L’aventure de la Réforme à Montbéliard

Montbéliard, cité millénaire dominée par son château, est située aux frontières de la Suisse et de l’Allemagne. Elle eut au fil des années une histoire hors du commun, marquée par un protestantisme fortement ancré.

En 1397, eut lieu le mariage d’Henriette d’Orbe, comtesse de Montbéliard avec d’Eberard de Wurtemberg, union de deux enfants motivée par des raisons politiques. Le Comté tombe alors sous la suzeraineté des Wurtemberg et bascule ainsi dans l’Empire Germanique. Malgré bien des luttes et des querelles familiales, Montbéliard demeurera fief des Wurtemberg.

En 1520, Ulrich, duc de Wurtemberg est mis au ban de l’Empire par Charles Quint et se réfugie à Montbéliard. Il prend contact avec des banquiers suisses et rencontre à Bâle des disciples de Zwingli et d’Oecolampade. Ulrich se convertit en 1524 et fait appel à Guillaume Farel pour prêcher la religion nouvelle à Montbéliard.

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Un étonnant chassé-croisé

Un immigrant allemand
Le départ des huguenots

Je voudrais vous parler aujourd’hui d’un étonnant chassé-croisé dont personne, jusqu’ici, ne s’était soucié : un curieux échange de protestants français contre des protestants allemands.

On connaît la politique coercitive de Louis XIV vis à vis des réformés, qui, de plus en plus brimés, tracassés, exclus d’un nombre croissant de professions, préféraient très souvent s’expatrier. Le mouvement ne fit que s’amplifier avec la persécution violente : à partir de 1680, un véritable flot d’émigrants, avec familles, armes et bagages franchit les frontières terrestres et maritimes de la France, cherchant à gagner l’un des pays du Refuge : l’Angleterre, la Hollande, le Danemark, la Suisse. Mais c’est surtout en Allemagne, dévastée par la Guerre de Trente ans, que cette main d’œuvre qualifiée était appréciée. Les princes protestants se l’arrachaient. Par des édits et proclamations rédigés en français, ils promettaient aux Huguenots – en plus du libre exercice de leur culte – aide à l’installation, protection, dispense de taxes et d’impôts, chacun faisant de la surenchère … et beaucoup de ces derniers en profitaient.

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Origine et histoire du Comite protestant des amitiés françaises a l’étranger

C’est le 11 Juin 1915, après onze mois de guerre et d’invasion que fut constitué au sein de la Fédération protestante de France, présidée par Edouard Gruner, un Comité Protestant de Propagande Française à l’Etranger. A la même époque fut crée un Comité Catholique de Propagande Française à l’Etranger. La présidence en fut confiée à André Weiss, de l’Académie des Sciences Morales et Politiques, éminent juriste, plus tard vice-président de la Cour Permanente de Justice Internationale de la Haye. Il tint des réunions hebdomadaires dans une salle de l’église de l’Oratoire du Louvre, au cours desquelles prenaient la parole Raoul Allier, Secrétaire général, Charles Wagner, Paul Doumergue, directeur de la revue Foi et Vie, John Viénot, directeur de la Revue Chrétienne, Frank Puaux et bien d’autres.

Le but du Comité était de faire entendre la voix du protestantisme français dans les pays neutres, pour attirer leur sympathie pour notre pays. Il édita mensuellement le Bulletin Protestant Français et de nombreuses publications en Allemand, en Suédois, en Hollandais et en Anglais. Le pasteur André Monod devint le secrétaire général, et des missions eurent lieu en Suisse, aux Pays-Bas, aux Etats-Unis, en 1917, en Angleterre et en Ecosse en 1918.

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Philippe de Mornay, seigneur du Plessis-Marly, dit Duplessis-Mornay

Duplessis-Mornay
Duplessis-Mornay
En juin dernier, notre Comité a pu visiter, au Sud de Rochefort en Yvelines, le Château du Plessis-Marly, devenu le Plessis-Mornay depuis que Philippe Mornay y avait établi sa demeure familiale en Ile-de-France. C’est pourquoi je vais évoquer aujourd’hui la noble figure de ce grand ministre protestant du Roi Henri-le-Grand.

Le père de Philippe de Mornay était Seigneur de Buhy, près de Magny-en-Vexin. Mais comme il était le cadet, il reprit le titre de sa mère Françoise du Bec-Crespin, Dame du Plessis-Marly.

Particulièrement doué, le jeune Philippe de Mornay entreprit à seize ans, à travers l’Europe, de studieux séjours qui confirmèrent son goût pour la théologie et la controverse. De retour à Paris en 1572, il présenta à l’Amiral Coligny un rapport sur l’état des Pays-Bas qui le fit remarquer.

Echappé du massacre de la Saint-Barthélémy, c’est à Sedan, en 1575, chez le Duc de Bouillon, qu’il rencontra une autre réfugiée pour cause de religion : Charlotte Arbaleste et l’épousa.

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Le temple réformé de Sainte-Marie-aux-Mines et sa restauration

Temple de Sainte-Marie-aux-MinesLe Temple réformé de Sainte-Marie-aux-Mines se trouve sur le versant alsacien des Vosges, à la hauteur de Sélestat; son temple date de 1634. Madame Michèle Magdelaine, attachée de recherche au CNRS, a écrit une brochure relatant son histoire, avec la collaboration de Madame Roeder .

Le temple est le résultat de l’introduction de la Réforme à Sainte-Marie-aux-Mines en 1550. Maître Elie évangélise les mineurs. La communauté ne cesse de grandir. En 1624, chassés par les Ducs de Lorraine, les Réformés de Senones et de Badonviller se réfugient à Sainte-Marie. Dix ans plus tard, les Réformés décident de construire un Temple de 700 places. La construction est achevée rapidement. Voici la description qu’en fait Madame Magdelaine : « Le Temple est une grande salle rectangulaire de 22m70 x 17m30, éclairé par de hautes fenêtres en ogive ; la chaire,…., visible de partout, (domine) tout, puisque c’est de là qu’on prêche la Parole de Dieu ; dessous, la table de communion… L’intérieur du Temple a peu changé au cours des siècles… l’église est très bien éclairée, qu’il s’agisse de la salle elle-même, ou des tribunes ». Trois portes en permettent l’accès.

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