En France, les commémorations liées à l’année Luther 2017, cinq siècles de protestantisme ont été lancées cet été en juillet, sous le chêne séculaire du Bois Tiffrais, par un culte présidé par le pasteur Clavairoly, président de la Fédération protestante de France. Une exposition de 20 panneaux, Aux sources du protestanisme, 500 ans de réformation, circulera dans les paroisses, la F.P. F. organise un colloque historique international les 22-23 septembre à Paris axé sur la diversité du protestantisme à travers les siècles, puis un rassemblement Protestants en fête qui se déroulera du ainsi (renseignements sur le site www.protestants2017.org) Signalons de nombreuses sorties d’ouvrages importants en librairie concernant notre sphère d’intérêt. Ce 500e anniversaire a ceci de particulier que le pape François et l’Eglise catholique ont manifesté la volonté de s’y associer.
Europe
Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 58)
Le 500e anniversaire de la Réforme sera célébré dans le monde entier. Par exemple, un « Camion de la Réforme » parti de Genève, sillonne toute l’Europe, avec des escales entre l’Italie et la Roumanie, en Finlande, en Irlande afin de mieux faire connaître ces 5 siècles d’histoire.

Le Kirchentag protestant allemand se déroulera du 24 au 28 mai 2017 à Berlin et Wittenberg. Il revêtira une signification particulière pour célébrer les 500 ans de Réforme en Allemagne, en Europe et dans le monde entier, sous l’angle du dialogue interreligieux, international et d’un Forum de la société civile, au-delà d’un événement d’Eglise. L’avenir des 500 prochaines années du protestantisme sera aussi au cœur de la réflexion. La Fédération protestante de France y tiendra un stand où le Musée virtuel du protestantisme français y fera une présentation des musées du protestantisme français.
Agrippa d’Aubigné, « l’image abrégée de son siècle » (Lettre 58)
Agrippa d’Aubigné, écrivain calviniste, est aujourd’hui considéré comme une figure de premier plan de la littérature française de la Renaissance. A la fois acteur et témoin des guerres de religion, il en vécut toutes les contradictions qu’il sublima par la composition d’une œuvre qui le désigne comme un des plus grands écrivains baroques de son temps.
La collection suisse Hahnloser-Bühler présentée au musée Marmottan (Lettre 57)
Sous l’affiche « Villa Flora, les temps enchantés », le musée Marmottan-Monet présente actuellement à Paris une partie de la magnifique collection Arthur et Hedy Hahnloser-Bühler.
Désirant éviter la dispersion de la collection, les descendants Hahnloser ont généreusement ouvert au public, depuis 1995, la villa-musée de Winterthur, en Suisse alémanique. Mais, suite au désengagement financier de la ville, le musée est provisoirement fermé et menacé. Une partie de la collection est ainsi présentée à l’étranger en attendant une solution pérenne.
Hedy Hahnloser-Bühler, fille de Karl Bühler-Blumer, est née en 1873 dans une famille protestante d’industriels du textile possédant des filatures à Winterthur. Elle fait des études de dessin à Saint-Gall et suit une courte formation de peinture à Munich. En 1898 elle s’installe à la Villa Flora, située en bordure de la vieille ville de Winterthur. Elle crée des objets d’arts décoratif, dessine des papiers peints et des tissus, des jouets et meubles pour enfants.
La saga d’une famille huguenote au XVIIème siècle, des Pays-Bas espagnols au Danemark
Lors de la dernière Réunion internationale des descendants de huguenots en septembre dernier, l’un des participants, de nationalité danoise, a évoqué l’étonnant parcours de ses ancêtres aux XVIIe et XVIIIe siècles, des Pays Bas espagnols jusqu’au Danemark.
Il faut se souvenir qu’au XVIe siècle, les Pays-Bas étaient formés de dix-sept provinces gouvernées par l’empereur Charles-Quint, puis par son fils, Philippe II, roi d’Espagne. S’étendant sur une partie du Nord de la France, la Belgique et les Pays-Bas actuels, ce pays constituait alors une région très prospère.
En 1581, les sept provinces du nord, à majorité protestante, ont fait sécession en constituant les Provinces-Unies. En revanche, le protestantisme a été éradiqué des dix provinces méridionales restées sous domination espagnole et catholique, les protestants ayant quelques années pour les quitter.
Promenades protestantes à Budapest ,Hongrie. (Lettre 57)
Des chefs d’œuvre des musées de Budapest sont exposés actuellement à Paris[1]. Si Budapest évoque la perle de l’empire austro-hongrois, on sait moins que c’est un foyer intense du protestantisme. La Réforme se diffusa très rapidement en Hongrie grâce à des prédicateurs de talent et la protection des princes ; à la fin du XVIe siècle, la Hongrie est à 80 % gagnée à la foi évangélique.
Sous l’occupation ottomane, les communautés protestantes restent actives à Budapest. Après la défaite des ottomans en 1686, les Habsbourg mènent une politique de recatholicisation et de persécutions. L’édit de tolérance de 1781 (25 octobre) restitue aux protestants les droits civiques et la possibilité de construire des églises, sans clocher toutefois. C’est en 1894 seulement que la pleine égalité leur est accordée. Commence une période de renouveau comme en témoigne l’architecture religieuse de ces communautés, malgré leur histoire très tourmentée sous les Habsbourg ou l’ère communiste. Les protestants constituent environ un tiers de la population du pays : Réformés principalement, Luthériens et Unitariens auxquels se rattache le compositeur Bela Bartok.
4ème centenaire de la naissance du peintre Sébastien Bourdon (Lettre 57)
Nous vous proposons de célébrer aujourd’hui le 400e anniversaire de la naissance du

plus célèbre des peintres réformés du XVIIe siècle : Sébastien Bourdon.
Sébastien Bourdon naît à Montpellier le 2 février 1616 dans un milieu d’artisans modestes. Le jeune enfant est baptisé le 10 février au temple de Montpellier.
Très jeune, Sébastien est envoyé à Paris, en apprentissage chez un peintre. Vers 1630, on le trouve dans le Bordelais et le Toulousain avant qu’il rejoigne la capitale.
Dans les années 1636-1637, il poursuit son instruction à Rome, formation idéale des artistes contemporains. Il s’y lie d’une étroite amitié avec le peintre Louis de Boullogne le père, qui tente de le faire abjurer. Ce projet, quoi qu’avancé, finira par échouer.
Menacé d’être dénoncé comme hérétique à l’Inquisition par un peintre avec lequel il s’était querellé, il se trouve obligé de quitter la Ville Eternelle.
Nouvelles du protestantisme français (Lettre 57)
Le 13 avril, 444 ans après l’évènement le plus dramatique de l’histoire de Paris, une plaque dédiée à la Saint Barthélemy a été dévoilée, apposée sur le mur en contrebas du pont-Neuf et de la statue d’Henri IV, à l’entrée du square du Vert Galant. Quoique très discret, l’emplacement de cette évocation se trouve au centre de nombreux souvenirs protestants, à proximité de St-Germain l’Auxerrois dont le tocsin fut le signal de la tuerie, du pont édifié sous Henri IV par Androuet du Cerceau, et de la place Dauphine autour de laquelle les orfèvres et graveurs protestants étaient nombreux à tenir boutique. La plaque porte deux vers des Tragiques : « Jour, qui avec horreur parmi les jours se compte/ Qui se marque de rouge, et rougit de sa honte » écrits par Agrippa d’Aubigné en 1616, il y a 400 ans.
Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 57)
Les Américains se préparent à commémorer le centenaire de l’entrée en guerre des Etats Unis en 1917. Une exposition à Washington, World War I and American Art présente l’émouvant tableau monumental de John Singer Sargent, représentant des soldats gazés aveugles, Le Bac-de-Sud, sur la route de Doullens-Arras, en aout 1918, conservé à l’Imperial War Museums (Londres)
Parmi les artistes représentés dans l’exposition, figurent Ivan Albright, Cecelia Beaux, George Bellows, Howard Chandler Christy, James Montgomery Flagg, Henry Glintenkamp, Marsden Hartley, Childe Hassam, Lewis Hine, Carl Hoeckner, George Luks, Joseph Pennell, Jane Peterson, Horace Pippin, Man Ray, Boardman Robinson, Norman Rockwell, John Singer Sargent, Edward Steichen, et Claggett Wilson. Leurs œuvres reflètent les différentes influences stylistiques de l’époque en France : post-impressionnisme, réalisme, fauvisme.
Guy de Pourtalès, un aristocrate européeen dans la Grande guerre
Guy de Pourtalès (1881- 1941) est demeuré célèbre pour ses biographies de Berlioz, Chopin, Liszt, Wagner ou Louis II.
Son Journal de guerre, de 1914 à 1919, paru aux Editions Zoé à Genève en 2014, est une œuvre singulière dans la production littéraire inspirée par le 1er conflit mondial. C’est le témoignage d’un aristocrate suisse, ayant choisi la nationalité française en 1912 après la crise d’Agadir sur le terrain des rivalités coloniales entre la France et l’Allemagne. Ce choix était tout sauf évident : les Pourtalès réfugiés à Neuchâtel à la suite de la Révocation de l’édit de Nantes, étaient au service du roi de Prusse, Neuchâtel étant jusqu’en 1848, possession de ce dernier. De la Suisse, ils essaimèrent en Allemagne, France et Angleterre, s’illustrant pour de nombreuses générations, dans la diplomatie, les armes, l’industrie et la finance.
La guerre de Pourtalès n’est pas celle d’un poilu, d’un combattant des tranchées, ce n’est pas non plus celle d’un planqué de l’arrière ; c’est le récit informé et précis d’un témoin privilégié, acteur et spectateur à la fois, qui se veut un mémorialiste des événements auxquels il assiste plus qu’il n’y participe. A travers ses contacts familiaux européens ou ceux de sa femme issue de la haute banque protestante parisienne, il puise à diverses sources d’information.