Nouvelles du protestantisme français (Lettre 64)

Gilles Teulié, professeur de civilisation britannique et du Commonwealth à l’université d’Aix Marseille, auteur d’une Histoire de l’Afrique du Sud des origines à nos jours, Ed. Taillandier, 2019 donnera une conférence 47 rue de Clichy, 75009 Paris, le vendredi 13 mars 2020 à 20 h 30, sur Les huguenots français en Afrique du Sud.

L’action de personnalités protestantes a été mise à l’honneur en 2019, notamment Irène Frachon, la pneumologue qui a été à l’origine de la dénonciation du scandale du Mediator responsable de graves complications cardiaques.

Esther Duflo, a reçu le prix Nobel d’économie, ainsi que l’Indien Abhijit Banerjee et l’Américain Michael Kremer pour leurs travaux sur la réduction de la pauvreté. Esther Duflo après avoir dispensé des cours au Collège de France, et Abhijit Banerjee professeurs au Massachusetts Institute of Technology (MIT) ont cofondé le Laboratoire d’action contre la pauvreté, réseau de chercheurs et chercheuses, issus de 58 universités du monde entier. Esther Duflo est la plus jeune de tous les prix d’économie, et la seconde femme à obtenir le Nobel d’économie, après l’Américaine Elinor Ostrom en 2009. Esther dit avoir été sensibilisée aux problèmes liés à la pauvreté par l’engagement de sa mère médecin et son éducation protestante. Ancienne éclaireuse unioniste, elle reconnait dans une interview à Réforme : “Mes années de scoutisme m’ont donné très tôt la chance d’avoir une grande indépendance, de mener des projets à bien et de gérer un groupe.

Geneviève Robida (1918-2019) presque centenaire, fut la première femme à obtenir en France le poste d’inspecteur d’Académie (1966). Protestante réformée engagée dans sa paroisse des Ardennes, elle était, entre autres, l’auteur d’un ouvrage sur Les Protestants de Sancerre, publié en 2000.

A propos de Denis Papin, nous vous invitons à regarder sur internet une petite vidéo « Papin le vrai du faux » dans laquelle sa descendante, Marie de Maliverne fait, avec humour, des révélations sur son ancêtre, évoquant un carnet retrouvé récemment, des inventions méconnues (https://www.youtube.com/watch?v=rZDiANVIXCk).

2019 a marqué le bicentenaire de la création des trois premières chaires d’enseignement du Conservatoire des arts et métiers (CNAM) créé sous la Révolution et dont, dès 1802, Bonaparte Premier consul fait ouvrir les galeries d’exposition au public. À cette occasion, la bibliothèque centrale du CNAM présente jusqu’au 6 avril 2020 une exposition sur les trois professeurs qui inaugurèrent ces chaires : Nicolas Clément-Desormes (1779-1841) (chaire de chimie industrielle appliquée aux arts), Charles Dupin (1784-1873) (chaire de mécanique), Jean-Baptiste Say (1767-1832) chaire d’économie industrielle. Si nous n’avons rien trouvé sur le 1er enterré sous une dalle très simple au Père-Lachaise (58° Div.), les deux autres furent des protestants engagés. Charles Dupin est à l’origine des services statistiques français, auteur de la 1ère carte figurative choroplète (colorée en plus ou moins foncée selon des données statistiques) ; il mena une carrière politique sous la Restauration, entra à l’académie des sciences, fut fait baron en 1824, député du Tarn, brièvement ministre de la Marine et des colonies (1834), pair de France en 1837, sénateur sous le Second Empire. Jean-Baptiste Say, créateur d’une manufacture de coton se soucie des conditions de travail des ouvriers. Après le CNAM, il fut nommé en 1830 au Collège de France, où il occupa la première chaire d’économie politique. Partisan du libéralisme et principal théoricien du concept d’entrepreneur le Cnam perpétue ces préoccupations, attentif à l’importance de la formation et des qualités humaines de l’entrepreneur.

L’exposition Créer sous Louis XIV, à la manufacture des Gobelins, à l’automne 2019, était centrée sur le quatrième centenaire de la naissance de Jean-Baptiste Colbert (1619-1683), ministre pendant plus de vingt ans, et de Charles Le Brun (1619-1690), premier peintre du roi. La création et le développement des manufactures royales fut à l’origine d’objets de qualité exceptionnelle, destinés à orner les maisons royales pour la plus grande gloire du Roi-Soleil et la publicité des savoir-faire français. Colbert reprit l’idée d’Henri IV créateur d’ateliers au Louvre, et transforma en manufacture royale l’atelier créé par François de la Planche dans le quartier du Faubourg Saint-Marcel où s’étaient fixés, hors les murs, de nombreux protestants orfèvres, sculpteurs, peintres, graveurs, lissiers, ébénistes.

Le musée protestant de la Grange de Wassy Photo d'une salle du muséefêtera le 17 mai 2020 son 40ème anniversaire.

La journée commencera par un culte à 10 h 30 dans le temple de Wassy reconstruit sur l’emplacement du temple édifié en 1614, jouxtant la grange du massacre qui en 1562 fut à l’origine du déclanchement des guerres de Religion. Après un pique-nique tiré des sacs dans la salle paroissiale, sera projeté l’après-midi à 14 h 15 le film « Les camisards » de T. Gayrard, et à 16h un concert de gospels par Les voix de la terre en l’église de Wassy. (Renseignements auprès de M-F. Cormouls-Houlès 06 83 22 04 01) En dehors de ce jour, pour visiter le temple-musée, il faut s’adresser à la mairie (03 25 55 31 90). Situé en Haute Marne, Wassy est à 14 km de Saint-Dizier, proche des autoroutes A4 et A31. Cette région, visitée lors de la dernière Réunion internationale de descendants de huguenots, mérite que l’on y prolonge son séjour par des visites Sur la route de Ligier Richier, entre Bar-le-Duc et Saint-Mihiel, à la découverte de ce sculpteur protestant de la Renaissance, ainsi que des lieux mémoriels autour de Verdun.

Panneau indiquant la direcstion Entre vignobles et champs de lavande, la Route des Princes d’Orange, relie sur 107 kms Orange (Vaucluse) au village d’Orpierre (Hautes-Alpes) en passant par Vaison-la-Romaine (Vaucluse), Buis-les-Baronnies (Drôme), le col de Perty (1302 mètres), Laborel, la vallée du Céans et le hameau des Bégües, commune de Sainte Colombe. Elle est relancée en tant que circuit touristique à vélo, mais avait été inaugurée en 1956 en présence de l’ambassadeur des Pays-Bas et du préfet du Vaucluse, en souvenir du rôle joué par la principauté d’Orange dans les échanges entre le Dauphiné et l’Italie du Nord. Sous la protection des Princes d’Orange, au pied d’une falaise, le village fortifié d’Orpierre, place forte protestante, résista, mais fut démantelée sur ordre de Richelieu en 1633, puis rétrocédée à la France en 1713 par traité d’Utrecht, provoquant l’exil massif des protestants vers les pays du Refuge.

La CEEFE, Communauté d’Églises protestantes francophones, regroupant des Églises membres de 16 pays, a désigné, lors de son Assemblée générale, le renouvellement de son comité directeur, présidé par le pasteur Christian Seytre succédant à Bernard Antérion.

Affiche du spectacle.Les vendredi17, samedi 18 et dimanche 19 juillet 2020, le Musée du Désert accueille le Son et Lumière « De Luther à Luther King », qui avait déjà eu un immense succès en 2017. Ce grand spectacle en 11 tableaux, traversant 500 ans d’histoire du protestantisme, dans le cadre naturel et grandiose du Musée du Désert à Mialet, est un évènement spectaculaire pour tout public. De façon à la fois ludique et ambitieuse, moderne et historiquement fiable, il a pour fil conducteur la liberté de conscience. Plus de 60 acteurs, 300 figurants, 60 choristes, un orchestre live, 6 danseuses, des projections sur grand écran, de la pyrotechnie, un bûcher, un carrosse, une traction avant, des centaines de costumes des différentes époques et plus de 1 000 spectateurs sont attendus par soirée… Renseignements : https://fr-fr.facebook.com/delutheralutherking/
Billetterie : https://www.billetweb.fr/de-luther-a-luther-king2

Par ailleurs, le Musée du Désert présente une nouveauté de taille en 2020 ! Il s’agit en effet d’une presse de Gutenberg grandeur nature ! Les visiteurs pourront ainsi s’initier à l’imprimerie et repartir avec une feuille (de la Bible, bien sûr) qu’ils auront imprimée.

Dans la prochaine Lettre, nous vous donnerons le programme complet des activités estivales du Musée du Désert (site du Musée : museedudesert.com).

L’Assemblée du Désert aura lieu le dimanche 6 septembre 2020 : « Tout protestant est pape, une bible à la main » disait Boileau. Les réformateurs du XVIe siècle, Luther, Calvin et les autres, ont placé l’Ecriture, en position d’autorité suprême, et l’ont ouverte au peuple. Ils l’ont traduite ou fait traduire dans les langues « vulgaires ». Ils ont saisi au bond la nouvelle technologie de l’imprimerie, pour faire passer le message, l’Evangile, avec des tracts, des livres, le Livre. Le culte à 10 h 30 sera présidé par Dominique Hernandez, pasteure de l’Eglise protestante unie de France, Paris-Bastille (Foyer de l’âme). L’après-midi, on entendra les allocutions historiques de Max Engamare, historien de la Réforme, et de Michèle Moulin, conservateur général honoraire des Bibliothèques. Le message final sera donné par Pierre Lacoste, pasteur de l’Église évangélique libre de Bordeaux Pessac.

1 réflexion au sujet de « Nouvelles du protestantisme français (Lettre 64) »

  1. Descendant de Charles DUPIN par mon Père et de Jean-Baptiste SAY par ma mère, je découvre votre article aujourd’hui et l’existence de l’exposition qui fut organisée en 2020. Un catalogue de l’exposition a-t-il été réalisé ? Est-il possible d’en avoir un exemplaire ?

    Merci beaucoup.

    Yves d’Amécourt

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