Le destin « extraordinaire » d’Elie Neau (1662-1722)

pPhoto de la tombe d'Elie Neau
Tombe d’Elie Neau dans le vieux cimetière de Trinity Church à New York

Quel destin « extraordinaire » que celui d’Elie Neau, naturalisé anglais et galérien protestant français, enterré à New York dans le vieux cimetière de Trinity Church, au sud de Manhattan !

Né en 1662 en Saintonge, il s’embarque comme marin à 12 ans, commerce dans les Caraïbes puis s’exile à Saint Domingue, colonie française devenue Haïti. Le protestantisme y est officiellement interdit comme en métropole mais de nombreux huguenots y vivent du commerce du tabac, de l’indigo, du coton et du sucre. Ils pratiquent un culte privé, se marient et font baptiser leurs enfants dans les iles à domination anglaise ou hollandaise.
Les mesures antiprotestantes se durcissant, Elie Neau s’établit à Boston où il épouse une veuve huguenote, puis à New York dont les huguenots constituent 10 % de la population à la fin du XVIIe siècle. Mais seuls les anglais peuvent commercer librement, aussi acquiert-il la nationalité britannique.gravure montrant les galériens sur la route, enchaînés, et battus

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L’héritage huguenot à Londres

Combien de huguenots s’exilèrent-ils à Londres à l’époque de la Révocation de l’Edit de Nantes ? Ils auraient été entre 20 000 et 25 000 au début du XVIIIe siècle !

Un récent colloque a évoqué cet héritage : des personnalités marquantes comme celle du pasteur Daniel Chamier, de scientifiques comme Papin, médecins comme Chamberlen l’inventeur des forceps, ou l’acteur shakespearien David Garrick.

Une charte accordée par le roi Edouard VI en 1548 par le roi Edouard VI au réformateur polonais Johann a Lasco pour l’établissement d’églises étrangères, facilita la fondation d’églises réformées françaises. Les plus importantes furent celle de Savoy dans le quartier de Westminster, et de Threadneedle Street dans la City.

Le faubourg de Spitalfields attira les artisans de la soie et de la mode. Tisserands, tailleurs, chapeliers, modistes, perruquiers, merciers, tapissiers, fabricants de mouchoirs et d’éventails développèrent leur industrie de pair avec toute une économie du quotidien et des métiers de bouche (vins, fromages, pain). Des rues anciennes -comme Fleur de Lys Street ou Elder Street, la rue des Anciens- évoquent encore ces huguenots.

Les plus prospères créèrent pour la main d’œuvre ouvrière, souvent misérable, des caisses de solidarité et des écoles.

photo de l'
Ancien temple de l’Artillerie(Sandys Row)

 

Ils firent édifier une trentaine de temples. Certains subsistent, mais leur changement de destination témoigne de l’assimilation des Huguenots et des vagues successives d’immigration qu’a connu Londres : la dernière ← synagogue de Spitalfields occupe l’ancien temple de l’Artillerie (Sandys Row) ; un temple de Brick Lane précédé d’un minaret d’aluminium est devenu mosquée, après avoir été synagogue, un autre utilisé un temps par des baptistes, puis des méthodistes (Hanbury Street), abrite de nos jours un marché de vêtements d’occasion…

Pour les huguenots, se posa au XVIIIes la question de rester dans la non-conformité des églises protestantes non anglicanes (églises réformées françaises, mais aussi Quakers et baptistes) … ou d’opter pour la conformité, c’est à dire intégrer l’église anglicane… ce qui donnait accès aux droits civiques et commerciaux, ainsi qu’à l’aide pécuniaire royale (royal bounty).

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Nouvelles des sociétés huguenotes (lettre 51)

Le dernier Bulletin de la Fondation Huguenote des Pays-Bas (38e année, 2013) a pour thème « Wilhelmus et la folle entreprise« .

reproduction d'une page du manuscrit  relatant l'épopée de Guillaume d'Orange-Nassau
Manuscrit du Wilhelmus

Le Wilhelmus est l’hymne national des Pays-Bas adopté depuis 1932 par la reine Wilhelmine. Son origine remonte à une chanson épique de 15 strophes composée par Philippe de Marnix de Sainte Aldegonde vers 1570 relatant l’épopée de Guillaume d’Orange-Nassau.

Manuscrit conservé à la Bibliothèque Royale de Belgique

Gabriel Fourmennois a donné une version française autour de 1582. Le bulletin, illustré de nombreuses gravures, insiste sur les liens entre cet hymne et le protestantisme. Marnix, protestant convaincu, né à Bruxelles en 1540, descend d’une famille noble de Savoie et Franche-Comté. Les différentes strophes évoquent les faits d’arme de Guillaume de Nassau et d’un de ses frères tué lors de la bataille de Heiligerlee contre les forces espagnoles menées par Arenberg. L’air reprend celui d’une chanson populaire de la ville de Chartres assiégée en 1568 par le prince de Condé (qui se retira, la duchesse de Chartres étant Renée de France, sa coreligionnaire) : O la folle entreprise du prince de Condé ! (connu sous la dénomination d’Air de Chartres ou la Marche du Prince) dont l’auteur est Christophe de Bordeaux, chantre des armées catholiques face aux huguenots.

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Quelques protestantes pionnières du féminisme.

Photographie de suffragettes manifestant

1 – Sarah Monod et Julie Siegfried

A la fin du XIXe siècle, le Féminisme français est animé par deux courants de militantes : d’une part des laïques, d’autre part des protestantes. Lors des Expositions universelles, celle de 1889 et celle de 1900, ces deux courants organisent des Congrès, Congrès des droits des femmes pour les laïques, Congrès des œuvres et institutions féminines pour les protestantes. Celui-ci est présidé par Sarah Monod. Après l’Exposition de 1900, sous la pression du Conseil International des Femmes qui souhaite avoir une branche française, les deux Congrès se réunissent et forment le Conseil National des Femmes françaises. Sarah Monod en devient présidente et son amie Julie Siegfried, vice-présidente. C’est d’elles deux que je parlerai aujourd’hui.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre N°49)

C’est avec une grande tristesse que nous avons appris le décès de Mr John Strang, le 25 mars 2012 à New York. Après avoir remonté ses origines huguenotes jusqu’à son ancêtre marié au château de Chamerolles à l’époque où l’on y découvrit la chapelle protestante du XVIe siècle, John Strang avait fondé à New York … Lire la suite

Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger

Le dernier n° des Proceedings of the Huguenot Society of Great-Britain and Ireland, vol XXIX N°4 publie plusieurs articles très intéressants dont un de Ruth Whelan sur Le voyage extraordinaire d’Elie Neau (vers 1662-1722) naturalisé anglais et galérien protestant français. L’ambigüité du titre de l’article reflète la situation de cet émigré huguenot né en Charente, commerçant dans les Caraïbes, installé à New York où il prend la nationalité britannique pour commercer librement, jusqu’au jour où otage d’un corsaire de St-Malo il est ramené en France et, en tant que protestant français, il est envoyé aux galères… Son aventure tumultueuse ne s’arrête pas là, et nous l’évoquerons sans doute dans une de nos prochaines émissions. D’autres articles évoquent le sort de la famille Lamy, tisserands de Bolbec à Spitafields ; la « forme de police ecclésiastique instituée à Londres en l’Eglise (réformée) des Français » sous le ministère de Nicolas des Gallars vers 1559-1563 à l’exemple de Genève  ; l’exil de Vaudois au Cap de Bonne Espérance.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre N°47)

La nouvelle princesse anglaise, épouse du prince William, Kate Middleton descend de huguenots français réfugiés en Angleterre à la Révocation de l’édit de Nantes. Son aïeul à la 11e génération, Gaston Martineau, “surgeon” (chirurgien-médecin) de Bergerac, quitta la France à 31 ans, et épousa en Angleterre en 1693, Marie Pierre, fille de Guillaume Pierre, un … Lire la suite

La Fortune de Richard Wallace

Lord Hertford Richard Wallace
Lord Hertford Richard Wallace
Le 25 août 1870, tandis que Paris se prépare à résister au siège des armées allemandes, le marquis de Hertford, pair d’Angleterre, s’éteint dans son château de Bagatelle, en bordure du bois de Boulogne. Célibataire et sans enfant, il laisse une immense fortune et une collection d’œuvres d’art digne des plus grands musées nationaux. Ce patrimoine, assemblé par plusieurs générations d’une illustre famille de l’aristocratie britannique, va connaître un étrange destin. On trouve un testament dans un tiroir de la chambre du défunt. Par la vertu d’un bref codicille, l’intégralité des biens revient à Richard Wallace, le secrétaire de Lord Hertford.

Qui est ce Richard Wallace, héritier inattendu d’une telle fortune, dont la remarquable collection de Londres, porte le nom ?

Enfant, il fut abandonné dans une loge de concierge. Puis recueilli par MieMie, la mère du marquis de Hertford. Serait-il un descendant illégitime de cette famille ?

Ou bien, ce grand philanthrope, celui qui dota Paris des « fontaines Wallace », finança la reconstruction du temple de Neuilly, détruit par les armées prussiennes, serait-il un usurpateur ayant détourné un héritage à son profit ?

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Michel Hollard Maquisard et camisard

Michel Hollard
Michel Hollard
Dans la muraille de la Tour de Constance à Aigues-Mortes, on peut encore lire l’inscription « RESISTEZ » gravée jadis par l’Héroïque Marie Durand, qui fut emprisonnée pour avoir obéi à sa conscience. Michel Hollard offre l’un des plus beaux exemples d’application contemporaine du fameux mot d’ordre.

Pour ce héros de la Résistance, le maquisard de 1940 et le camisard de la guerre des Cévennes se ressemblent. Ce sont des combattants de la même espèce, défenseurs de deux causes supérieures, voire sacrées.

Engagé volontaire pendant la 1ère guerre mondiale, Michel Hollard crée un réseau de résistance au cours de la seconde. En 1943, il apprend que l’ennemi entreprend d’inquiétantes constructions au Nord-Ouest de la France. Il explore immédiatement les régions concernées, et découvre l’infrastructure de lancement de l’arme V1 pointée sur Londres.

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Le méthodisme – John Wesley

Exposition au Musée du Protestantisme dauphinois, Le Poët-Laval (Drôme)

Cette année, on commémore à travers le monde le troisième centenaire de la naissance de John Wesley (1703-1791). Le Musée du Protestantisme dauphinois au Poët-Laval (Drôme) lui consacre, ainsi qu’au méthodisme, le mouvement religieux qu’il a fondé, une exposition que l’on peut visiter, en même temps que les collections permanentes du Musée.

Dans une Angleterre qui vit les premiers soubresauts de la révolution industrielle et où commence à se concentrer autour des mines, des usines et des villes un prolétariat surmené, sous-alimenté et pauvre, alors que l’Eglise s’endort doucement, John Wesley est l’initiateur d’un extraordinaire mouvement de Réveil religieux. Certains le considèrent comme le 3e réformateur, après Luther et Calvin, d’autres comme le père du protestantisme moderne.

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