Le dernier Bulletin de la Fondation Huguenote des Pays-Bas (38e année, 2013) a pour thème « Wilhelmus et la folle entreprise« .
Le Wilhelmus est l’hymne national des Pays-Bas adopté depuis 1932 par la reine Wilhelmine. Son origine remonte à une chanson épique de 15 strophes composée par Philippe de Marnix de Sainte Aldegonde vers 1570 relatant l’épopée de Guillaume d’Orange-Nassau.
Manuscrit conservé à la Bibliothèque Royale de Belgique
Gabriel Fourmennois a donné une version française autour de 1582. Le bulletin, illustré de nombreuses gravures, insiste sur les liens entre cet hymne et le protestantisme. Marnix, protestant convaincu, né à Bruxelles en 1540, descend d’une famille noble de Savoie et Franche-Comté. Les différentes strophes évoquent les faits d’arme de Guillaume de Nassau et d’un de ses frères tué lors de la bataille de Heiligerlee contre les forces espagnoles menées par Arenberg. L’air reprend celui d’une chanson populaire de la ville de Chartres assiégée en 1568 par le prince de Condé (qui se retira, la duchesse de Chartres étant Renée de France, sa coreligionnaire) : O la folle entreprise du prince de Condé ! (connu sous la dénomination d’Air de Chartres ou la Marche du Prince) dont l’auteur est Christophe de Bordeaux, chantre des armées catholiques face aux huguenots.
La Bibliothèque Wallonne, a organisé en 2012, à la Bibliothèque Universitaire de Leyde une exposition pour accompagner le lancement de la publication illustrée, en néerlandais, d’un manuscrit conservé à la Médiathèque de La Rochelle : la Relation de voyages aux Pays-Bas, par Élie II Richard. L’auteur, avocat à La Rochelle (1672-1720), élevé dans la foi réformée, au retour d’un voyage à Amsterdam, rédige ce récit et recueille pour l’illustrer un grand nombre de plans, gravures, offrant un panorama exceptionnellement riche des Pays-Bas du début du XVIIIe siècle. Erudit, il visite particulièrement les cabinets de curiosité et lit les publications qui paraissent aux Pays-Bas, souvent rédigées par des refugiés illustres tels que Pierre Bayle. Le texte original devrait être publié ultérieurement en français.
Le Dr van der Lem, conservateur des livres anciens imprimés de la B.U. de Leyde veille sur l’exceptionnelle collection de livres sur le protestantisme de langue française de la Bibliothèque wallonne. Beaucoup de réfugiés huguenots à Leyde travaillaient dans le textile. Lors d’une récente réunion dans cette ville, la Fondation Huguenote des Pays-Bas a partagé la journée entre une présentation de la bibliothèque et la visite d’une des « maisonnette de tisserand » témoignant de cette activité.
Grande-Bretagne. Les collections de la Huguenot Library ont été transférées aux National Archives (Ruskin Avenue, Kew, Richmond TW9 4DU) où elles peuvent être consultées (renseignements auprès de la bibliothécaire, Miss Micol Barengo, 020 7679 2046, library@huguenotsociety.org.uk et sur le site www.nationalarchives.gov.uk).
La Huguenot Society a été très active lors du festival de Spitalfield, en avril, en vue de collecter des fonds au profit des Huguenots de Spitalfield et du Huguenot Heritage Centre de Rochester. Un Spitalfield Summer Festival a encore eu lieu en juin. La Huguenot Society a organisé du 2 au 11 juillet un voyage sur les pas des vaudois, dans les vallées vaudoises autour de Torre Pellice et à Turin.
La Section irlandaise de la Huguenot Society of England and Ireland (www.huguenotsinireland.com) s’associe aux festivités organisées pour promouvoir la culture irlandaise au cours de l’été et l’automne 2013 dans le cadre de « Gathering Ireland 2013« , incitant les membres des familles émigrées dispersées à travers le monde à venir y retrouver leurs racines et se réunir (= to gather) entre descendants. Quelques 10 000 huguenots trouvèrent refuge en Irlande à la suite de la Révocation de l’édit de Nantes, se fixant essentiellement à Cork et Dublin, ainsi qu’à Carlow, Kilkenny, Waterford, Lisburn, Portarlington ; pour de nombreux huguenots, l’Irlande ne fut qu’une étape précédant une seconde émigration plus lointaine.
Un colloque international organisé en partie par Sugiko Nishikawa (historienne, membre de la Société Huguenote de Grande-Bretagne et du Comité) s’est tenu en octobre 2012 à l’université de Tokyo sur le thème des Conflits et ententes religieux en Europe et dans le monde méditerranéen.
Le Catéchisme de Heidelberg, texte fondamental, enseigné encore au XXes. dans nombre de paroisses et facultés protestantes de théologie, fut rédigé il y a 450 ans, en 1563, à la demande de Frédéric III (1515-1576), prince électeur du Palatinat passé du luthéranisme au calvinisme, dans un désir d’unification. Il en avait chargé un groupe de théologiens, dont Gaspard Olevianus (1536-1587, formé à Genève auprès de Calvin et à Zurich par Bullinger, devenu son prédicateur de cour) et Zacharie Ursinus (1534-1583, formé à Wittenberg auprès de Melanchton, puis passé au calvinisme, et devenu professeur de l’Académie de Heidelberg). Ce catéchisme adopté par un synode réuni à Heidelberg en 1563, remporta un immense succès auprès des réformés – combattu par les luthériens et catholiques – et fit l’objet de multiples éditions, inséré entre les liturgies de baptême et de Sainte-Cène, et traduit en 40 langues. Il se présente sous forme de 129 questions-réponses, dont 52 destinées à l’enseignement des catéchumènes et 9 devant être lues lors de cultes. A l’occasion de cet anniversaire un projet d’exposition commun sur le catéchisme de Heidelberg a lieu en trois lieux, au château et au musée du Palatinat de Heidelberg, ainsi qu’au Palais Het Loo à Apeldoorn (Pays-Bas).