Mobilisation pour l’entrée d’Adélaïde Hautval au Panthéon (Lettre 73)

par Christiane Guttinger

La suspension de la diffusion des chroniques des Amitiés huguenotes diffusées sur France Culture sera parfois remplacée dans la Lettre par de petits articles insistant sur un sujet en rapport avec l’actualité du protestantisme comme ici, relayer la démarche de la FPF concernant le projet d’entrée d’Adélaïde Hautval au Panthéon.

 

Photographie de Adelaïde Haas HautvalLe pasteur Christian Krieger, président de la Fédération protestante de France (FPF) et le Grand Rabbin de France, Haïm Korsia, invitent l’ensemble des citoyens, des institutions et des acteurs de la société civile à se mobiliser pour soutenir l’entrée d’Adélaïde Hautval au Panthéon en reconnaissance de son engagement contre l’oppression et l’injustice. Il est possible de soutenir cette cause en signant la liste de soutien sur le site www. adelaidehautval.fr

Née en 1906 dans le village du Hohwald en Alsace, Adélaïde Hautval est fille de pasteur réformé. Devenue médecin psychiatre, elle se distingue par son engagement plein et entier dans la défense de la dignité humaine. En 1942, alors qu’elle tente de traverser la ligne de démarcation, elle est arrêtée et témoigne de son indignation face aux traitements infligés aux Juifs. Déclarant publiquement : « Les Juifs sont des êtres humains comme les autres », elle est marquée du stigmate « amie des Juifs ». Déportée parmi le convoi dit des “31000”, elle survit aux camps de concentration nazis d’Auschwitz et Ravensbrück où elle est détenue trois ans.  Face à la barbarie, elle fait preuve d’une résistance morale exemplaire. Refusant de collaborer aux expérimentations nazies dites médicales, elle préserve son intégrité et sa conscience au péril de sa vie.

80 ans après la libération du camp de Ravensbrück, son combat résonne particulièrement aujourd’hui ; la défense des libertés fondamentales et la lutte contre les persécutions demeurent des enjeux majeurs de notre société. Son courage nous interpelle sur l’importance de demeurer fidèles à nos principes et de rester humain, même dans les circonstances les plus adverses. Son engagement est un repère moral pour les générations actuelles et futures.

Honorée par Yad Vashem en 1965 comme « Juste parmi les Nations », Adélaïde Hautval mérite aujourd’hui une reconnaissance nationale à la hauteur de son engagement. Son entrée au Panthéon valoriserait cette figure remarquable qui avec d’autres ont défendu les valeurs universelles de la République. Les voix sont particulièrement nombreuses, et souvent éminentes, pour soutenir cette initiative : historiens, politiques, écrivains, personnalités du monde médical et intellectuel, et de nombreuses associations engagées dans la transmission de la mémoire et la lutte contre les discriminations.

 

Pour en savoir plus, vous pourrez lire les ouvrages de Sabine Faivre, Adélaïde Hautval, une conscience face au mal  Le destin d’un médecin chrétien dans l’enfer d’Auschwitz, ed. L’Harmattan, 2024. 

Denis Labayle, Adélaïde Hautval : la psychiatre qui a tenu tête aux médecins nazis, Ed Plon.

 

Adelaïde Haas Hautval (1906-1988)

© Collection familiale

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