Le 9 novembre dernier, une grande cérémonie commémorative s’est déroulée dans l’église réformée de Copenhague, en présence de la reine de Danemark, Margrete II.
L’Eglise réformée de Copenhague a la particularité d’être à la fois française et allemande. Ce qui était commémoré ce jour-là, c’est le 325e anniversaire de l’ouverture d’un culte autre que le culte luthérien dans ce pays, c’est-à-dire un premier pas vers la liberté religieuse. Il se trouve aussi que cette année 2014 correspond au 300e anniversaire de la mort de la fondatrice de cette Eglise réformée, Charlotte-Amélie, princesse de Hesse-Cassel et épouse du roi Christian V de Danemark.
Quand ils se sont mariés, en 1667, elle a refusé de devenir luthérienne et dans le contrat de mariage il était stipulé qu’elle et sa Maison auraient le libre exercice de leur religion et qu’elle pourrait faire construire un temple. Mais il lui a fallu près de vingt ans d’efforts persévérants pour y parvenir, notamment à cause de l’opposition de l’Eglise nationale luthérienne. D’ailleurs, les évêques luthériens ont refusé de la couronner. Sa Maison était composée d’Allemands de Hesse et de quelques réfugiés français, comme son aumônier, le béarnais Jean de la Placette.
Devant la montée des persécutions contre les réformés en France, Christian V, au printemps de 1685, rompt son alliance avec la France, accorde aux réfugiés des privilèges, notamment fiscaux, et il offre enfin à la reine un terrain situé en face du magnifique château de Rosenborg. Le temple est inauguré le 10 novembre 1689, ouvrant ainsi une brèche dans le monopole religieux luthérien. Cette Eglise prévue au départ pour être allemande, s’ouvre donc aux réfugiés français, mais accueille bien sûr tous les réformés comme ces soldats et officiers hollandais qui servaient dans la Marine danoise. Depuis cette date, le culte y est célébré en allemand et en français et maintenant aussi en coréen. Aujourd’hui, seule la chorale et certaines fêtes sont communes. L’église réformée de Copenhague est un magnifique bâtiment, éclairé par de grandes baies. Il est de forme rectangulaire, comme sans doute était le temple de Charenton qui servait partout de modèle car les réfugiés s’en souvenaient avec nostalgie. On remarque deux tribunes, celle de la reine face à la chaire, et l’autre, latérale, pour la chorale. Son mobilier de chêne blond est sculpté dans un style baroque. Et comme dans toutes les églises danoises, un beau voilier est suspendu au plafond
La construction de cette église, et de ses deux presbytères, le français et l’allemand, l’installation de trois autres communautés réformées à Fredericia, Aalborg et Altona (qui était danoise en ce temps) sont les signes d’une liberté religieuse rare ailleurs à cette époque, et c’est cela qui a été rappelé et célébré à Copenhague, le 9 novembre dernier.
Par Gabrielle Cadier : Émission du Comité protestant des amitiés françaises à l’étranger diffusée sur
France Culture, à 8 h 55, le 7 décembre 2014;
Intérieur de l’Eglise réformée de Copenhague. Photo Bernard Anterion
Depuis sa dernière Assemblée Générale à Versailles fin août, le pasteur Bernard Antérion, qui assistait à la cérémonie de Copenhague, a succédé au pasteur Yves Gounelle, depuis 18 ans à la présidence de la CEEEFE. La Communauté d’Églises Protestantes Francophones à l’Etranger réunit 35 Eglises présentes dans 16 pays, entretenant des liens étroits entre communautés disséminées à travers le monde. Après des ministères à Bergerac, Paris, Rouen et Libourne, le pasteur Bernard Antérion a ainsi pris le chemin d’une retraite bien active.
Le temple de Gothersgade m’est particulièrement cher,mon épouse danoise et moi y furent mariés par le pasteur Cartal.Il m’avait mentionné que le bâtiment état la copie en réduction du Temple de Charenton.Nous ne manquons jamais d’assister au culte à chacun de nos séjours au Danemark.
Je signale le livre de Louis Bobé intitulé : Charlotte-Amélie et les origines des Églises Réformées et Allemandes de Copenhague.
J’ai été paroisien du pasteur Poulain de nombreues années à Montréal.