Abraham Bosse (Tours 1604-Paris 1676), savant graveur protestant sous le regne de louis XIII

À l’occasion du quatrième centenaire de la naissance d’Abraham Bosse, deux expositions viennent de lui rendent hommage. L’une à Tours où il est né en 1604, l’autre à Paris où il fait son apprentissage, toute sa carrière et meurt en 1676.
Il est le fils d’un maître tailleur d’habits protestant, d’origine allemande, immigré à Tours à la fin du XVIe siècle. L’appartenance d’Abraham Bosse à la religion réformée est attestée par divers documents dont le contrat de son mariage avec Catherine Sabarrat , le 25 mai 1632 à l’Eglise réformée de Tours.

Il entre en apprentissage à Paris, en 1620 -il a alors 16 ans- chez Melchior Tavernier, également protestant, venu d’Anvers, et qui est un des éditeurs d’estampes et de livres illustrés les plus importants de l’époque. Il ne retourne qu’occasionnellement dans sa ville natale. Ses neuf enfants – dont cinq morts en bas âge- sont baptisés au temple de Charenton, et il est enterré au cimetière protestant des Saints Pères. Les registres paroissiaux de Charenton et du cimetière des Saints Pères ont brûlé lors de la commune en 1871, mais des copies antérieures ont préservé les traces de ces actes.

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La Région Poitou-Charentes protestante de Jean Migault à nos jours

La Région Poitou-Charentes est particulièrement riche en souvenirs huguenots, mais assez méconnue. On peut y faire remonter les débuts du protestantisme au séjour de Calvin à Poitiers en 1534. De nombreux temples y ont été dressés dès les débuts de la Réforme et d’innombrables assemblées illicites s’y sont tenues, sévèrement réprimées par l’intendant du Poitou, Marillac et son régiment de dragons qui obtinrent ainsi jusqu’à 38000 abjurations, « de bouche » sinon de cœur.

La Maison du Protestantisme à Beaussais , près de Niort, a choisi de mettre en scène les mémoires de Jean Migault : cet instituteur protestant, lecteur de paroisse de la seconde moitié du XVIIe siècle a laissé un Journal, témoignage particulièrement vivant et émouvant de cette époque où il subit toutes ces brimades qui le contraignirent à se réfugier à l’étranger pour ne pas abjurer sa foi.

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Eléonore d’Olbreuse, « La grand-mère de l’Europe »

En 2004, la Maison du protestantisme poitevin, située dans les Deux-Sèvres à proximité de Niort, a réalisé une exposition sur le thème d’Eléonore d’Olbreuse. Cette protestante poitevine, qui vécut à l’époque de Louis XIV, est à l’origine de liens très privilégiés entre la France, l’Allemagne et la Hollande.

Elle naquit en 1639 au château d’Olbreuse dans les Deux-Sèvres dans une authentique famille de la noblesse d’épée.

Partout on vanta très vite sa beauté, son esprit et ses exquises manières.

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Pierre Dugua de Mons

Les associations franco-canadiennes sont actuellement en effervescence pour préparer les festivités des célébrations du quatrième centenaire de la fondation de la Nouvelle France par un gentilhomme huguenot méconnu : Pierre Dugua de Mons.

Qui était ce riche huguenot saintongeais, né à Royan vers 1560 ?

Pierre Dugua de Mons participa, en Normandie, à la lutte de la monarchie contre la Ligue catholique et l’Espagne au tout début du règne d’Henri IV. Le Roi l’estima et le récompensa en 1594.

La paix revenue, Pierre Dugua de Mons entreprit un voyage en 1599, en compagnie de Pierre Chauvin de Tonnetuit, notable protestant de Honfleur qui s’intéressait au commerce des fourrures avec les Amérindiens.

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L’église protestante américaine a Paris

Bonjour Mesdames et Messieurs,

Je suis Madame Christine Blair, pasteur de la vie communautaire à l’Eglise Américaine de Paris. Je vais vous raconter un peu de l’histoire de cette église protestante, et vous parler de sa mission aujourd’hui, dans notre vie quotidienne.

Grâce aux secours que la France a donnés à la nation nouvelle-née des Etats-Unis d’Amérique, beaucoup d’Américains sont venus étudier, faire du commerce ou travailler en France au début du XIXe siècle. On s’est vite rendu compte que les Américains avaient besoin d’un lieu de culte ou d’une chapelle. Un petit groupe anglophone a commencé à se rassembler pour le culte en 1814, et en 1816, l’Eglise Réformée de France a permis l’utilisation de l’Oratoire (à côté du Louvre). Napoléon III a signé le contrat qui a établi l’église rue de Berri, et c’est finalement en 1929 que nous avons construit l’église qui se trouve au quai d’Orsay.

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Le centenaire du temple de Villefranche-sur-Saône

L’Eglise réformée de Villefranche-sur-Saône vient de fêter, dans la joie, le centenaire de la construction de son temple.

A cette occasion, un groupe de travail s’est constitué autour de Pier Van de Kouwe, originaire des Pays-Bas. Ensemble, nous avons recherché les traces de notre communauté dans l’histoire de Villefranche et du Beaujolais alentour, et nous avons fait quelques découvertes que nous sommes heureux de partager avec vous ce matin.

En 1562, lors des guerres de religion, les troupes protestantes ont pris possession de la ville. Ces troupes étaient commandées de Lyon par le cruel Baron des Adrets. Elles ont commis des actes inqualifiables : elles ont incendié la maison de ville, dévasté la Collégiale Notre-Dame des Marais, chassé les malades des hôpitaux, elles ont volé, brutalisé…

Mais les échevins, comme la majorité des habitants catholiques de la ville, ont toujours fait preuve d’une grande modération envers les huguenots. Ils ne les ont jamais pourchassés et les ont même épargnés lors des « Vêpres lyonnaises » qui sont la réplique de la Saint-Barthélémy.

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L’association pour la sauvegarde du temple de Leme en Thierache

L’Association pour la Sauvegarde du Temple de Lemé en Thiérache, dans le Nord du Département de l’Aisne et à l’extrémité de la Picardie, est une association culturelle non confessionnelle. Elle n’a pas seulement pour ambition de sauver le bâtiment d’un temple protestant désaffecté qui menaçait ruine, cet objectif est déjà atteint, mais aussi de créer dans ce beau temple un futur Musée du Protestantisme dans le Nord de la France.

Lemé est une commune rurale de 400 habitants entre Vervins et Guise, à peu près à égale distance de Sedan et de Noyon, la patrie de Calvin, où la maison natale du grand réformateur picard a été reconstituée par la Société de l’Histoire du Protestantisme Français après la première guerre mondiale.

Contrairement à Noyon, où le protestantisme n’est qu’une infime minorité, la Thiérache (et le village de Lemé en particulier) appartient à l’un des plus anciens terroirs protestants de France. Il a su, contre vents et marées, s’y maintenir sans interruption depuis les origines du XVIème siècle, grâce à sa nature bocagère et à sa situation frontalière entre Picardie, Cambrésis et Hainaut d’une part, et d’autre part les Pays-Bas espagnols devenus les Provinces-Unies, avec ses églises dites de la Barrière. Lemé est une partie intégrante de la mémoire collective de la Thiérache et du Nord de la France.

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Le 150e anniversaire de la Société de l’histoire du Protestantisme Français

La Société de l’Histoire du Protestantisme Français célèbre ses 150 ans. Elle édite depuis 1852 un Bulletin historique à haute valeur scientifique. Sa riche bibliothèque est située 54 rue des Saints-Pères, dans un immeuble qui lui a été donné par son ancien Président Fernand de Schikler. C’est la plus riche bibliothèque privée de France ouverte au public. Elle comprend un grand nombre d’imprimés et de manuscrits. Notons en particulier des originaux ou des copies de registres paroissiaux protestants et de registres du désert.

A l’occasion du cent-cinquantenaire, la Société accueille le Colloque des Musées Protestants dans la maison de Jean Calvin à Noyon. Elle organise une Exposition, du mardi 30 avril au samedi 11 mai 2002, au 54 rue des Saints-Pères, dans le 7e arrondissement. L’exposition sera ouverte de 14h à 18h sauf le dimanche et le lundi. Le thème est Protestantisme français et monde moderne, du Premier Empire à la fin de la IIIème République.

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Les protestants d’Orange

Entouré par le Dauphiné, le Languedoc et la Provence, terres de France, et celle du Comtat Venaissin, terre du Pape, la Principauté d’Orange était en situation peu confortable.

Dès le XIVe siècle et jusqu’en 1702, bien que plusieurs fois occupée, la Principauté avait réussi à garantir son indépendance.

En 1544, Guillaume le Taciturne de la Maison Nassau-Dillenbourg, avait hérité de la Principauté lointaine, qui avait très tôt adopté la Réforme. Ce Prince protestant et ses successeurs garantirent aux deux confessions chrétiennes les mêmes droits civils et religieux.

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Protestantisme et cinéma français

L’austère Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français propose pour ce début d’été 2008 un numéro qui sort un peu de l’histoire traditionnelle, pour s’intéresser au cinéma.

Le thème de ce numéro réalisé par l’historien André Encrevé, avec la collaboration de Jean Lods, est donné dans le titre : « Protestantisme et cinéma français ». Ce titre reprend celui d’un colloque qui s’est tenu à la BNF, en novembre 2007, organisé par le « Groupe de recherches sur l’histoire des protestantismes ».

Une partie du thème concerne l’image des protestants dans le cinéma français, l’autre partie la part des protestants parmi les cinéastes français.

Je retiendrai ici le premier aspect, la représentation des protestants dans le cinéma français.

Cette représentation est d’abord celle d’une histoire, l’histoire des protestants français. Trois films sont présentés par différents spécialistes :

  • « La reine Margot » de Patrice Chéreau (1994)
  • « Les camisards » de René Allio (1970)
  • « La colline aux mille enfants » de Jean-Louis Lorenzi (1994).

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