Le cinquième centenaire de la naissance de Jean Goujon, une des figures majeures de la Renaissance française, mériterait une rétrospective officielle. Si ses sculptures sont saluées comme des chefs d’œuvres, plusieurs épisodes de sa vie sont restées mystérieuses. Il est né en Normandie en 1510, mais son style révèle qu’il s’est probablement formé en Italie … Lire la suite
Durant l’été 2010, une exposition était proposée aux visiteurs retraçant les 450 ans de l’Eglise réformée d’Anduze. C’est en effet le 20 juin 1560 que l’Eglise réformée d’Anduze a été « dressée » à Anduze. Pour Théodore de Bèze, le “successeur” de Calvin à Genève, le ministère de la parole et la discipline sont les … Lire la suite
Le musée Jacquemart-André (legs de la famille de banquiers protestants André) a présenté une fabuleuse collection réunie par Samuel von Brukenthal, gouverneur de Transylvanie ; quoique luthérien fervent, cet intime de l’impératrice Marie-Thérèse fut comblé de richesses dont les chefs d’œuvre ont été exposés à Paris, en janvier 2010. Cette exposition (dont les œuvres appartiennent … Lire la suite
Bernard PalissyIl y a cinq cents ans naissait Bernard Palissy à Saint-Avit, un hameau aux confins Nord du diocèse d’Agen. Les Palissy s’établirent à Saintes dans le sillage d’Antoine de Pons, gouverneur de Saintonge. Au retour de sa mission diplomatique à Ferrare auprès de la duchesse Renée de France, il avait rapporté d’Italie une merveilleuse coupe émaillée. Ebloui, le jeune Bernard Palissy entreprit de rechercher le secret de fabrication de l’émail blanc. De peintre verrier, il devint arpenteur-géomètre pour financer ses travaux et leva les plans des îles et marais salants de Saintonge. C’est l’origine de l’épisode où son épouse le tint pour « fol ». Il ne brûla que les palissades de son jardin et quelques lames de plancher pour achever une cuisson.
Bernard Palissy fut l’un des fondateurs de l’Eglise réformée de Saintes.
Découvert par le connétable Anne de Montmorency, il reçut la commande d’une grotte rustique pour le château d’Ecouen, et le roi Henri II lui paya 50 écus un bassin rustique décoré de végétaux, reptiles et coquillages moulés.
Lord Hertford Richard WallaceLe 25 août 1870, tandis que Paris se prépare à résister au siège des armées allemandes, le marquis de Hertford, pair d’Angleterre, s’éteint dans son château de Bagatelle, en bordure du bois de Boulogne. Célibataire et sans enfant, il laisse une immense fortune et une collection d’œuvres d’art digne des plus grands musées nationaux. Ce patrimoine, assemblé par plusieurs générations d’une illustre famille de l’aristocratie britannique, va connaître un étrange destin. On trouve un testament dans un tiroir de la chambre du défunt. Par la vertu d’un bref codicille, l’intégralitédes biens revient à Richard Wallace, le secrétaire de Lord Hertford.
Qui est ce Richard Wallace, héritier inattendu d’une telle fortune, dont la remarquable collection de Londres, porte le nom ?
Enfant, il fut abandonné dans une loge de concierge. Puis recueilli par MieMie, la mère du marquis de Hertford. Serait-il un descendant illégitime de cette famille ?
Ou bien, ce grand philanthrope, celui qui dota Paris des « fontaines Wallace », finança la reconstruction du temple de Neuilly, détruit par les armées prussiennes, serait-il un usurpateurayant détourné un héritage à son profit ?
Mathias ZellLe Comité protestant des Amitiés françaises à l’Etranger a déjà consacré plusieurs de ses émissions à des personnalités féminines de l’époque de la Réforme. Après la théologienne Marie Dentière, les femmes de pasteur Catherine von Bora-Luther et Idelette de Bure-Calvin, nous allons évoquer aujourd’hui Catherine Schütz Zell grâce à une petite étude que nous a transmise notre amie historienne de Hambourg, Christina Griffiths :
Dans un de ses derniers ouvrages Catherine Schütz Zell se qualifie elle-même de « mère de l’église[1] (en allemand, la « Kirchen Moter ») ce qui constitue une autoévaluation plus qu’insolite pour une femme du très patriarcal XVIe siècle … Qui fut donc cette personnalité tout à fait exceptionnelle ?
Catherine Schütz nait à Strasbourg en 1497 ou 1498 dans un milieu artisanal aisé. Elle reçoit une formation scolaire (chose assez inhabituelle pour une jeune fille de son temps) et s’intéresse intensément aux questions religieuses.
Acquise à la première Réforme strasbourgeoise, elle se marie, en 1523, avec le pasteur-réformateur Matthieu Zell, de près de vingt ans son aîné, qui fut le premier à prêcher la Réforme à la cathédrale de Strasbourg devant un auditoire de 2000 à 3000 personnes.
Quelle famille pourrait mieux illustrer cette émission dédiée aux amitiés françaises à l’étranger que la famille Reclus ?
Cette famille est connue par le pasteur Jacques Reclus et par les onze enfants qu’il a eus avec sa femme Zéline, 5 fils et 6 filles. Jacques Reclus, en 1830, est pasteur à Sainte-Foy-la-Grande, pasteur de l’Église réformée concordataire, l’Église nationale, quand il est saisi par le Réveil, c’est-à-dire par le désir de revenir à la Réforme, à la Bible, à une foi plus vive, plus émotionnelle, moins rationnelle que celle du siècle des Lumières. Comment pouvait-il alors rester fonctionnaire, recevoir un traitement régulier, quand son Seigneur Jésus, disait-il, ne savait même pas sur quelle pierre il poserait sa tête… Aussi il donne sa démission et va se faire le pasteur d’une communauté de paysans béarnais du côté d’Orthez. Cette Église libre existe toujours et l’actuel président de la Fédération protestante de France, Claude Baty, en a été le pasteur pendant dix ans. Mais la famille n’a plus de ressources assurées, pour élever tous les enfants, et l’épouse du pasteur, Zéline, va ouvrir une pension pour jeunes filles, pension qu’elle a dirigée pendant près d’un demi-siècle.
En 1562, moins de 2 mois après le massacre de Wassy qui marque le début des guerres de religion, la ville de Lyon fut, à la suite d’un coup de main, et pendant presque un an, gouvernée par un consulat à majorité protestante et tenue par le baron des Adrets, puis par Jean de Parthenay-Larchevêque, seigneur de Soubise, envoyé par le chef protestant Louis de Condé. Une exposition actuellement présentée aux archives Municipales de Lyon jusqu’au 27 février 2010, replace cet épisode dans le contexte de la vie politique, religieuse, sociale et culturelle de Lyon au XVIe siècle.
Lyon est alors un grand carrefour économique et culturel international, aux confins des routes européennes, venant des pays du Nord, d’Italie et d’Espagne, reliée au monde méditerranéen par la vallée du Rhône. Un des commerces les plus lucratifs est déjà celui de la soie et du drap. Les marchands allemands et suisses des villes passées à la Réforme s’y croisent à l’occasion de 4 foires annuelles, colportent les nouvelles et diffusent des imprimés venant de Genève où œuvrait Calvin. A la faveur de ces échanges, Lyon devient un foyer humaniste majeur, au point qu’on a pu la qualifier de « capitale intellectuelle du royaume« . Elle est le second centre d’imprimerie de France qui fait travailler environ un millier de personnes, réparties en 20 métiers, du correcteur à l’illustrateur. Cette activité est concentrée essentiellement autour de la rue Mercière, dans la Presqu’île, où habite la majorité des protestants qui constituent environ 1/3 de la population. Le collège de la Trinité est un lieu de diffusion des idées nouvelles. La plupart des pasteurs dont Pierre Viret viennent de Genève.
C’était le titre du colloque organisé le 17 septembre dernier à l’Académie des Sciences morales et politiques. C’est donc à Calvin auteur français que cette prestigieuse institution a entendu rendre hommage, dans le cadre des manifestations de l’année 2009, à l’occasion du 500e anniversaire de la naissance de Jean Calvin. Dans le Palais de l’Institut, quai de Conti, à Paris, on a donc pu entendre plusieurs brillantes conférences, attaquant le sujet – Calvin et la langue française- sous différents angles.
Calvin : un très grand écrivain français.
Le professeur Olivier Millet a montré que les contemporains de Calvin déjà ne s’y sont pas trompés, et ont parfois cherché à l’imiter, bien qu’à l’époque les œuvres de Calvin ne circulaient en France que difficilement, étant toutes à l’Index. La reconnaissance de Calvin comme l’un des principaux fondateurs de la prose française date seulement de la fin du XIXe siècle. Calvin entre alors dans les manuels de littérature française, très discrètement il est vrai, comme en témoignent les insubmersibles manuels « Lagarde et Michard ». Consécration suprême, acquise non sans mal, semble-t-il en cette année 2009, Calvin ayant fait son entrée dans la Bibliothèque de la Pléiade.
Lefèvre d’Etaples Nouveau Testament en 1524 Noyon, la ville natale de Calvin, consacre, depuis le 10 juillet, jour du cinq-centième anniversaire du réformateur, et jusqu’au 31 octobre, une exposition aux Protestants de Picardie au XVIe siècle.
Cette exposition présente le portrait de Picards qui ont joué un rôle déterminant dans l’avènement de l’humanisme et les débuts de la Réforme. Elle insiste plus particulièrement sur Jacques Lefèvre d’Etaples, Jacques Pavanes, Robert Olivétan, François Vatable, Pierre de la Ramée et Laurent de Normandie.
Jacques Lefèvre d’Etaples, est né vers 1455 à Etaples, petit bourg de Picardie. Il étudie le grec et le latin à Rome, alors que ces langues utilisées pour rédiger la Bible sont ignorées de la plupart des membres du clergé. Il enseigne ensuite brillamment la philosophie à Paris devant de nombreux auditoires qui suscitent la jalousie de la Sorbonne. Nommé vicaire par Guillaume Briçonnet, abbé de St-Germain-des-Prés, puis évêque de Meaux, il est le premier à traduire la Bible en français à partir de la Vulgate latine, afin de la rendre accessible à tous. La récente découverte de l’imprimerie donne à sa traduction des épitres de Paul, puis du Nouveau Testament en 1524, une diffusion qui dépasse vite le cercle de ses disciples. Elle suscite la formation de petits groupes qui se réunissent pour lire la Bible en y puisant un nouvel élan de foi. Lefèvre d’Etaples, voulait sortir l’Eglise de sa décadence intellectuelle et morale de l’époque, la réformer de l’intérieur ; il ne rompit jamais avec Rome[1]. Il fut le précurseur d’idées nouvelles et, surtout, permit à la génération suivante une connaissance directe des textes bibliques.