Un président protestant, Gaston Doumergue

Il y a 150 ans, le 1er août 1863 naquit Gaston Doumergue. Saluons l’initiative du Comité créé pour célébrer celui qui demeure à ce jour, le seul protestant à avoir accédé à la Présidence de la République française.

Timbre gravé de Gaston doumergueNé à Aigues-Vives, bourg protestant du Gard depuis la Réforme, il débute comme avocat ; très vite il ressent l’appel du large qui le mène en Indochine et en Afrique du Nord.

Elu député radical en 1893, succédant à son coreligionnaire et mentor Emile Jamais (député du Gard et secrétaire d’Etat aux colonies), il entame une brillante ascension politique : ministre dès 1902, sénateur, président du Conseil à l’appel de Poincaré (1913), président du Sénat (1923).

Il est élu président de la République en 1924 avec les voix de la droite, contre le candidat du cartel des gauches, Paul Painlevé ; « nul plus que moi ne demeurera au dessus des partis, pour être, entre eux, l’arbitre impartial » déclare-t-il alors.

 

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 53-54)

Le Musée du Désert a ponctué la saison estivale de conférences et animations dont une assemblée nocturne. Le thème de l’Assemblée du dimanche 7 septembre, dont le culte a été présidé par le pasteur François Clavairoly, président de la Fédération protestante de France, fut « Enfin libres ! » D’une mémoire à l’autre. D’un désert à l’autre. D’une … Lire la suite

Bibliothèque huguenote (Lettre 53-54)

Adrien Bertrand, L’Appel au sol (prix Goncourt 1914). Les éditions Ampelos (site www.editionsampelos.fr), fondées par Eric Peyrard, impriment dans un projet collectif et bénévole visant à mieux faire connaître la diversité de la Réforme, des ouvrages épuisés ou inédits comme ce témoignage de 1ère main sur la Grande Guerre ainsi que celui de son frère, Georges Bertrand-Vigne, Carnets de route d’un officier d’Alpins (Campagne de Lorraine 1914).

Pasteur Freddy Durrleman, Lettres d’un aumônier sur un navire hôpital. Armée d’Orient (1915-1918), Préface de Patrick Cabanel, Ed. La Cause, 2014, 230 p., 15 €. L’expédition de Salonique, ou Front d’Orient, fut menée par les armées alliées à partir du port grec macédonien de Salonique pendant la Première Guerre mondiale afin de soutenir les forces serbes. Le pasteur Freddy D. passa 3 ans à bord de navires hôpitaux évacuant les blessés entre Salonique, Bizerte et Toulon. Les extraits des lettres quotidiennes qu’il envoyait à sa femme constituent un témoignage passionnant de l’état d’esprit qui régnait à bord et des préoccupations du pasteur qui l’amènent à se dresser contre l’alcoolisme, écrire des ouvrages fondamentaux sur le protestantisme. Il fondera l’œuvre La Cause quelques années plus tard.

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L’exposition Felix Valloton : le feu sous la glace

Autoportrait de Félix Valloton à la fondatio Félix Valloton à Lausanne
Autoportrait de Felix Valloton

Felix Vallotton, est à l’honneur avec une exposition présentée à Paris, au Grand-palais, jusqu’au 22 janvier 2013. Ne manquez pas cette occasion exceptionnelle d’apprécier l’œuvre conservée essentiellement en Suisse et rarement présentée de façon aussi complète. On peut juste regretter que l’exposition tourne le dos à une présentation chronologique, pour privilégier une thématique freudienne : refoulement et mensonge, regard photographique, érotisme glacé… ce qui influence le visiteur.

Felix Vallotton nait à Lausanne, en 1865, dans une famille protestante suisse, originaire de Vallorbe, dont d’autres membres manifesteront aussi des talents de plume et d’artiste. Son  frère, Paul, dirigera une galerie d’art à Lausanne. Son cousin éloigné, Benjamin Vallotton, père de l’illustratrice de Bible, Annie Vallotton, fut écrivain.

A 17 ans, Felix Vallotton vient faire ses études artistiques à Paris. Il fréquente l’académie Julian, et côtoie le milieu littéraire et artistique, un peu anarchisant, gravitant autour de la Revue blanche.  Il se fait critique d’art pour la Gazette de Lausanne. Proche des symbolistes et des nabis, il poursuit un cheminement très personnel. Il découvre une nouvelle vie à Paris, Le joyeux quartier latin, les scènes de rue et de manifestations qu’il représente avec beaucoup d’humour sous un angle plongeant inspiré de la photographie (il achète son premier Kodak en 1899).

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Les Pyrénéistes protestants au XIXe siècle

Affiche d'une exposition sur les Pyrénéistes protestants au XIXe     On sait que ce sont des Suisses protestants qui ont lancé l’alpinisme à la suite d’Horace-Bénédict de Saussure qui le premier gravit le Mont-Blanc. On sait moins la place que les protestants ont tenue dans la découverte et l’étude des Pyrénées.
« Les Pyrénéistes protestants », voilà le thème de l’Exposition que leur a consacrée, ce printemps, le Musée Jeanne d’Albret à Orthez, avec comme sous-titre « Etudier, aimer, révéler ». Car ces hommes ne se sont pas contentés de gravir des sommets qui quelquefois d’ailleurs portent leur nom, ils se sont livrés à des études de géologie, hydrographie, glaciologie, ils ont cartographié, photographié et ils ont publié leurs résultats.

Cette approche scientifique de la haute montagne peut-elle s’expliquer par le protestantisme ? En un certain sens, oui, dans la mesure où les protestants ont très tôt contesté les croyances traditionnelles, et plus particulièrement celle de la création du monde – l’existence de fossiles marins dans les montagnes remettant en cause le récit de la Genèse. Bien sûr, les protestants ne sont pas seuls à se passionner pour les Pyrénées, mais leur proportion ici est beaucoup plus importante que dans l’ensemble de la population française. Et la toponymie de bien des sites pyrénéens en porte la trace.

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Temples réformés et églises luthériennes de Paris

1ière de couverture du livre "Les temples réformés et les églises luthériennes de Paris.Lors des Journées du Patrimoine et de Protestants en Fête, plusieurs temples ouvriront leurs portes pour des expositions, concerts et conférences. Pourquoi ne pas en profiter pour jeter un nouveau regard sur ces édifices ? Un livre abondamment illustré consacré aux Temples réformés et églises luthériennes de Paris est édité à l’occasion de la naissance de l’Eglise Protestante Unie de France. Trop rarement ouverts en dehors des cérémonies et des cultes, la plupart de ces 25 lieux de culte parisiens en activité, ainsi que quelques édifices désaffectés ou disparus, sont méconnus. Leur austérité légendaire révèle bien des surprises.

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Le destin « extraordinaire » d’Elie Neau (1662-1722)

pPhoto de la tombe d'Elie Neau
Tombe d’Elie Neau dans le vieux cimetière de Trinity Church à New York

Quel destin « extraordinaire » que celui d’Elie Neau, naturalisé anglais et galérien protestant français, enterré à New York dans le vieux cimetière de Trinity Church, au sud de Manhattan !

Né en 1662 en Saintonge, il s’embarque comme marin à 12 ans, commerce dans les Caraïbes puis s’exile à Saint Domingue, colonie française devenue Haïti. Le protestantisme y est officiellement interdit comme en métropole mais de nombreux huguenots y vivent du commerce du tabac, de l’indigo, du coton et du sucre. Ils pratiquent un culte privé, se marient et font baptiser leurs enfants dans les iles à domination anglaise ou hollandaise.
Les mesures antiprotestantes se durcissant, Elie Neau s’établit à Boston où il épouse une veuve huguenote, puis à New York dont les huguenots constituent 10 % de la population à la fin du XVIIe siècle. Mais seuls les anglais peuvent commercer librement, aussi acquiert-il la nationalité britannique.gravure montrant les galériens sur la route, enchaînés, et battus

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L’ origine des colonies de vacances

Sait-on qu’à l’origine des colonies de vacances figurent des personnalités protestantes qui, à partir de 1880 environ, mirent en place ces structures d’accueil destinées aux petits Parisiens défavorisés ?

 

Lors de vacances qu’il passe en Suisse en 1880, Edmond Cottinet,  philanthrope protestant – mais aussi auteur dramatique et poète- prend connaissance d’une innovation due au pasteur zurichois Wilhem Bion. Dans le contexte social difficile de la deuxième moitié du XIXe siècle, ce dernier réunit des enfants défavorisés pour des séjours à la campagne où ils vont pouvoir bénéficier des bienfaits du grand air, non pollué par les usines et les promiscuités des logements malsains. Convaincu des effets bénéfiques de ce régime, Edmond Cottinet qui fait partie des administrateurs de la Caisse des Ecoles du IXe arrondissement de Paris, persuade ses confrères.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 51).

Protestants en Fête, 27-29 septembre 2013 à Paris : pendant trois jours, des stands présentant les partenaires du protestantisme accueilleront le public dans les jardins de Bercy. Un culte dans le Palais Omnisports de Paris-Bercy sera accompagné de 1000 choristes le dimanche matin, un spectacle musical le samedi soir, et des animations, conférences sont prévues en d’autres lieux et temples parisiens. Notre Comité tiendra avec la SHPF (Société de l’Histoire du Protestantisme Français) et le CPED (Centre Protestant d’Etude et de Documentation) un double stand intitulé Patrimoine et culture protestants afin de promouvoir les principaux acteurs de la mémoire culturelle du protestantisme que sont les musées protestants. Venez nous voir et éventuellement, prenez contact avec nous si vous désirez nous aider à assurer des permanences, distribuer des tracts, renseigner le public. Le site www.protestantsenfete2013.org  vous permettra de vous inscrire pour le culte et la soirée, suivre le développement du projet. Les paroisses relaient les informations pour ceux qui n’ont pas accès à internet.

Logo stylisé de l'église protestante unieL’Eglise protestante Unie de France (EPUdF), réunissant l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique luthérienne de France, a tenu son 1er synode national les 9‐12 mai 2013 à Lyon. Le logo stylisé évoque la colombe des réformés, au cœur de laquelle on reconnait la rose de Luther.

 

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La grande infortune de Denis Papin, inventeur de la machine à vapeur.

 

Gravure représentant la statue de Denis Papin par A. Millet
Gravure représentant la statue de Denis Papin par A. Millet

Denis Papin est né en 1647 à Chitenay, près de Blois. Sa famille, convertie au protestantisme, y était établie depuis plusieurs générations. Son père était conseiller du roi et receveur  général des domaines.

Denis Papin fait ses études chez les jésuites à Blois puis sa médecine à l’université d’Angers. Mais il vient à Paris seconder, à l’académie des sciences, l’illustre physicien hollandais Huyghens que Colbert avait attiré en France. Il travaille ensuite avec le mathématicien-philosophe allemand Leibniz, son contemporain et ami.

Ses expériences portent sur le vide, un des sujets de préoccupation de l’époque où Otto de Guericke obtient le vide avec une machine pneumatique, et Pascal découvre la pression atmosphérique.

 

A vingt-sept ans, Papin publie ses Nouvelles expériences sur le vide, révélant une machine à faire le vide, peu chère car n’utilisant pas de mercure.

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