Mobilisation pour l’entrée d’Adélaïde Hautval au Panthéon (Lettre 73)

par Christiane Guttinger

La suspension de la diffusion des chroniques des Amitiés huguenotes diffusées sur France Culture sera parfois remplacée dans la Lettre par de petits articles insistant sur un sujet en rapport avec l’actualité du protestantisme comme ici, relayer la démarche de la FPF concernant le projet d’entrée d’Adélaïde Hautval au Panthéon.

Photographie de Adelaïde Haas Hautval

Le pasteur Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France (FPF) et le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, invitent l’ensemble des citoyens, des institutions et des acteurs de la société civile à se mobiliser pour soutenir l’entrée d’Adélaïde Hautval au Panthéon en reconnaissance de son engagement contre l’oppression et l’injustice. Il est possible de soutenir cette cause en signant la liste de soutien sur le site www. adelaidehautval.fr

 

Adelaïde Haas Hautval (1906-1988) © Collection familiale

 

Née en 1906 dans le village du Hohwald en Alsace, Adélaïde Hautval est fille de pasteur réformé. Devenue médecin psychiatre, elle se distingue par son engagement plein et entier dans la défense de la dignité humaine. En 1942, alors qu’elle tente de

traverser la ligne de démarcation, elle est arrêtée et témoigne de son indignation face aux traitements infligés aux Juifs. Déclarant publiquement : « Les Juifs sont des êtres humains comme les autres », elle est marquée du stigmate « amie des Juifs ». Déportée parmi le convoi dit des “31000”, elle survit aux camps de concentration nazis d’Auschwitz et Ravensbrück où elle est détenue trois ans.  Face à la barbarie, elle fait preuve d’une résistance morale exemplaire. Refusant de collaborer aux expérimentations nazies dites médicales, elle préserve son intégrité et sa conscience au péril de sa vie.

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La révocation de l’Édit de Nantes et les professions de santé

Nous avons présenté en 1983 une communication à la Société française d’Histoire de la Médecine, actuellement présidée par le Professeur Pallardy, sur : « La Révocation et les Professions de Santé ».

Dans les préoccupations des auteurs de la Révocation de l’édit de Nantes, survenue en octobre 1685, les professions de Santé occupaient une place particulière.

Bien avant la Révocation, les sages femmes adeptes de la Religion Prétendue Réformée se voyaient interdire l’exercice de leur profession par une Déclaration de février 1680, cinq ans plus tôt, qui rappelait que « suivant les principes de leur religion, ne croyant pas le baptême absolument nécessaire, quand il arrive que les enfants sont en péril de vie, elles omettent d’informer les ministres du culte catholique et les enfants meurent sans avoir reçu le baptême » et que « lorsqu’elles sont employées à l’accouchement des femmes catholiques et connaissent qu’elles sont en danger de vie, elles ne les avertissent point de l’état où elles se trouvent, en sorte qu’elles meurent sans que les dits sacrements leur aient été administrés ».

Le même reproche sera adressé aux médecins.

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