La révocation de l’Édit de Nantes et les professions de santé

Nous avons présenté en 1983 une communication à la Société française d’Histoire de la Médecine, actuellement présidée par le Professeur Pallardy, sur : « La Révocation et les Professions de Santé ».

Dans les préoccupations des auteurs de la Révocation de l’édit de Nantes, survenue en octobre 1685, les professions de Santé occupaient une place particulière.

Bien avant la Révocation, les sages femmes adeptes de la Religion Prétendue Réformée se voyaient interdire l’exercice de leur profession par une Déclaration de février 1680, cinq ans plus tôt, qui rappelait que « suivant les principes de leur religion, ne croyant pas le baptême absolument nécessaire, quand il arrive que les enfants sont en péril de vie, elles omettent d’informer les ministres du culte catholique et les enfants meurent sans avoir reçu le baptême » et que « lorsqu’elles sont employées à l’accouchement des femmes catholiques et connaissent qu’elles sont en danger de vie, elles ne les avertissent point de l’état où elles se trouvent, en sorte qu’elles meurent sans que les dits sacrements leur aient été administrés ».

Le même reproche sera adressé aux médecins.

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Un même pays, deux politiques : La Suède et les Huguenots

On pense communément que dès leur sortie du Royaume de France au temps de la Révocation (1685), les Huguenots furent généreusement accueillis par les autres états protestants. Cela n’est pas le cas pour tous. L’exemple de la Suède, où les calvinistes mirent plus d’un demi-siècle à se faire reconnaître, le montre bien.

Il faut dire que la Suède était devenue un bastion du luthéranisme. Religion d’État depuis 1593, sa pratique était obligatoire : l’Église luthérienne, très puissante et très riche, tenait seule les registres de l’état civil, et nul n’était suédois s’il n’était baptisé luthérien avec interdiction formelle, maintenue jusqu’en 1961, de se convertir. Ici, on ne connaissait que la « sainte doctrine » fixée par la Confession d’Augsbourg « invariata » qui seule définissait la Vérité. Toutes les autres confessions, même chrétiennes, même protestantes, n’étaient, selon le Synode d’Upsal de 1593, que « fausses religions hérétiques » à combattre.

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Un pédagogue venu d’ailleurs : Jacques-Egide Duhan de Jandun

Ce matin, si vous me le permettez, je vais vous parler de Jacques Egide Duhan de Jandun, né en mars 1685 en France et mort en 1746 à Berlin. Il a été le précepteur de Frédéric II de Prusse.

Tout le temps que j’ai passé à étudier ce personnage ne m’a pas paru long, car il m’a permis de répondre à des questions qui pour moi étaient primordiales. Duhan s’est imposé à moi comme un « Pédagogue venu d’ailleurs ». Comment expliquer l’extraordinaire réussite de ces enseignants qu’il représente ?

Duhan était huguenot, son destin vous intéressera donc tout particulièrement.

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Le Centre Protestant d’Études et de Documentation

On peut faire remonter l’origine du CPED à 1943 quand le pasteur Boegner, par suite de l’interdiction des Mouvements de Jeunesse, a crée le CPJ, Centre Protestant de la Jeunesse et l’a confié à Claire Jullien dans le but d’avoir un organe de liaison entre les jeunes qui étaient alors dispersés. De là sont nés le Bulletin où l’on pouvait aussi parler de livres qu’on avait aimés, et la Bibliothèque où on laissait des livres pour que les autres les lisent. Au lendemain de la guerre, cette organisation née des circonstances, est devenue permanente et elle a pris, en 1947, le nom de CPED, avec la double vocation de faire connaître le Protestantisme aux non-protestants et d’aider les protestants à comprendre l’évolution politique, économique, sociale, culturelle du pays qui se transformait et où ils se devaient d’être présents. Et cette double vocation est toujours la nôtre aujourd’hui.

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Joyeux-Dimanche
une catéchèse protestante par correspondance

Un service d’Eglise pour les disséminés

<span>J</span>oyeux-Dimanche est le service de catéchèse par correspondance de la Société des Ecoles du Dimanche. L’objectif de ce service est d’aider les familles qui ne peuvent pas utiliser les services catéchétiques proposés dans les paroisses par les Eglises réformées ou luthériennes. Ces difficultés sont quelquefois d’ordre géographique, la famille résidant, soit en France mais loin d’une paroisse, soit à l’étranger.

A ces problèmes d’éloignement s’ajoutent d’autres motivations : certaines familles choisissent d’inscrire leurs enfants à Joyeux-Dimanche car ils suivent une double catéchèse catholique et protestante.

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Association des Œuvres de Saint Jean
Ouverture d’une nouvelle Maison d’Accueil à l’Hôpital des Diaconesses

Après les Maisons de Parents de l’Hôpital Necker et de l’Hôpital Saint Louis, les Œuvres de Saint Jean ont ouvert le premier septembre dernier « La Croisée » une nouvelle Maison d’Accueil dans des locaux de l’Hôpital des Diaconesses, rue du Sergent Bauchat à Paris dans le 12ème arrondissement. En quatre minutes je voudrais brièvement répondre à … Lire la suite

Le Protestantisme Breton

« Breton et protestant », tel était le titre provocateur d’un libelle du militant autonomiste Marcel Guieysse, lui-même de religion réformée dans les années Trente. A une époque où le mouvement breton était en conflit avec l’évêque de Quimper, cet écrit voulait prouver que la Bretagne avait une solide tradition huguenote et que, en certaines occasions, son destin religieux aurait pu basculer. Il est pourtant évident que le protestantisme breton a toujours été largement minoritaire : quelque 5000 hommes et femmes en moyenne pendant quatre siècles. Mais il est tout aussi exact que ces réformés, ces évangéliques, ont pesé d’un poids sans commune mesure avec leur nombre sur la vie religieuse, sociale, culturelle et politique de la province.

Un premier faisceau de découvertes, certainement très lacunaire, met en évidence une effervescence religieuse en Bretagne dès 1534, date à laquelle des actes iconoclastes sont perpétrés à Morlaix ou à Dinan. Ce mouvement touche aussi bien des hommes du peuple comme cette dizaine d’artisans qui se réfugia à Genève avant 1558, que des hobereaux et des magistrats, depuis Hennebont jusqu’à Rennes où plusieurs conseillers au Parlement étaient « infectés d’hérésie », comme on disait à l’époque.

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Les Trois Esther

C’est le 28 avril que la Société Huguenote de Grande-Bretagne et d’Irlande a commémoré le 4ème centenaire de l’Edit de Nantes. Un culte a été célébré à l’Abbaye de Westminster puis, le présidente de la Société et un descendant des trois dames huguenotes enterrées dans l’Abbaye ont déposé une gerbe sur leur tombe. Cette cérémonie a été suivie d’une réception à la Chambre des Lords. La présence à ces manifestations de l’ancien archevêque de Cantorbéry, des ambassadeurs de France et de Grande-Bretagne dit assez le rayonnement de cette société avec laquelle nous entretenons d’étroites relations.

Qui sont ces trois dames enterrées à l’Abbaye de Westminster ? Il s’agit de la grand-mère, de la mère et de la fille, toutes trois prénommées Esther.

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Inauguration officielle du musée de la grange de Wassy

Pour comprendre le Musée Protestant de la Grange de Wassy, situé en Haute-Marne près de Saint-Dizier, il faut faire un peu d’histoire.

Le dimanche 1er mars 1562, le duc de Guise, après s’être rendu à la messe de Wassy, força la porte de la grange où un millier de protestants, non armés, assistaient au culte. Les troupes du duc tuèrent et blessèrent une centaine d’hommes, de femmes et d’enfants.

Le massacre de Wassy déclencha immédiatement les guerres de religions qui divisèrent l’Europe et opposèrent les armées catholiques et protestantes, jusqu‘à l’Edit de Nantes signé en 1598 par Henry IV. Ayant supprimé les libertés aux protestants, Louis XIV signa la Révocation de l’Edit de Nantes en 1685. Au cours de ce siècle, environ 700 000 protestants s’enfuirent pour les pays du Refuge.

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Le collège français de Berlin (fondé en 1689)

En cette année 1998 de commémoration de l’Edit de Nantes, il faut garder à l’esprit que l’ère de paix religieuse qu’elle inaugurait, ne durerait pas un siècle : 87 ans exactement.

La Révocation survient en octobre 1685 ; trois semaines plus tard, en réponse, le grand-électeur de Brandebourg-Prusse signe l’Edit de Potsdam, dont 5000 exemplaires en français circulent rapidement dans le royaume de France. Il offre aux réformés français le droit de vivre selon leur conscience et les moyens matériels d’exercer ces droits au Refuge de Brandebourg-Prusse.

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