L’exode huguenot

Fondé en 1915, le Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger a pour but de maintenir le contact entre d’un côté, les Sociétés Huguenotes et les Eglises protestantes dans les anciens pays du Refuge – ces pays qui ont accueilli les protestants français persécutés dans leur pays -, et de l’autre côté, la France et les protestants français.

On parle du « Refuge ». En fait il y a eu deux Refuges :

  • Une première vague d’émigration pour cause de religion a eu lieu au XVIe siècle, dès les années 1530-1540, puis s’est intensifiée à la suite de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. Cet exode a surtout concerné Genève au temps de Calvin et l’Angleterre sous le règne d’Elisabeth Ière.
  • La seconde vague de l’exode, quantitativement beaucoup plus importante, a lieu au cours de la période qui précède et suit la Révocation de l’Édit de Nantes, en 1685.

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Les lieux de mémoire protestante à Orléans

Le samedi 5 juin 2004, notre Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger consacrera sa journée à visiter les lieux de la mémoire Protestante à Orléans. Nous serons accueillis et guidés par l’Association « Mémoire Protestante en Orléanais » et sa présidente, Mme Luce Madeline. Le siège de cette Société Savante, en plein cœur de la vieille ville, se trouve au n° 1 de la rue Parisie, tout près de la rue de Bourgogne où arriva Jeanne d’Arc un siècle avant celui de la Réforme Protestante, et non loin du temple réformé actuel construit dans la 1ère moitié du XIXème siècle, place Saint-Pierre Empont, sur le modèle d’une tour romaine.

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Le péril du patrimoine Funéraire national

Ceux d’entre vous qui pénètrent parfois dans les cimetières n’auront pas manqué de relever les multiples contrastes qui différencient les monuments funéraires anciens de ceux apposés de nos jours. D’un côté des matériaux régionaux aux teintes chaudes, de l’autre la froideur du granit. D’un côté des monuments fortement personnalisés, enrichis par de nombreux symboles, œuvres d’art à part entière, de l’autre des monuments stéréotypés. D’un côté des monuments s’élevant vers le ciel, supports à de longues et pathétiques épitaphes, de l’autre des monuments presque anonymes jonchant le sol.

Rares sont les monuments antérieurs aux premières décennies du XIXe siècle. Jusqu’à la Révolution, ceux qui en avaient les moyens se faisaient inhumer à l’intérieur des lieux de culte. L’ordonnance royale du 6 décembre 1843 généralise la possibilité d’acquérir une concession perpétuelle. Un véritable mouvement de démocratisation et de popularisation des monuments funéraires se développe alors. Le Siècle romantique voit ainsi naître une forme avancée de « culte » familial des morts et des tombeaux.

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L’Eglise lutherienne de bon-secours à Paris

Connaissez-vous le 11e arrondissement de Paris, savez-vous qui y habite et depuis quand ?

Déjà sous Louis XI, au XVe siècle, des ouvriers du bois étaient installés avec leurs familles sur les terres de l’enclos religieux du couvent des « Dames de Saint-Antoine » qui leur donnaient asile. Et, au cours des deux siècles suivants, beaucoup d’ouvriers et d’artisans du meuble continuent à se fixer autour de ce noyau premier en en faisant une spécialité.

Mais c’est au XVIIIe siècle que le Faubourg Saint-Antoine connaît son âge d’or quand, après la mort de Louis XIV (1715), la société mondaine vient se réinstaller de Versailles à Paris. Pour répondre à cette nouvelle demande, l’appel de main-d’œuvre est tel que l’on voit affluer vers la capitale des artisans provinciaux et étrangers qualifiés. Alsaciens et Allemands rhénans arrivent en nombre. Spécialisés en ébénisterie, ils s’installent tout naturellement au Faubourg Saint-Antoine, où certains, comme Oeben et Riesener font fortune. Beaucoup d’entre eux sont luthériens, et tout heureux, dans ce royaume d’intolérance, d’être accueillis aux chapelles luthériennes des ambassades scandinaves -suédoise et danoise- qui leur assurent protection, libre exercice du culte dirigé par des pasteurs nommés par leurs rois, registres d’état civil, assistance, soins et possibilité d’être inhumés au cimetière des étrangers de la Porte Saint-Martin.

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La Chapelle Royale Protestante de Bruxelles

Le temple de l’Église Protestante de Bruxelles, dénommé « Chapelle Royale », est un petit joyau de l’architecture du 18e siècle.

Grâce aux Articles organiques du 18 germinal An 10, l’Église s’était réorganisée au cours de l’été 1802. Elle était la continuation de la communauté qui se réunissait depuis 1656 dans la chapelle de l’ambassade de Leurs Hautes Puissances les Provinces-Unies des Pays-Bas. Après bien des démarches, elle avait enfin obtenu, le 25 octobre 1804, un décret de l’empereur Napoléon Ier, accordant « un oratoire de la communion réformée à Bruxelles », ainsi que la confirmation de la jouissance du temple, mis à sa disposition par le préfet du département de la Dyle.

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La Mission Evangélique contre la Lèpre

L’action de la Mission Evangélique contre la lèpre est certainement l’une des nombreuses expressions de l’amitié agissante qui traverse les frontières. Le 25 janvier prochain, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Lèpre, je ne doute pas que vous serez nombreux à exprimer votre amitié des peuples en soutenant notre action.

La Mission Evangélique contre la Lèpre est la plus ancienne organisation chrétienne consacrée spécifiquement à l’aide aux malades de la lèpre. Elle a été créée en 1874 par Welesley Bayley, un missionnaire protestant irlandais. C’est aujourd’hui une ONG chrétienne internationale, connue sous le nom de TLMI pour The Leprosy Mission International. Elle est représentée en France par la Mission Evangélique contre la lèpre, une association reconnue d’utilité publique. L’action de notre association française s’exerce dans le cadre de l’organisation internationale.

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Pierre Dugua de Mons

Les associations franco-canadiennes sont actuellement en effervescence pour préparer les festivités des célébrations du quatrième centenaire de la fondation de la Nouvelle France par un gentilhomme huguenot méconnu : Pierre Dugua de Mons.

Qui était ce riche huguenot saintongeais, né à Royan vers 1560 ?

Pierre Dugua de Mons participa, en Normandie, à la lutte de la monarchie contre la Ligue catholique et l’Espagne au tout début du règne d’Henri IV. Le Roi l’estima et le récompensa en 1594.

La paix revenue, Pierre Dugua de Mons entreprit un voyage en 1599, en compagnie de Pierre Chauvin de Tonnetuit, notable protestant de Honfleur qui s’intéressait au commerce des fourrures avec les Amérindiens.

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Le méthodisme – John Wesley

Exposition au Musée du Protestantisme dauphinois, Le Poët-Laval (Drôme)

Cette année, on commémore à travers le monde le troisième centenaire de la naissance de John Wesley (1703-1791). Le Musée du Protestantisme dauphinois au Poët-Laval (Drôme) lui consacre, ainsi qu’au méthodisme, le mouvement religieux qu’il a fondé, une exposition que l’on peut visiter, en même temps que les collections permanentes du Musée.

Dans une Angleterre qui vit les premiers soubresauts de la révolution industrielle et où commence à se concentrer autour des mines, des usines et des villes un prolétariat surmené, sous-alimenté et pauvre, alors que l’Eglise s’endort doucement, John Wesley est l’initiateur d’un extraordinaire mouvement de Réveil religieux. Certains le considèrent comme le 3e réformateur, après Luther et Calvin, d’autres comme le père du protestantisme moderne.

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L’Escalade de Genève en 1602

L’escalade de Genève par les troupes du duc de Savoie Charles-Emmanuel dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602 est un événement militaire mineur qui a pourtant eu un profond retentissement européen. Depuis le XVe siècle, la maison de Savoie souhaitait s’emparer de Genève, sorte de capitale naturelle de ses Etats au Nord des Alpes, véritable cité stratégique du Corps helvétique. Mais toutes ses tentatives s’étaient heurtées à la résistance farouche des Genevois, qui avaient passé à la Réforme dès 1535 et dont la ville était devenue une des capitales spirituelles de l’Europe grâce à l’action du réformateur Jean Calvin.

Outre la détermination de ses habitants, Genève dut son salut à l’appui des cantons évangéliques suisses, en particulier Berne et Zürich, et surtout à l’action du roi de France, Henri IV. En soutenant Genève, le roi agissait moins par sympathie pour d’anciens coreligionnaires que pour des raisons stratégiques : il ne voulait pas que la place forte genevoise appartienne à un allié de son principal adversaire, le roi d’Espagne. Aux yeux d’Henri IV, Genève était une sorte de coin enfoncé dans les territoires favorables à l’Espagne, et la France préférait la voir indépendante et faible, mais dans la mouvance française, que fortifiée par la Savoie et dans la mouvance espagnole.

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L’église protestante américaine a Paris

Bonjour Mesdames et Messieurs,

Je suis Madame Christine Blair, pasteur de la vie communautaire à l’Eglise Américaine de Paris. Je vais vous raconter un peu de l’histoire de cette église protestante, et vous parler de sa mission aujourd’hui, dans notre vie quotidienne.

Grâce aux secours que la France a donnés à la nation nouvelle-née des Etats-Unis d’Amérique, beaucoup d’Américains sont venus étudier, faire du commerce ou travailler en France au début du XIXe siècle. On s’est vite rendu compte que les Américains avaient besoin d’un lieu de culte ou d’une chapelle. Un petit groupe anglophone a commencé à se rassembler pour le culte en 1814, et en 1816, l’Eglise Réformée de France a permis l’utilisation de l’Oratoire (à côté du Louvre). Napoléon III a signé le contrat qui a établi l’église rue de Berri, et c’est finalement en 1929 que nous avons construit l’église qui se trouve au quai d’Orsay.

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