L’Eglise protestante française de Soho à Londres (Lettre 60)

 

 

 

 

 

 

 

Alors que depuis le 23 juin 2016, le processus du Brexit soulève de nombreuses incertitudes quant au devenir de la communauté française du Royaume-Uni, l’organisme chargé du classement des monuments historiques, Historic England, vient de souligner, en août dernier, l’importance majeure, tant architecturale qu’historique, du temple de Soho square au centre de Londres en revoyant son classement d’un grade II à un grade II*, catégorie qui recouvre moins de 6% des bâtiments classés au Royaume-Uni et n’est accordé qu’aux bâtiments dits d’une importance particulière.
En cette année de célébration des 500 ans de la Réforme, Historic England a notamment justifié cette révision par le fait que l’Eglise de Soho, en tant que dernière église protestante française du Royaume-Uni, est devenu le symbole même de la tolérance religieuse anglaise qui les a vu accueillir dès le XVIe siècle les premiers réfugiés huguenots fuyant les persécutions en France.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 50)

Le Grand Electeur Friedrich Wilhelm de Brandebourg accueillit à Berlin au XVIIes les réfugiés huguenots et profita de leurs talents pour développer l’économique de son pays dévasté par la Guerre de Trente Ans. Au fil des décennies, l’Eglise huguenote est devenue un centre de foi réformée de langue française rayonnant dans la vie spirituelle, culturelle et sociale de Berlin. Après la chute du mur, le Dôme français, la Französische Friedrichstadtkirche sur la place Gendarmenmarkt, érigé en 1705, est redevenu le centre de la paroisse, divisée pendant le régime communiste en deux parties, Est et Ouest (l’église du Dom était à l’Est). Elle a également accueilli et signé une convention en 1999 avec la Communauté protestante française de Berlin afin de développer un témoignage en commun tout en conservant une indépendance réciproque, administrée par un Conseil presbytéral. Issue de l’ancienne Aumônerie militaire de la garnison française de Berlin-Ouest depuis 1945, elle aurait pu disparaître avec le départ des Alliés, mais des Français, des Africains et des Allemands décidèrent alors de former ensemble une Communauté «de présence civile du protestantisme francophone» à Berlin. Regroupant environ 200 personnes venues d’une quinzaine de pays, elle se réunit tous les quinze jours, à 11h, à la Französische Kirche, et s’est agrandie, grâce à des pasteurs bénévoles venus de France et de Suisse (pasteurs J.-J.Maison, Claude Vallotton et maintenant Georges Kobi).

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La Fortune de Richard Wallace

Lord Hertford Richard Wallace
Lord Hertford Richard Wallace
Le 25 août 1870, tandis que Paris se prépare à résister au siège des armées allemandes, le marquis de Hertford, pair d’Angleterre, s’éteint dans son château de Bagatelle, en bordure du bois de Boulogne. Célibataire et sans enfant, il laisse une immense fortune et une collection d’œuvres d’art digne des plus grands musées nationaux. Ce patrimoine, assemblé par plusieurs générations d’une illustre famille de l’aristocratie britannique, va connaître un étrange destin. On trouve un testament dans un tiroir de la chambre du défunt. Par la vertu d’un bref codicille, l’intégralité des biens revient à Richard Wallace, le secrétaire de Lord Hertford.

Qui est ce Richard Wallace, héritier inattendu d’une telle fortune, dont la remarquable collection de Londres, porte le nom ?

Enfant, il fut abandonné dans une loge de concierge. Puis recueilli par MieMie, la mère du marquis de Hertford. Serait-il un descendant illégitime de cette famille ?

Ou bien, ce grand philanthrope, celui qui dota Paris des « fontaines Wallace », finança la reconstruction du temple de Neuilly, détruit par les armées prussiennes, serait-il un usurpateur ayant détourné un héritage à son profit ?

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L’Eglise Protestante Française de Londres

L’Église Protestante Française de Londres, installée à Soho Square, vient de vivre un temps fort en célébrant le 450ème anniversaire de sa fondation.

Son histoire, que nous allons tenter de résumer, est celle des vagues successives de huguenots réfugiés en Angleterre sous l’effet des persécutions religieuses que la France a connues avec le développement des idées de la Réforme.

Dès 1540, avec édit de Fontainebleau ordonné par François Ier, puis sous le règne d’Henri II, lorsque fut instituée la Chambre Ardente de Paris, Londres accueille une première vague de réfugiés.

A ce premier groupe de réfugiés, sous l’influence conjuguée de son oncle, le Protecteur Somerset et l’Archevêque de Canterbury, Cranmer, tous deux sensibles aux idées de Réforme, le très jeune roi Édouard VI accorde sa protection et signe, le 24 juillet 1550, les lettres patentes qui reconnaissent l’existence de l’Église des Étrangers de Londres, et la consacre comme « Église Établie » au même titre que l’église d’Angleterre.

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