Parution du 3ème tome du Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours (Lettre 70)

Première de couverture du dictionnaire T1

Première de couverture du Dictionnaire biographique T1

 

 

 

 

 

 

 

sous la direction de Patrick Cabanel et André Encrevé

par Christiane Guttinger

Le tome 3 du Dictionnaire biographique des protestants français de 1787 à nos jours, a enfin paru dimanche dernier, pour l’Assemblée du Désert ! Deux ans seulement après le tome 2, les auteurs-directeurs de cette publication monumentale, les historiens Patrick Cabanel et André Encrevé, et leurs contributeurs, ont mis à profit leur temps de confinement pour livrer leurs notices plus rapidement que prévu !

Rappelons que ce dictionnaire prend la suite des Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l’histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu’à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l’Assemblée nationale, publié en 10 volumes au milieu du XIXe siècle, par les frères Eugène et Émile Haag.

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Jules et Julie Siegfried (Lettre 70)

Par Gabrielle Cadier

 

Photo de Jules Siegfried

     Cette année 2022, la ville du Havre commémore le souvenir de Jules Siegfried et de sa femme Julie, tous deux disparus il y a juste un siècle. En effet, Jules Siegfried,  pour Le Havre, fut beaucoup plus qu’un maire, mais, tout comme sa femme, un réformateur social.

Ce couple fort uni, animé par une foi profonde, une foi tournée vers l’action, partageait le même idéal : améliorer la situation des classes populaires, tant sur le plan matériel que moral. C’est pourquoi le premier domaine de l’action municipale de Jules Siegfried, dès 1871, est l’instruction. Durant son mandat, il fait construire trente écoles, laïques (avant Jules Ferry) s’intéressant aussi au recrutement des maîtres, à l’hygiène des élèves, à leur vaccination, etc… Il crée des bibliothèques populaires, et le premier lycée de France pour les filles.

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LOURMARIN,village vaudois puis protestant (Lettre 69)

par l’association des Vaudois du Lubéron.

Les nombreux touristes qui se pressent toute l’année dans ce beau village, au coeur du Luberon, ignorent dans leur grande majorité tout du passé de ce village ; ils ne peuvent manquer cependant de s’interroger sur celui-ci en admirant son temple majestueux posé au pied de son imposant château Renaissance, ou en découvrant à proximité de la place Barthélémy le tombeau de la famille Savournin, ou encore au fond d’une terrasse de restaurant celui de la famille de Girard, qui donna à la France le célèbre inventeur.
Ces monuments indiquent au voyageur averti qu’il subsiste ici une présence protestante.

L’association d’études vaudoises et historiques du Luberon, appelée plus communément AEVHL a voulu avec le livre « Lourmarin, traces d’Histoire » donner à ceux qui désirent en savoir davantage les clés pour comprendre cette présence.

Le livre nous présente donc, à travers l’histoire du village, celle de l’implantation, à partir de la fin du XVe siècle, d’une communauté vaudoise dans le Luberon.
Mais qui sont ces vaudois ? Minorité religieuse issue de l’église catholique, les vaudois, autrement appelés « pauvres de Lyon » doivent leur nom à un certain Vaudès, originaire de cette ville, qui osa affronter la hiérarchie catholique, proposant une stricte lecture de la Bible et un contact direct entre Dieu et les hommes, sans l’intermédiaire d’un clergé qu’il jugeait corrompu. Les fondements de son mouvement en font, pour certains exégètes, un des précurseurs du protestantisme.

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Nouvelles du Protestantisme Français. (Lettre 69)

Le 1er juillet 2022 ont débuté les mandats des pasteurs Christian Krieger, à la présidence de la Fédération protestante de France – précédemment président de l’Église protestante réformée d’Alsace et de Lorraine (EPRAL) et vice-président de l’Union des Églises protestantes d’Alsace et de Lorraine (UEPAL) – et Jean-Raymond Stauffacher, au secrétariat général de la FPF. Ce dernier, ancien président de la Commission permanente de l’Union nationale des Eglises protestantes réformées évangéliques de France (UNEPREF), a oeuvré à développer des liens avec plusieurs Eglises réformées en Europe ou dans le monde, en particulier en Hollande, aux USA ou au Brésil, et élu au bureau de la Coordination évangélique de la Fédération protestante qui rassemble les unions d’Eglises évangéliques membres de la Fédération protestante. Son dernier poste était celui de pasteur de la paroisse de de Montpellier, son épouse étant pasteure à Ganges.

Depuis juillet, le pasteur Guillaume de Clermont a succédé à Christian Galtier, directeur pendant 22 ans de la Fondation John Bost à La Force (Dordogne), perpétuant cette institution sanitaire et médico-sociale protestante à but non lucratif créé en 1848 par le pasteur John Bost. La Fondation est associée à la SHPVD (Société de l’Histoire du Protestantisme dans la Vallée de la Dordogne), centre d’archives et bibliothèque, animé par un groupe de bénévoles, en mettant à disposition des archives qui constituent une source importante sur l’histoire de la médecine psychiatrique dans les établissements de la Fondation.

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L’Eglise protestante espagnole (Lettre 67)

par Christiane Guttinger

 

Toute velléité de Réforme en Espagne fut impitoyablement éradiquée par l’Inquisition[1], et cependant une Bible en espagnol publiée à Amsterdam en 1602[2].

L’Eglise protestante espagnole (IEE, Iglesia evangelica espaniola), ne sortit ainsi de la clandestinité qu’en 1869, fondée l’année où une nouvelle constitution monarchique et libérale, accorda la liberté de culte. Sa première assemblée générale se tint à Séville en 1872, sous la dénomination d’Église chrétienne espagnole, devenue au XXe siècle, Eglise évangélique espagnole.

En 1980, après le rétablissement de la monarchie constitutionnelle, l’Etat ne reconnaissant qu’un seul représentant par confession – autre que juive, musulmane ou catholique – la poussa à œuvrer à la création d’une Fédération, la FEREDE, regroupant les églises protestantes, rejointes par les orthodoxes et les adventistes. Toutes Eglises confondues, l’Espagne compte un million de protestants sociaux dont 300 000 pratiquants. L’Eglise protestante espagnole est une église unie[3] qui regroupe réformés, presbytériens, congrégationalistes, méthodistes et luthériens issus de missions étrangères présentes depuis la fin du XVIIIes, et compte 3 000 membres. Sa confession de foi est très proche de la confession de foi suisse.

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Olave Baden-Powell L’aventure scoute au féminin (Lettre 67)

par Denis Carbonnier

 

Iière d ecouverturedu livre de Ph. Maxence avec le portrait de Olave Baden PowellIl y a quelques années, lors des commémorations du centenaire du scoutisme, la personnalité de Robert Baden-Powell fut largement évoquée. On sait qu’il s’était rendu célèbre dans tout l’Empire britannique par son action durant la seconde Guerre des Boers en 1899-1900, au cours de laquelle il avait fait la preuve que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu’on leur fasse confiance.

Son manuel, Scouting for boys, publié en 1908, fut un immense succès ; ses conseils suivis par nombre d’éducateurs auprès des jeunes garçons britanniques des quartiers déshérités. Le scoutisme était né. En 1910, ayant pris sa retraite avec le grade de lieutenant-général, il décida alors de mettre en pratique, au service de jeunes garçons et dans une optique de paix, tous les principes observés à la guerre.

Baden-Powell avait envisagé dès 1907 que le scoutisme puisse s’adresser aux deux sexes ; aucune structure n’avait cependant été mise en place pour les filles. Mais, sans attendre la moindre autorisation, les sœurs, cousines ou amies des jeunes adolescents qui pratiquaient le scoutisme, se sont lancées de leur côté, en revêtant l’uniforme scout, en se constituant en patrouilles, en choisissant leur totem, en préparant des épreuves devant les conduire à la promesse et aux brevets. Bref, elles étaient prêtes ! En 1910, la sœur cadette de Baden-Powell, Agnès, crée donc une structure pour les accueillir : les Girl-Scouts.

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Centenaire de la mort d’Eugène Burnand (1850-1921) (Lettre 67)

par Christiane Guttinger En écho au centenaire de la mort du peintre-graveur franco-suisse Eugène Burnand, à Paris, en 1921, je vous propose d’évoquer plus particulièrement son œuvre religieuse et son profond attachement à la France. Né en 1850 à Moudon, dans le canton de Vaud, Eugène Burnand, obtient son diplôme d’architecture au Polytechnicum de Zurich, … Lire la suite

Hommage aux docteurs Florence Nightingale et Anna Hamilton (Lettre 66)

par Christiane Guttinger

 En mai 1820, il y 200 ans, naissait Florence Nightingale (Florence 1820-Londres 1910), de parents anglais aisés et cultivés, qui lui donnent eux-mêmes une éducation humaniste qu’elle demande à compléter par des mathématiques. Les Nightingale sont protestants unitariens, attentifs aux autres et aux préoccupations sociales.

Lors d’une épidémie de grippe, Florence qui a alors 17 ans, assure le rôle d’« infirmière, gouvernante, soutien moral et médecin » auprès des malades de son entourage, et écrit dans son journal : « Dieu m’a parlé et m’a appelée à son service».

Lors de voyages en Italie, Grèce et Egypte, elle fait le tour des hôpitaux, et un stage en Allemagne, à l’institut de Kaiserwerth, géré par des diaconesses qui soignent, pansent, préparent les médicaments et assistent les médecins lors d’opérations.

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L’assemblée du 6 septembre 1942 au Musée du Désert (Lettre 66)

par Denis Carbonnier

C’était il y a près de 80 ans.

Nous sommes le 6 septembre 1942. Le premier dimanche de septembre, le jour où, depuis plus de 30 ans, se tient l’Assemblée du Musée du Désert.

Au petit matin, des cars sont partis de Marseille ou de Nîmes vers Mialet. Des jeunes, surtout des scouts en uniforme des Eclaireurs unionistes, ont choisi de rejoindre à pied la châtaigneraie du Mas Soubeyran.

Vers 10h 30, sous un soleil radieux, ils sont ainsi 4.000 à se presser autour de la chaire du Désert, cette chaire qui leur rappelle que durant plus d’un siècle – entre la révocation de l’Edit de Nantes en 1685 et la Révolution française – les protestants n’ont pu exercer librement leur religion.

 

En 1942, c’est de l’histoire ancienne : les protestants sont alors libres de pratiquer leur religion. L’heure est cependant grave. Ce ne sont plus les protestants qui sont pourchassés, mais les juifs.

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Les 100 ans de La Cause (Lettre 66)

Photo de

par le pasteur Matthieu Arnera, responsable du service communication de La Cause

Pour la Fondation La Cause, 2020 est une année spéciale, non pas à cause de la pandémie que nous traversons tous, mais parce que La Cause a été créée il y a tout juste 100 ans, en mars 1920. Ce nom de La Cause était utilisé par les Réformateurs, par exemple Philip Melanchthon disait : « La cause qui nous met en mouvement c’est celle du Christ ».

Le pasteur Freddy Durrleman a fondé La Cause en 1920, inscrivant son engagement dans le christianisme social. Il a travaillé avec le pasteur Nick dans la misère des rues de Roubaix, puis il a développé avec La Cause une œuvre d’annonce de l’évangile en cherchant à compléter, en quelque sorte, le travail des églises locales, avec une quarantaine de groupes d’actions sur le terrain.

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