amérique pour permettre aux sujets de la religion réformée persécutés en France de pratiquer leur religion librement. Le roi Henri II approuva d’abord l’idée, puis l’abandonna. Ce qui a fait dire à l’historien canadien Garneau(3) : « En fait, quelles sources de richesse et de puissance il aurait assuré à la France ! Quel désastre il aurait épargné à ses enfants ! Et comme résultat, quel magnifique empire attaché à l’empire français en Amérique ! Mais dans cette période de haine et de passion, les meilleurs intérêts du pays étaient sacrifiés à la fureur du fanatisme et aux peurs d’un tyran égoïste et soupçonneux ».

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La révocation de l’Édit de Nantes et les professions de santé

Nous avons présenté en 1983 une communication à la Société française d’Histoire de la Médecine, actuellement présidée par le Professeur Pallardy, sur : « La Révocation et les Professions de Santé ».

Dans les préoccupations des auteurs de la Révocation de l’édit de Nantes, survenue en octobre 1685, les professions de Santé occupaient une place particulière.

Bien avant la Révocation, les sages femmes adeptes de la Religion Prétendue Réformée se voyaient interdire l’exercice de leur profession par une Déclaration de février 1680, cinq ans plus tôt, qui rappelait que « suivant les principes de leur religion, ne croyant pas le baptême absolument nécessaire, quand il arrive que les enfants sont en péril de vie, elles omettent d’informer les ministres du culte catholique et les enfants meurent sans avoir reçu le baptême » et que « lorsqu’elles sont employées à l’accouchement des femmes catholiques et connaissent qu’elles sont en danger de vie, elles ne les avertissent point de l’état où elles se trouvent, en sorte qu’elles meurent sans que les dits sacrements leur aient été administrés ».

Le même reproche sera adressé aux médecins.

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Un pédagogue venu d’ailleurs : Jacques-Egide Duhan de Jandun

Ce matin, si vous me le permettez, je vais vous parler de Jacques Egide Duhan de Jandun, né en mars 1685 en France et mort en 1746 à Berlin. Il a été le précepteur de Frédéric II de Prusse.

Tout le temps que j’ai passé à étudier ce personnage ne m’a pas paru long, car il m’a permis de répondre à des questions qui pour moi étaient primordiales. Duhan s’est imposé à moi comme un « Pédagogue venu d’ailleurs ». Comment expliquer l’extraordinaire réussite de ces enseignants qu’il représente ?

Duhan était huguenot, son destin vous intéressera donc tout particulièrement.

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Association des Œuvres de Saint Jean
Ouverture d’une nouvelle Maison d’Accueil à l’Hôpital des Diaconesses

Après les Maisons de Parents de l’Hôpital Necker et de l’Hôpital Saint Louis, les Œuvres de Saint Jean ont ouvert le premier septembre dernier « La Croisée » une nouvelle Maison d’Accueil dans des locaux de l’Hôpital des Diaconesses, rue du Sergent Bauchat à Paris dans le 12ème arrondissement. En quatre minutes je voudrais brièvement répondre à … Lire la suite

Le Protestantisme Breton

« Breton et protestant », tel était le titre provocateur d’un libelle du militant autonomiste Marcel Guieysse, lui-même de religion réformée dans les années Trente. A une époque où le mouvement breton était en conflit avec l’évêque de Quimper, cet écrit voulait prouver que la Bretagne avait une solide tradition huguenote et que, en certaines occasions, son destin religieux aurait pu basculer. Il est pourtant évident que le protestantisme breton a toujours été largement minoritaire : quelque 5000 hommes et femmes en moyenne pendant quatre siècles. Mais il est tout aussi exact que ces réformés, ces évangéliques, ont pesé d’un poids sans commune mesure avec leur nombre sur la vie religieuse, sociale, culturelle et politique de la province.

Un premier faisceau de découvertes, certainement très lacunaire, met en évidence une effervescence religieuse en Bretagne dès 1534, date à laquelle des actes iconoclastes sont perpétrés à Morlaix ou à Dinan. Ce mouvement touche aussi bien des hommes du peuple comme cette dizaine d’artisans qui se réfugia à Genève avant 1558, que des hobereaux et des magistrats, depuis Hennebont jusqu’à Rennes où plusieurs conseillers au Parlement étaient « infectés d’hérésie », comme on disait à l’époque.

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