Nouvelles du protestantisme français (Lettre 73)

Le 2 avril 2025, a eu lieu l’inauguration à Marseille de l’exposition « Quelle Galère ! Les galériens protestants », organisée par le restaurant « Les Arcenaulx », place d’Estienne d’Orves à Marseille et l’association Graines de Mars en collaboration avec le Musée du Désert.

L’association d’Etudes vaudoises et historiques du Lubéron (AEVHL) célèbre le 400e anniversaire du massacre du Luberon par plusieurs expositions et conférences de JJ Dias : « Il y a 480 ans : Luberon 1545. Massacre des Vaudois”. Au Pertuis, à Avignon et à Mérindol le 24 mai.

En mars, Céline Borello, professeure d’histoire moderne à l’Université du Mans et présidente de l’Association des historiens modernistes des universités de France (AHMUF)  avait donné une conférence au centre culturel de Joucas sur « Vaudois et protestants : trajectoires croisées de la dissidence religieuse » illustrée d’enluminures de la Bible des vaudois de Carpentras.

Après treize années de fermeture, la maison natale de Pierre Loti à Rochefort a rouvert au public en juin dernier. Les décors, réalisés entre la fin des années 1870 et le début du XXe siècle, ont bénéficié d’une restauration complète.

 

© Office de tourisme de Rochefort Océan

187 rue Pierre Loti 17300 Rochefort.

Tél : 05 46 82 91 60. Réservation obligatoire.

 

Julien Viaud – qui signera à partir de 1881 ses romans Pierre Loti – est né à Rochefort le 14 janvier 1850. Son père Théodore Viaud s’est converti au protestantisme pour son mariage. Sa mère Nadine Texier est d’une famille protestante très attachée à sa foi et à son histoire. Cette tradition protestante est évoquée à plusieurs reprises dans les récits de l’écrivain.

L’exposition “Le Paris d’Agnès Varda, de-ci, de-là” s’est tenue au Musée Carnavalet à Paris du 9 avril au 24 août 2025. Elle offrait une plongée inédite dans l’univers photographique et cinématographique de la cinéaste et plasticienne franco-belge. Près de 130 tirages, dont de nombreux inédits, ainsi que des extraits de films, des objets personnels, des affiches et une sculpture rendaient hommage à la créativité polymorphe de Varda, artiste majeure de la Nouvelle Vague et exploratrice passionnée de Paris, notamment autour de sa cour-atelier rue Daguerre : Paris vécu et imaginé par Varda, filmé et photographié sous des angles originaux, avec une attention marquée pour les femmes, les marginaux, et la vie quotidienne. Ce dialogue entre documentaire et fiction imprègne tout son travail.

Agnès Varda revendiquait une identité protestante, bien qu’éloignée de la pratique cultuelle. Elle était la petite fille du pasteur Edouard Pasquet-Fraissinet (1864-1935) qui fut directeur des hospices de Ferney-Voltaire de 1895 à 1926 et fondateur de la colonie de vacances de La Vattay dans les monts du Jura (Pays de Gex). Elle se définissait comme une “protestante libre”, ce qui s’est traduit par une liberté de ton, une volonté de casser les codes et d’interroger les conventions de la société. Cette indépendance d’esprit marque son œuvre.Affiche de  l'exposition Agnès Varda

© Musées Carnavalet, Paris

Le Musée Jeanne d’Albret à Orthez, qui relate l’histoire du protestantisme béarnais des origines de la Réforme au XXe siècle a fêté ses 30 ans en juillet dernier et a inauguré à cette occasion un nouveau parcours muséographique. Installé dans la maison de Jeanne d’Albret, gentilhommière du XVe siècle au cœur de la ville d’Orthez (Pyrénées Atlantiques), l’exposition permanente retrace le parcours étonnant des huguenots, au rythme des évènements béarnais et français. A l’occasion de cette date anniversaire, l’association du musée a proposé le 2 juillet dernier une fête aux couleurs de la Renaissance : Ateliers d’initiations, danses en costumes, buffet renaissance étaient organisés. Une exposition temporaire d’oeuvres d’Emeric RENAUT, peintre-copiste palois autodidacte. Son talent qui allie précision et fidélité à l’œuvre originale, s’exprime dans différents genres picturaux : nature-morte, paysage, portrait, scène de genre.…Musée Jeanne d’Albret : 37 rue Bourg-Vieux, 64300 Orthez. Tél : 05 59 69 14 03.

Dimanche 13 juillet dernier, le musée du Bois-Tiffrais de Monsireigne (Vendée) a fêté son 80ème anniversaire. Le Château du Bois-Tiffrais se situe au cœur du bocage vendéen et abrite depuis 1947 le Musée de la France protestante de l’Ouest. Le pasteur Denis Vatinel quitte le musée régional d’histoire protestante du Bois-Tiffrais, dont il a été le conservateur pendant presque 20 ans. La succession est assurée par Jacques Hostetter.

Programme estival du musée du Désert (ci-joint)

Commémorations 2025 14 janvier 1875, Naissance du médecin Albert Schweitzer, 3 février 1925.

À l’occasion du 150e anniversaire de la naissance d’Albert Schweitzer, la Maison Albert Schweitzer, 8 rue de Munster, F-68140 Gunsbach, gunsbach@schweitzer.org, Tel. +33 3 89 77 31 42, www.schweitzer.org  a organisé plusieurs événements culturels et commémoratifs :

 

3 randonnées ont eu lieu début juillet dans la vallée de Munster dans les paysages vosgiens qui ont marqué l’enfance et la pensée humaniste d’Albert Schweitzer, une série de concerts de l’Ensemble Arabesque dont un à l’église Ste-Anne de Turckheim, l’église simultanée de Gunsbach et à la maison Albert Schweizer, le 18 juillet à l’Eglise protestante de Munster par Denis Monhardt, ponctué de lectures, des conférences (La puissance intellectuelle d’Albert Schweitzer  par Alain Schumacher 17/07 à la maison A. Schweitzer).

 Albert Schweitzer a eu une vie riche et variée, marquée par sa puissance intellectuelle et son engagement humanitaire. Philosophe, théologien, médecin et musicien, il a obtenu trois doctorats et a consacré sa vie à soigner les populations africaines, tout en dénonçant les injustices coloniales. Son principe fondamental, « le respect de la vie », a guidé ses actions, et il a reçu le Prix Nobel de la Paix en 1952 pour son œuvre humanitaire.

2025 marque le centenaire de la disparition de Pauline Kergomard, décédée le 13 février 1925 à Saint-Maurice (Val-de-Marne). Née à Bordeaux en 1838, elle est reconnue pour être « l’inventrice » des écoles maternelles.

Pauline est née dans une famille protestante. En plus de ses fonctions administratives, elle s’est engagée aussi bien pour la protection des enfants que pour l’éducation du peuple et la défense du droit des femmes. Elle fut activiste au service d’un idéal républicain laïque et démocratique. Elle participa à la création de l’Union française pour le sauvetage de l’enfance (1886), d’une Université populaire (1889) ; elle présida la section Education du Conseil National des femmes françaises jusqu’en 1920. Elle fut la première femme élue, en 1886, au Conseil supérieur de l’Instruction publique.  Pour elle, le petit enfant ne devait en aucun cas être l’objet de charité publique. Son ambition était de faire de l’école maternelle « le berceau de la démocratie » où se faisait la fusion des différentes classes sociales, et non plus un lieu de charité qui « humilie les uns et répugne aux autres ».

 

Elle tenta de créer une filière indépendante pour les maîtresses de maternelles, pilota des conférences sur l’enseignement préélémentaire, ne cessa de dénoncer les enseignants du primaire et les parents qui poussent à l’instruction anticipée, s’efforçant de préserver cette institution menacée : « l’école maternelle » qui porte en ses termes toute son ambivalence puisqu’elle n’est ni école ni maison.

Du 3 au 21 septembre 2025, au Cloître des Billettes à Paris (22 rue des Archives 75004 Paris. Ouvert tous les jours de 11h à 19h), se tiendra l’exposition anniversaire de l’aumônerie protestante aux armées. Depuis 170 ans et l’envoi des premiers pasteurs pendant la guerre de Crimée, des hommes et des femmes aumôniers assurent le soutien religieux et humain des personnels civils et militaires du ministère des Armées et de la Gendarmerie nationale, ainsi que le conseil au commandement. Une exposition photographique de Karine Sicard Bouvatier « Une croix sur le treillis » sera également à découvrir.

20 septembre 2025, un Colloque international dédié à Charles du Puy-Montbrun, 450 ans de la mort d’un huguenot de guerre du Dauphiné (1530-1575) se déroulera à Montbrun-les-Bains (Drôme). Organisé par l’historien Christophe Vyt, avec des intervenants des universités de Grenoble, Lyon, Genève, ce colloque sera suivi d’un spectacle historique, poétique et musical accompagné d’un quatuor à cordes :  « L’affaire Charles du Puy Montbrun. La révision du procès et la demande de réhabilitation post-mortem » et le dimanche 21, d’une marche mémorielle de 12 kms « Sur les pas des Huguenots et des

Vaudois » de Sault à Montbrun ».. www.museeprotestantdauphinois.com

Pour des informations complémentaires, veuillez contacter :  exilshuguenots@gmail.com. Ce colloque est dédié à la mémoire d’Yves Krumenacker, décédé le 31 octobre 2024, diplômé de l’ENS, auteur d’une thèse sur les protestants du Poitou, maître de conférences à l’Université catholique de Lyon en 1990, puis en 1998 à l’Université Lyon 3.

 

Il avait poursuivi des recherches sur l’histoire des protestants de Lyon, les actes des synodes réformés de la province de Bourgogne et du Dauphiné.

20-21 septembre 2025 : Exposition sur les 120 ans de la FPF à la Bibliothèque de la SHPF. L’exposition retracera son histoire de sa fondation en 1905 à nos jours.

Les conférences des « Samedis de la SHPF » de 17 à 18h à la bibliothèque du 54 rue des Saints Pères, Paris 7°, reprennent le 13 septembre avec une intervention sur Marie-Octave Monod, une femme libre par Brigitte Joseph-Jeanneney, et le 11 octobre sur La construction de l’histoire du mouvement vaudois dans la culture européenne par Marco Fratini et Samuele Tourn Boncoeur.

En dehors des nombreux temples qui ouvrent leurs portes lors des Journées Européennes du Patrimoine, les 20 et 21 septembre 2025, cette année, à Paris, la SHPF accueillera des visiteurs en organisant des promenades protestantes autour de St-Germain des Prés, et la Maison du Protestantisme ouvrira ses portes 47 rue de Clichy.

Plusieurs inaugurations de rues ou places dédiées à des femmes, parmi lesquelles plusieurs protestantes.

15 février, à  Champigny-sur-Marne où s’est ouvert en 1985 un musée de la Résistance, a été inaugurée une rue Bertie Albrecht (1893-1943), héroïne de la Résistance. Une place Paul et Marcelle Vergara, a été officiellement inaugurée à Paris, le 13 juin, à l’angle de la rue Saint-Honoré et de la rue de l’Arbre Sec  en hommage à la mémoire du pasteur de l’Oratoire du Louvre et son épouse reconnus comme « Justes parmi les Nations ». Cette place nommée de la Croix-du-Trahoir depuis le moyen Age, et dont la fontaine va être restaurée prochainement, fut le théâtre de trois martyrs protestants brûlés en 1535, Audebert Valeton, Nicole Lhuillier, clerc du greffe du Châtelet et maître Simon Foutret, chantre du roi.

 

Le 21 septembre 2025, 75e anniversaire de la création du Mémorial huguenot de l’île Sainte-Marguerite, inauguré en 1950 sous l’égide de la SHPF par le pasteur Charles Monod en présence du pasteur Marc Boegner, président de la FPF et de représentants d’Eglises huguenotes des pays du Refuge sera marqué par l’inauguration d’une plaque nouvelle commémorative par le maire de cannes David Lisnard et la signature d’une convention tripartite entre l’association des Amis du Mémorial huguenot (AMHIS), la Société de l’histoire du protestantisme français représentée par son président Henri Zuber, et la ville de Cannes. Cette cérémonie officielle couronne les efforts entrepris par sa conservatrice, Sylvie Cadier qui s’est efforcée de mettre en valeur le site de ces lugubres cellules, y associer un rassemblement annuel, afin de perpétue la mémoire des six pasteurs « sous la croix ». revenus clandestinement en France après la Révocation, de leur exil en Suisse ou des Pays-Bas pour continuer à prêcher et visiter les communautés protestantes du royaume lors de périlleuses itinérances. Arrêtés à Paris, les pasteurs Paul Cardel, Pierre Salve de Bruneton, Gabriel Mathurin, Matthieu de Malzac (mort il y a 300 ans, en 1725), Elisée Giraud, et Gardien Givry y furent emprisonnés dans des conditions déplorables et moururent pour la plupart dans cette prison créée par Louis XIV pour y mettre au secret l’homme au masque de fer de 1687 à 1698. La journée commencera à 10h par un culte présidé par Hubert Bost, Directeur d’études à l’EPHES et rédacteur en chef de la Revue d’histoire du protestantisme (SHPF) qui donnera aussi à 14h15, après un pique-nique tiré des sacs, une conférence intitulée «  Refuge huguenot et Eglises du Désert : la résistance au prix de la liberté ».

 

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