Les restaurateurs du protestantisme au XVIIIe s. Antoine Court, Pierre Corteiz et Jacques Roger

La prochaine réunion internationale des descendants de huguenots, qui aura lieu en septembre prochain en Ardéche et dans la Drôme, sera l’occasion de croiser les chemins de deux personnalités hors du commun qui, toutes deux, ont contribué, au XVIIIe siècle, à la restauration du protestantisme en France : Antoine Court, né en 1695 à Villeneuve … Lire la suite

L’histoire protestante d’Orange

photo de la Chapelle Saint Louis à Orange
CHAPELLE SAINT-LOUIS,
ANCIEN GRAND TEMPLE D’ORANGE (1633)

Orange ? Sans doute connaissez vous cette cité du Vaucluse pour son passé romain, son amphithéâtre et son arc de triomphe inscrits au répertoire mondial de l’Unesco.

Le 1er comte d’Orange, Guillaume au Cornet, est un compagnon de Charlemagne. Il libère la ville de l’occupation sarrasine et, plus tard, abandonne toutes ses richesses pour entrer au monastère qui, après sa canonisation, deviendra Saint-Guilhem-le-Désert. Raimbaud II, comte d’Orange, participe à la Ière croisade, s’illustre à Antioche et Jérusalem (Sa statue est érigée au XIXe siècle sur la place de la République).

Terre d’Empire, l’empereur Frédéric Barberousse élève Orange en 1163 au rang de Principauté, sur laquelle règnent les Princes des Baux, qui battent monnaie, puis les Chalon.

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Mérindol et l’histoire des vaudois du Lubéron

photo du site de MérindolQu’évoque pour vous le Lubéron ? Les cigales, le soleil, des villages perchés appréciés des artistes ? Qui pense à cette terre en tant que lieu de mémoire protestant ?

Et pourtant, Merindol, ce petit village des bords de la Durance, entouré de champs d’oliviers, est surmonté d’un éperon rocheux hérissé de ruines… Il est devenu le symbole du martyr subi par les vaudois, disciples de Valdo.

 

Valdo est un riche marchand lyonnais. Dès le XIIe siècle, il demande à deux moines de traduire des passages de la Bible en franco-provençal, sa langue maternelle. La découverte de cette lecture le conduit à changer de vie. Il distribue ses richesses aux nécessiteux, lit et commente librement les textes bibliques en langue populaire. Il fait des émules, mais la prédication professée par un laïc est bannie par l’Eglise romaine. Valdo est expulsé de Lyon et excommunié.

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HIstoire des protestants de CREST (Drôme)

lithographie de la Tour de Crest
LA TOUR DE CREST LITHOGRAPHIE ENGELMANN (V.1818)
D’APRES LOUIS-ALBERT-GUILLAIN BACLER D’ALBE

Vous connaissez certainement la haute silhouette de la tour de Crest, seul vestige d’un château dominant la vallée de la Drôme, un des plus hauts donjons de France, édifié au XIVes sur les fondations romaines de Crista Arnaudorum – la Crête des Arnauds.

La population de ce village, est sensibilisée dès le XIIIes à l’idéal évangélique des disciples de Valdo. Elle accueille favorablement la Réforme, mais son sort est tragiquement lié aux luttes incessantes entre catholiques et protestants se disputant cet axe de communication vers Genève.

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Olivier de Serres, seigneur du Pradel, considéré comme le père de l’agronomie

statue en bronze d'Olivier de Serres à Villeneuve de Berg
STATUE EN BRONZE PAR PIERRE HEBERT
INSTALLEE A VILLENEUVE-DE-BERG EN 1858

Si vous passez en Ardèche, à proximité d’Aubenas, arrêtez-vous à Villeneuve de Berg. De belles maisons, des restes de fortification, les monuments dédiés à Olivier de Serres et Antoine Court témoignent de son riche passé. Ancienne capitale administrative du Bas Vivarais elle fut touchée très tôt par la Réforme.

Olivier de Serres y nait en 1539. Sa famille a fait fortune dans le commerce du drap. Il reçoit l’enseignement d’un précepteur, étudie le latin et le grec, puis complète sa formation au fil de voyages en Italie, Suisse et Allemagne.

Son frère devient pasteur (Après des études à Lausanne il est pasteur de l’église réformée à Nîmes et Orange, puis l’historiographe d’Henri IV.) , mais Olivier de Serres est surtout considéré pour ses recherches agronomiques.

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Arts et identité protestante au XIXe siècle

tableau d'une assemblée du désert
MAX LIENHARDT, ASSEMBLEE AU DESERT (MUSEE DU DESERT, MIALET)

Comment, au cours du XIXe siècle, l’art a-t-il contribué à créer l’image du protestant français ? Nous allons tenter de répondre brièvement –très brièvement- à ce point non négligeable de la construction de l’identité protestante dans le siècle qui a vu, enfin, sa reconnaissance.

L’Edit de Tolérance de 1787 puis les articles organiques du Concordat de 1802 signent le début de la réintégration des protestants dans le paysage officiel de la France. L’art ou plutôt les arts vont s’emparer de sujets protestants et proposer une lecture nouvelle de l’histoire, dont les promoteurs ne seront pas forcément liés à la religion nouvellement reconnue. Ainsi, ils participeront à la réception et au modelage de la figure protestante dans l’opinion publique.

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Bibliothèque Huguenote (Lettre N°49)

Jean-Paul Bled, Frédéric II le Grand, Ed. Fayard, 2004, 639 p. Cette biographie, peut être relue à l’occasion du tricentenaire de sa naissance, en 1712.  Il succède à Frédéric Guillaume Ier de Prusse en 1740 , despote éclairé, roi philosophe lié à Voltaire, mais aussi roi politique et « capitaine », il imposa la Prusse comme puissance … Lire la suite

Nouvelles du protestantisme français (Lettre N°49)

gravure représentant la malheureuse famille CalasL’exécution de Jean Calas, le 10 mars 1762, à Toulouse, sous l’accusation, sans preuve, d’avoir assassiné un de ses fils réputé converti au catholicisme eut un grand retentissement dans l’opinion, grâce à Voltaire qui fit réviser le procès et réhabiliter la mémoire de Calas. Cette affaire sera évoquée lors des conférences de l’après-midi à la prochaine assemblée du Désert (cf. 4e de couverture).  Cette gravure représente les Calas emprisonnés à la Conciergerie en attendant la révision du procès.

 

Du 28 au 31 avril, le Colloque des musées protestants d’Europe s’est réuni dans le Tarn, à Ferrières, autour de la présentation du tout nouveau et résolument moderne Musée du Protestantisme, De la Réforme à la laïcité par son conservateur, Patrick Cabanel et son équipe. Les exposés se déroulaient dans le majestueux temple de Vabres, autour de questionnements tels que « Dieu s’expose-t-il au musée ? », « les musées qui bougent », « Visibilité des musées protestants ».

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Sur les pas de William Penn, de Saumur à la Pennsylvanie

Connaissez-vous Saumur dans le Val de Loire, capitale du cheval depuis que Duplessis Mornay, Affiche  de l'exposition William Penn a Saumur l’ami d’Henri IV, y fonda une académie équestre etWilliam Penn le fondateur de la Penn-sylvanie ?

Depuis quelques mois, à l’arrière du temple réformé de Saumur, une place est dédiée à William Penn. Une plaque rappelle qu’il fut, durant deux ans étudiant à l’Académie protestante de Saumur.

Issu d’une ligné de marins  britanniques anoblis – petit-fils de pirate – et d’une mère fille de marchands hollandais, William Penn est attiré dès l’adolescence par la prédication des quakers … littéralement les trembleurs – qui tremblent à la parole de Dieu – et s’appellent entre eux « Amis ». Ils aspirent à plus de simplicité, à moins de rites et de liturgie, et recherchent un contact direct avec Dieu.

Le père de William, l’Amiral Penn, anglican, méprise cette secte. Il en éloigne son fils alors âgé de 18 ans, l’envoie en France où il est reçu à la cour de Louis XIV puis, en 1662, pour 2 ans à l’Académie protestante de Saumur.

Cette Académie protestante de Saumur dispensa jusqu’à la Révocation de l’édit de Nantes un enseignement de haut niveau en langues anciennes, philosophie et théologie. Elle formait une élite de lettrés, futurs pasteurs et responsables, et attira aussi des étudiants étrangers.

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1811-2011 : Le temple de l’Oratoire du Louvre célèbre le bicentenaire de son affectation au consistoire réformé de Paris par Napoléon

Une exposition « Deux cents ans de protestantisme à Paris »a mis en scène dans le temple de l’Oratoire du Louvre, 145 rue Saint-Honoré, du 14 octobre au 13 novembre, différentes facettes du protestantisme parisien depuis 2 siècles.

En 1811, en effet, Napoléon attribue aux protestants l’église de l’Oratoire du Louvre[en remplacement de Saint-Louis du Louvre où les réformés célébraient le culte depuis 1790], située au cœur de Paris, à deux pas de la résidence impériale des Tuileries. Le Concordat et les Articles organiques de 1802 ont doté les religions de structures institutionnelles : les pasteurs sont rétribués par l’Etat, les protestants parisiens représentés par un consistoire de 12 membres désignés parmi les « notables ».

La Discipline collégiale héritée de Calvin, en est fondamentalement modifiée, mais après plus d’un siècle de persécutions et de clandestinité, les protestants saluent cette reconnaissance citoyenne. Plus tard, ils participeront favorablement à l’élaboration de la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat qui entérinera leur liberté de culte en 1905.

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