Johannes Kepler, l’astronome protestant qui a découvert les lois du mouvement des planètes

 

Gravure de Johannes KeplerUne récente conférence proposée par notre ami Edgar Soulié nous a permis de redécouvrir la personnalité de Johannes Kepler.

 

Kepler naît en décembre 1571 au sein d’une famille protestante, luthérienne, installée dans le Wurtemberg.

 

Les aptitudes intellectuelles de Johannes s’étant manifestées pendant ses études à « l’école allemande », il poursuit ses études au séminaire protestant. Ses parents lui font découvrir l’astronomie. Ainsi, à peine âgé de 6 ans, sa mère l’emmène en haut d’une colline pour observer le passage d’une comète. De son côté, son père lui montre l’éclipse de lune du 31 janvier 1580, et comment cette dernière devint toute rouge. Kepler étudiera plus tard ce phénomène et l’expliquera dans l’un de ses ouvrages sur l’optique.

 

Boursier, il entre, en 1589, à l’université de Tübingen, au séminaire évangélique qui forme les futurs pasteurs luthériens. Là, il étudie d’abord l’éthique, la dialectique, la rhétorique, le grec, l’hébreu, l’astronomie et la physique, puis la théologie et les sciences humaines. Son professeur de mathématiques, l’astronome Michael Mästlin (1550-1594), lui enseigne le système héliocentrique de Copernic – la terre tourne autour du soleil -, enseignement qu’il réservait aux meilleurs étudiants, les autres devant alors se contenter du système géocentrique de Ptolémée, qui place la Terre au centre du monde. Kepler devient ainsi un copernicien convaincu et reste très proche de son professeur ; il n’hésitera pas à lui demander aide ou conseil pour ses travaux.

 

Kepler serait certainement devenu pasteur s’il n’avait pas accepté en 1594 le poste de mathématicien provincial (de la Styrie), devenant professeur de mathématiques à l’école protestante de Graz, créée par des nobles. Parallèlement, sans trop y croire, Kepler vend des horoscopes… A moins de 24 ans, il publie son premier livre Mysterium Cosmographicum qui lui confère une notoriété, notamment auprès de Tycho Brahé (1546-1601) et de Galilée.

 

Kepler a découvert que les planètes ne tournent pas autour du soleil en suivant des trajectoires circulaires parfaites mais des trajectoires elliptiques. Il met en évidence les trois relations mathématiques, aujourd’hui dites lois de Kepler, qui régissent les mouvements des planètes sur leur orbite. Les deux premières sont publiées en 1609 dans un livre intitulé Astronomia Nova. La troisième, en 1618.

 

Ces relations sont si fondamentales qu’elles ont été exploitées plus tard par Isaac Newton pour mettre au point sa théorie de la gravitation universelle que Kepler entrevoyait déjà dans son livre.

 

Pour mieux se faire comprendre, il écrit le premier livre de science-fiction, Somnium. Il veut montrer les problèmes posés par l’attraction et la pesanteur en imaginant un voyage de la Terre à la Lune par deux personnages : la violence du départ, la diminution progressive de la pesanteur qui à la fin s’annule (l’état d’apesanteur de nos jours !), puis l’attraction croissante de la lune qui reste néanmoins plus faible que sur la terre.

 

Il fonde, en outre, une science nouvelle, nommée par lui la « dioptrique » et qui deviendra l’optique en synthétisant les principes fondamentaux de l’optique moderne comme la nature de la lumière, la chambre obscure, les miroirs (plans et courbes), les lentilles ou la réfraction.

 

Les « Tables rudolphines », publiées en 1627, furent la dernière grand œuvre de Kepler ; fondées sur les lois du mouvement des planètes qu’il avait découvertes, et utilisant les observations de Tycho Brahe, elles permirent alors de prédire avec une bien meilleure précision les événements célestes tels que les passages de Mercure et de Vénus devant le Soleil et les éclipses solaires et lunaires.

 

Kepler meurt en 1630 à Ratisbonne. Personnalité étonnante, la communauté scientifique lui reconnaît un rôle de pionnier. Entre autres hommages, son nom a été donné à deux cratères, l’un sur la lune, l’autre sur mars. Plus étonnant : sa vie a inspiré, au 20ème siècle, pas moins de deux opéras (Die Harmonie der Welt, de Paul Hindemith, et Kepler de Philip Glass).

 

par Denis Carbonnier (Émission du Comité protestant des amitiés françaises à l’étranger diffusée sur France Culture, à 8 h 55, le 2 mars 2014)

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