La saga d’une famille huguenote au XVIIème siècle, des Pays-Bas espagnols au Danemark

Lors de la dernière Réunion internationale des descendants de huguenots en septembre dernier, l’un des participants, de nationalité danoise, a évoqué l’étonnant parcours de ses ancêtres aux XVIIe et XVIIIe siècles, des Pays Bas espagnols jusqu’au Danemark.

Il faut se souvenir qu’au XVIe siècle, les Pays-Bas étaient formés de dix-sept provinces gouvernées par l’empereur Charles-Quint, puis par son fils, Philippe II, roi d’Espagne. S’étendant sur une partie du Nord de la France, la Belgique et les Pays-Bas actuels, ce pays constituait alors une région très prospère.

En 1581, les sept provinces du nord, à majorité protestante, ont fait sécession en constituant les Provinces-Unies. En revanche, le protestantisme a été éradiqué des dix provinces méridionales restées sous domination espagnole et catholique, les protestants ayant quelques années pour les quitter.

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Les protestants français dans la France libre à Londres; (Lettre 57)

Insigne des protestants de la France libre
Insignes des protetants de la France Libre (Musée de l’Armée)

Insigne des protestants de la France Libre

 

 

 

 

 

 

 

 

 

A la suite de son appel du 18 juin 40, le général de Gaulle crée la France libre. Nombreux sont les protestants à le rejoindre, souvent dès le début.

Cinq fois plus représentés dans la France Libre que leur poids dans le pays, certains jouent un rôle de premier plan. Citons quelques figures à titre exploratoire.

Parmi les intellectuels, Pierre Bourdan est une voix écoutée de l’émission « les Français parlent aux Français » sur la BBC de 40 à 44 ; l’ethnologue Jacques Soustelle arrivé en juillet 40, dirige les services de presse de Radio Londres.

Les Finances sont supervisées par le normalien Pierre Denis, dit Rauzan.

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Promenades protestantes à Budapest ,Hongrie. (Lettre 57)

Des chefs d’œuvre des musées de Budapest sont exposés actuellement à Paris[1]. Si Budapest évoque la perle de l’empire austro-hongrois, on sait moins que c’est un foyer intense du protestantisme. La Réforme se diffusa très rapidement en Hongrie grâce à des prédicateurs de talent et la protection des princes ; à la fin du XVIe siècle, la Hongrie est à 80 % gagnée à la foi évangélique.

Sous l’occupation ottomane, les communautés protestantes restent actives à Budapest. Après la défaite des ottomans en 1686, les Habsbourg mènent une politique de recatholicisation et de persécutions. L’édit de tolérance de 1781 (25 octobre) restitue aux protestants les droits civiques et la possibilité de construire des églises, sans clocher toutefois. C’est en 1894 seulement que la pleine égalité leur est accordée. Commence une période de renouveau comme en témoigne l’architecture religieuse de ces communautés, malgré leur histoire très tourmentée sous les Habsbourg ou l’ère communiste. Les protestants constituent environ un tiers de la population du pays : Réformés principalement, Luthériens et Unitariens auxquels se rattache le compositeur Bela Bartok.

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4ème centenaire de la naissance du peintre Sébastien Bourdon (Lettre 57)

Nous vous proposons de célébrer aujourd’hui le 400e anniversaire de la naissance du

Sebastien Bourdon d'apres Hyacinthe Rigaud
Gravure de Laurent Cars

plus célèbre des peintres réformés du XVIIe siècle : Sébastien Bourdon.

 

Sébastien Bourdon naît à Montpellier le 2 février 1616 dans un milieu d’artisans modestes. Le jeune enfant est baptisé le 10 février au temple de Montpellier.

Très jeune, Sébastien est envoyé à Paris, en apprentissage chez un peintre. Vers 1630, on le trouve dans le Bordelais et le Toulousain avant qu’il rejoigne la capitale.

Dans les années 1636-1637, il poursuit son instruction à Rome, formation idéale des artistes contemporains. Il s’y lie d’une étroite amitié avec le peintre Louis de Boullogne le père, qui tente de le faire abjurer. Ce projet, quoi qu’avancé, finira par échouer.

Menacé d’être dénoncé comme hérétique à l’Inquisition par un peintre avec lequel il s’était querellé, il se trouve obligé de quitter la Ville Eternelle.

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Nouvelles du protestantisme français (Lettre 57)

plaque commémorative de la saint-BarthélémyLe 13 avril, 444 ans après l’évènement le plus dramatique de l’histoire de Paris, une plaque dédiée à la Saint Barthélemy a été dévoilée, apposée sur le mur en contrebas du pont-Neuf et de la statue d’Henri IV, à l’entrée du square du Vert Galant. Quoique très discret, l’emplacement de cette évocation se trouve au centre de nombreux souvenirs protestants, à proximité de St-Germain l’Auxerrois dont le tocsin fut le signal de la tuerie, du pont édifié sous Henri IV par Androuet du Cerceau, et de la place Dauphine autour de laquelle les orfèvres et graveurs protestants étaient nombreux à tenir boutique. La plaque porte deux vers des Tragiques : « Jour, qui avec horreur parmi les jours se compte/ Qui se marque de rouge, et rougit de sa honte » écrits par Agrippa d’Aubigné en 1616, il y a 400 ans.

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Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 57)

Les Américains se préparent à commémorer le centenaire de l’entrée en guerre des Etats Unis en 1917. Une exposition à Washington, World War I and American Art présente l’émouvant tableau monumental de John Singer Sargent, représentant des soldats gazés aveugles, Le Bac-de-Sud, sur la route de Doullens-Arras, en aout 1918, conservé à l’Imperial War Museums (Londres)

soldats-gazes-aveugles-john-singer-sargent

Parmi les artistes représentés dans l’exposition, figurent Ivan Albright, Cecelia Beaux, George Bellows, Howard Chandler Christy, James Montgomery Flagg, Henry Glintenkamp, Marsden Hartley, Childe Hassam, Lewis Hine, Carl Hoeckner, George Luks, Joseph Pennell, Jane Peterson, Horace Pippin, Man Ray, Boardman Robinson, Norman Rockwell, John Singer Sargent, Edward Steichen, et Claggett Wilson. Leurs œuvres reflètent les différentes influences stylistiques de l’époque en France : post-impressionnisme, réalisme, fauvisme.

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Bibliothèque huguenote (Lettre 57)

Arnaud BERTHONNET, illustrations de Nathalie SANCHEZ, L’odyssée de la bonté, Edward Tuck et Julia Stell. Une œuvre philanthropique entre France et Amérique, 1842-1938, Ed in Siglo (www.insiglo.com). Edward Tuck, représentant la banque Munroe of New York, fait de fréquents séjour à Paris, tombe amoureux de la France avec sa femme Julia, consacre leur fortune à … Lire la suite

Les nouvelles du Comité (Lettre 56)

 La XVIIe réunion internationale de descendants de huguenots qui s’est tenue à Libourne du 14 au 20 septembre dernier a finalement réuni 101 personnes sans compter les contacts locaux. 11 pays étaient représentés (Allemagne, Australie, Belgique, Danemark, Etats Unis, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Suède, Suisse, et France). Nous avons été chaleureusement accueillis aux différentes étapes, particulièrement … Lire la suite

Un centenaire : le Comité protestant de propagande à l’étranger, aux origines du Comité protestant des amitiés françaises à l’étranger

Lorsqu’en 1915, il est apparu que la guerre serait beaucoup plus longue que ne l’avaient fait croire les états-majors en août 1914, les autorités françaises ont jugé nécessaire de modifier les rapports de force entre les deux blocs belligérants en tentant de faire basculer certains pays neutres dans le bloc des Alliés.

A l’instar d’autres comités créés à la même époque, un Comité protestant de propagande française à l’étranger a été mis en place en juin 1915 à l’instigation du Conseil de la Fédération protestante de France. Edouard Gruner, son président, justifiait ainsi le nouveau comité : Il est « une création … du protestantisme tout entier, considéré comme une des forces morales de la France et comme un trait d’union indispensable avec les puissantes organisations religieuses des Etats-Unis, de Hollande, des Pays scandinaves et de Suisse »

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Guy de Pourtalès, un aristocrate européeen dans la Grande guerre

Guy de Pourtalès (1881- 1941) est demeuré célèbre pour ses biographies de Berlioz, Chopin, Liszt, Wagner ou Louis II.Iere de couverture

Son Journal de guerre, de 1914 à 1919, paru aux Editions Zoé à Genève en 2014, est une œuvre singulière dans la production littéraire inspirée par le 1er conflit mondial. C’est le témoignage d’un aristocrate suisse, ayant choisi la nationalité française en 1912 après la crise d’Agadir sur le terrain des rivalités coloniales entre la France et l’Allemagne. Ce choix était tout sauf évident : les Pourtalès réfugiés à Neuchâtel à la suite de la Révocation de l’édit de Nantes, étaient au service du roi de Prusse, Neuchâtel étant jusqu’en 1848, possession de ce dernier. De la Suisse, ils essaimèrent en Allemagne, France et Angleterre, s’illustrant pour de nombreuses générations, dans la diplomatie, les armes, l’industrie et la finance.

La guerre de Pourtalès n’est pas celle d’un poilu, d’un combattant des tranchées, ce n’est pas non plus celle d’un planqué de l’arrière ; c’est le récit informé et précis d’un témoin privilégié, acteur et spectateur à la fois, qui se veut un mémorialiste des événements auxquels il assiste plus qu’il n’y participe. A travers ses contacts familiaux européens ou ceux de sa femme issue de la haute banque protestante parisienne, il puise à diverses sources d’information.

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