L’Escalade de Genève en 1602

L’escalade de Genève par les troupes du duc de Savoie Charles-Emmanuel dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602 est un événement militaire mineur qui a pourtant eu un profond retentissement européen. Depuis le XVe siècle, la maison de Savoie souhaitait s’emparer de Genève, sorte de capitale naturelle de ses Etats au Nord des Alpes, véritable cité stratégique du Corps helvétique. Mais toutes ses tentatives s’étaient heurtées à la résistance farouche des Genevois, qui avaient passé à la Réforme dès 1535 et dont la ville était devenue une des capitales spirituelles de l’Europe grâce à l’action du réformateur Jean Calvin.

Outre la détermination de ses habitants, Genève dut son salut à l’appui des cantons évangéliques suisses, en particulier Berne et Zürich, et surtout à l’action du roi de France, Henri IV. En soutenant Genève, le roi agissait moins par sympathie pour d’anciens coreligionnaires que pour des raisons stratégiques : il ne voulait pas que la place forte genevoise appartienne à un allié de son principal adversaire, le roi d’Espagne. Aux yeux d’Henri IV, Genève était une sorte de coin enfoncé dans les territoires favorables à l’Espagne, et la France préférait la voir indépendante et faible, mais dans la mouvance française, que fortifiée par la Savoie et dans la mouvance espagnole.

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L’église protestante américaine a Paris

Bonjour Mesdames et Messieurs,

Je suis Madame Christine Blair, pasteur de la vie communautaire à l’Eglise Américaine de Paris. Je vais vous raconter un peu de l’histoire de cette église protestante, et vous parler de sa mission aujourd’hui, dans notre vie quotidienne.

Grâce aux secours que la France a donnés à la nation nouvelle-née des Etats-Unis d’Amérique, beaucoup d’Américains sont venus étudier, faire du commerce ou travailler en France au début du XIXe siècle. On s’est vite rendu compte que les Américains avaient besoin d’un lieu de culte ou d’une chapelle. Un petit groupe anglophone a commencé à se rassembler pour le culte en 1814, et en 1816, l’Eglise Réformée de France a permis l’utilisation de l’Oratoire (à côté du Louvre). Napoléon III a signé le contrat qui a établi l’église rue de Berri, et c’est finalement en 1929 que nous avons construit l’église qui se trouve au quai d’Orsay.

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Le musée virtuel du protestantisme français

Qu’est-ce que www.museeprotestant.org ?

Un musée de plus ? Non, un musée autrement.

www.museeprotestant.org est gratuit et vient jusqu’à vous : pas de file d’attente pour visiter une exposition, ni de temps de transport, ni d’horaires d’ouverture.

Ses collections sont exposées uniquement sur Internet, vous pouvez les imprimer, les conserver dans un carnet de visite, les transmettre à vos amis par e-mail.

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L’Armée du Salut

L’Armée du Salut, beaucoup la connaissent de nom. Mais elle est bien plus qu’une organisation caritative. Elle fait le lien entre les valeurs évangéliques et la réalité de tous les jours.

Que ce soit dans la lutte contre l’exclusion, la prévention et l’action éducative auprès des jeunes, l’accompagnement en fin de vie, la solidarité de proximité tout en se référant à la Bonne nouvelle de Jésus-Christ… l’ « armée » fondée par William Booth, au milieu du XIXème siècle, ne désarme pas.

William Booth était un prophète des temps modernes. Révolté par l’extrême misère matérielle et morale des populations ouvrières, il sort de son Église pour prêcher l’Évangile, et lutte pour donner à ces gens des conditions d’existence plus décentes. Avec une poignée de fidèles et de nouveaux convertis il forme une organisation hiérarchique et combative dont le programme se résume en trois mots : Soupe, savon, salut. Aujourd’hui, l’Armée du Salut est à l’œuvre dans 108 pays à travers le monde.

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Le centenaire du temple de Villefranche-sur-Saône

L’Eglise réformée de Villefranche-sur-Saône vient de fêter, dans la joie, le centenaire de la construction de son temple.

A cette occasion, un groupe de travail s’est constitué autour de Pier Van de Kouwe, originaire des Pays-Bas. Ensemble, nous avons recherché les traces de notre communauté dans l’histoire de Villefranche et du Beaujolais alentour, et nous avons fait quelques découvertes que nous sommes heureux de partager avec vous ce matin.

En 1562, lors des guerres de religion, les troupes protestantes ont pris possession de la ville. Ces troupes étaient commandées de Lyon par le cruel Baron des Adrets. Elles ont commis des actes inqualifiables : elles ont incendié la maison de ville, dévasté la Collégiale Notre-Dame des Marais, chassé les malades des hôpitaux, elles ont volé, brutalisé…

Mais les échevins, comme la majorité des habitants catholiques de la ville, ont toujours fait preuve d’une grande modération envers les huguenots. Ils ne les ont jamais pourchassés et les ont même épargnés lors des « Vêpres lyonnaises » qui sont la réplique de la Saint-Barthélémy.

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Jan Laski

Le nom de la Pologne n’est guère associé à l’histoire de la Réforme. Pourtant ce pays a donné un réformateur d’importance, qui, il est vrai, a vécu et œuvré pour l’essentiel en dehors de son pays.

Il s’agit de Jan Laski (dit aussi Johannes a Lasco), né en 1499 à Lask, en Grande Pologne, dans une famille aristocratique qui jouait un grand rôle dans le pays ; son père était sénateur, son oncle fut chancelier de la couronne puis évêque de Guiezno. Il passa son enfance à Cracovie, puis, en 1514, accompagné de ses deux frères, il partit pour l’Italie ; ils y furent retenus durant quatre ans par leurs études. Jan fut ordonné prêtre en 1521. Son oncle, qui avait financé ses études et nourrissait de grandes ambitions pour lui, lui procura des prébendes et le fit accéder à une position élevée dans l’administration épiscopale, en attendant qu’il devint évêque. Jan Laski exerçait en même temps de hautes fonctions dans l’administration du royaume.

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L’association pour la sauvegarde du temple de Leme en Thierache

L’Association pour la Sauvegarde du Temple de Lemé en Thiérache, dans le Nord du Département de l’Aisne et à l’extrémité de la Picardie, est une association culturelle non confessionnelle. Elle n’a pas seulement pour ambition de sauver le bâtiment d’un temple protestant désaffecté qui menaçait ruine, cet objectif est déjà atteint, mais aussi de créer dans ce beau temple un futur Musée du Protestantisme dans le Nord de la France.

Lemé est une commune rurale de 400 habitants entre Vervins et Guise, à peu près à égale distance de Sedan et de Noyon, la patrie de Calvin, où la maison natale du grand réformateur picard a été reconstituée par la Société de l’Histoire du Protestantisme Français après la première guerre mondiale.

Contrairement à Noyon, où le protestantisme n’est qu’une infime minorité, la Thiérache (et le village de Lemé en particulier) appartient à l’un des plus anciens terroirs protestants de France. Il a su, contre vents et marées, s’y maintenir sans interruption depuis les origines du XVIème siècle, grâce à sa nature bocagère et à sa situation frontalière entre Picardie, Cambrésis et Hainaut d’une part, et d’autre part les Pays-Bas espagnols devenus les Provinces-Unies, avec ses églises dites de la Barrière. Lemé est une partie intégrante de la mémoire collective de la Thiérache et du Nord de la France.

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La Cause

82 printemps, c’est l’âge de La Cause, œuvre du Protestantisme français, fondée au lendemain de la guerre 1914-1918. 1920, au sortir de la première guerre mondiale, la France est à reconstruire, elle est meurtrie, désemparée. C’est aussi l’époque du Réveil, ainsi on voit la mission populaire affréter des péniches pour annoncer l’Evangile sur les canaux, de nombreuses paroisses se créent.

A cette époque, Freddy Durrlemann, pasteur de l’Eglise réformée, qui a navigué comme aumônier à bord d’un navire-hôpital transportant des blessés entre Salonique et Toulon, est fort impressionné par les nombreuses conversations qu’il a eues à bord concernant le christianisme et le protestantisme. Il a pu constater alors combien est profonde l’ignorance – ou tout au moins la méconnaissance – concernant ces sujets dans les milieux les plus intellectuels comme dans les milieux les plus modestes de l’équipage. Il s’est aperçu avec quel vif intérêt, et quelquefois avec quelle émotion, officiers et matelots réagissaient à l’écoute du message évangélique.

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Le 150e anniversaire de la Société de l’histoire du Protestantisme Français

La Société de l’Histoire du Protestantisme Français célèbre ses 150 ans. Elle édite depuis 1852 un Bulletin historique à haute valeur scientifique. Sa riche bibliothèque est située 54 rue des Saints-Pères, dans un immeuble qui lui a été donné par son ancien Président Fernand de Schikler. C’est la plus riche bibliothèque privée de France ouverte au public. Elle comprend un grand nombre d’imprimés et de manuscrits. Notons en particulier des originaux ou des copies de registres paroissiaux protestants et de registres du désert.

A l’occasion du cent-cinquantenaire, la Société accueille le Colloque des Musées Protestants dans la maison de Jean Calvin à Noyon. Elle organise une Exposition, du mardi 30 avril au samedi 11 mai 2002, au 54 rue des Saints-Pères, dans le 7e arrondissement. L’exposition sera ouverte de 14h à 18h sauf le dimanche et le lundi. Le thème est Protestantisme français et monde moderne, du Premier Empire à la fin de la IIIème République.

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Centenaire de la naissance de Théodore Monod

Le 9 avril 2002, plusieurs manifestations vont célébrer le centenaire de la naissance de Théodore Monod, grand scientifique et humaniste, bien connu du public et des protestants. Théodore Monod hésita longtemps entre des études de théologie, suivant en cela les cinq générations de pasteurs qui le précédaient, et des études de sciences naturelles. C’est finalement vers ces dernières qu’il s’orientera définitivement.

Naturaliste universel, véritable encyclopédie vivante, Théodore Monod avait une culture scientifique transversale, à la croisée de toutes les disciplines. Bien que botanistes, géologues et préhistoriens le considèrent souvent comme un des leurs, il était avant tout un zoologiste. Toute sa vie, il réussit à allier l’étude de la faune marine ou d’eau douce, avec l’exploration géologique, botanique et historique des déserts et surtout du Sahara, en particulier de l’Adrar mauritanien. Mer et désert seront les deux horizons scientifiques de Théodore Monod.

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