Le péril du patrimoine Funéraire national

Ceux d’entre vous qui pénètrent parfois dans les cimetières n’auront pas manqué de relever les multiples contrastes qui différencient les monuments funéraires anciens de ceux apposés de nos jours. D’un côté des matériaux régionaux aux teintes chaudes, de l’autre la froideur du granit. D’un côté des monuments fortement personnalisés, enrichis par de nombreux symboles, œuvres d’art à part entière, de l’autre des monuments stéréotypés. D’un côté des monuments s’élevant vers le ciel, supports à de longues et pathétiques épitaphes, de l’autre des monuments presque anonymes jonchant le sol.

Rares sont les monuments antérieurs aux premières décennies du XIXe siècle. Jusqu’à la Révolution, ceux qui en avaient les moyens se faisaient inhumer à l’intérieur des lieux de culte. L’ordonnance royale du 6 décembre 1843 généralise la possibilité d’acquérir une concession perpétuelle. Un véritable mouvement de démocratisation et de popularisation des monuments funéraires se développe alors. Le Siècle romantique voit ainsi naître une forme avancée de « culte » familial des morts et des tombeaux.

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