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Nouvelles tirées de
"La Lettre"
N°40 de juin 2007

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Les nouvelles du Comité

Le 23 juin 2007, la journée de printemps dans le Beauvaisis suivit comme fil conducteur la personnalité du cardinal protestant Odet de Châtillon. Ce dernier, frère de l’Amiral de Coligny, fut évêque de Beauvais avant de se convertir au protestantisme. Nous l’avons évoqué dans l’ancien évêché qui abrite le musée (présentation partielle en cours de rénovation et de redéploiement), puis dans la magnifique cathédrale inachevée, au défi architectural trop ambitieux et fragile.

Après une brève halte au village de Gerberoy, un des plus jolis villages de France, les propriétaires nous ont fait visiter leur château de Troissereux et ses jardins. Ce château a appartenu à Jean de L’Isle Marivaux (1500-1572), protestant très proche des Montmorency et ami d’Odet de Châtillon Coligny. Le bâtiment est attribué à Serlio et le jardin a été dessiné par Bernard Palissy autour d’une pièce d’eau équipée de tout un système complexe de drainage assainissant le terrain marécageux.

Troissereux, Coté entrée et côté jardin 

Nous étions finalement 35 le 20 octobre à avoir pu nous rendre à Saint-Germain-en-Laye, malgré les grèves qui paralysaient une partie des transports. Monsieur François Boulet, président du Vieux-Saint-Germain passionna son auditoire en retraçant l’histoire des Protestants de l’ouest parisien et de Saint-Germain-en-Laye. Dès le milieu du XVIes., quelques villages et fiefs autour de Mantes-la-Jolie pratiquaient le culte protestant, et  persistèrent après l’Edit de St-Germain de 1562, 1er édit de tolérance, qui fixait à 4 lieues minimum de cette ville -ou 10 lieues de Paris-, l’implantation des lieux de culte. St-Germain, propriété royale, délaissée par Louis XIV pour Versailles, fut le lieu de naissance de la plupart des membres de la famille royale dont Jeanne d’Albret, mère d’Henri IV et la reine Margot. Louis XIV le prêta à Jacques II Stuart, roi d’Angleterre en exil qui y mourut et dont la sépulture se trouve à l’intérieur de l’église.

  L’Assemblée générale annuelle du Comité se tiendra le samedi 12 avril 2008 dans les salons de la Maison du Protestantisme, 47 rue de Clichy.

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pour le tricentenaire de sa mort

par Édith Weber, Professeur émérite à l¹Université Paris-Sorbonne

En cette année 2007, marquant le troisième Centenaire de la mort de Dietrich Buxtehude, nous voudrions lui rendre hommage et attirer l’attention des mélomanes, organistes, chefs de chœur et pasteurs, sur l’apport hymnologique et organistique considérable de ce musicien luthérien et germano-danois. Sa production vocale et instrumentale le situe entre Heinrich Schütz (1585-1672), « père de la musique protestante allemande » et Jean-Sébastien Bach (1685-1750), Cantor de Leipzig, tout en rappelant, comme il ressort de notre bref générique, l’école organistique d’Europe du Nord.

Dietrich Buxtehude est né à Oldesloe (dans le Holstein) vers 1637, et mort à Lübeck, le 9 mai 1707. Son père, organiste, s’est installé, dès 1639 en Suède, à Hälsingborg. En 1657, Dietrich, alors âgé d’environ 20 ans, y occupe déjà le poste d’organiste de l’Église Sainte Marie. Trois ans après, il est appelé à l’Église allemande d’Elseneur (ou Helsingor). En 1668, il succède à Franz Tunder (1614-1667) comme organiste à la célèbre Marienkirche dans la ville hanséatique de Lübeck. Il devait y jouer le dimanche pour les cultes du matin et de l’après-midi, les jours de fête et les vêpres du jour précédent, ainsi que pendant la Cène. Il y relance la tradition des Abendmusiken (Musiques du soir), cycles de cantates interprétées en dehors du culte, pendant le temps liturgique de l’Avent. De nombreux marchands se rencontraient à Lübeck, et la réputation de ces auditions dépassa rapidement le cadre de la ville. À côté des oeuvres restées en manuscrits, son Catalogue comprend environ 90 pièces d’orgue : Préludes avec fugue, Toccatas, Passacailles ; Préludes de chorals luthériens, Fantaisies, Variations de chorals. Ces pages, destinées au grand instrument de la Marienkirche, frappent par leurs vastes dimensions, l’importance accordée au jeu de pédales virtuose, la puissance d’expression ; elles influenceront le jeune Jean Sébastien Bach. Pour les Abendmusiken, Dietrich Buxtehude a écrit plus de 120 compositions vocales religieuses. Ses cantates latines se situent dans le sillage des motets italiens de Giacomo Carissimi (baptisé en 1605 ­ mort en 1674), alors que ses cantates allemandes se rattachent aux Petits Concerts spirituels de Heinrich Schütz. Comme nous l’avons écrit dans L’Encyclopédie du Protestanstisme, l’esthétique de Dietrich Buxtehude appartient au style baroque d¹inspiration piétiste : il a d’ailleurs été influencé par son contemporain, l’Alsacien Philipp Jacob Spener (1635-1705), fondateur du Piétisme en Allemagne, bien connu par ses Pia desideria parus en 1675. Issu du Luthéranisme, ce mouvement met l’accent sur la connaissance précise de la Bible, la piété individuelle et l’Unio mystica (avec le Christ) : il s’agit donc d’une réaction contre l’intellectualisme de certains pasteurs luthériens, et surtout d’un approfondissement de la foi vivante, plus important que le respect des dogmes.   Ces différentes tendances sont reflétées dans les choix de textes et de chorals traités par Dietrich Buxtehude, dans certaines pages d’orgue, et essentiellement dans ses Cantates et l’Oratorio : Le Jugement dernier (Das jüngste Gericht) qui lui est attribué [et vient de faire l’objet d’un enregistrement]. Par la densité et l’originalité de la pensée, par sa forte personnalité et sa liberté d’expression, par sa traduction musicale figuraliste des images et des idées du texte, son oeuvre marque un jalon dans l’évolution historique et religieuse de la musique protestante  entre Heinrich Schütz (1585-1672), «l’aristocrate de l’esprit» (selon le musicologue allemand Friedrich Blume) et  Johann Sebastian Bach (1685-1750), le «cinquième Évangéliste». Leur vie est un acte de foi et la devise de Dietrich Buxtehude : Non hominibus, sed Deo (Non pas aux hommes, mais à Dieu) rejoint, en quelque sorte, celle de Jean-Sébastien Bach : Soli Deo Gloria.

Génériques : Dietrich Buxtehude, Prélude pour orgue en Do Majeur (BuxWV 137) Dietrich Buxtehude : Das Orgelwerk (Vol. 1) Praeludien, Toccata d-Moll, Luther-Choräle, par Helga Schauerte (à l’Orgue Arp Schnitger, Église Saint-Jacques, Hambourg) SYRIUS SYR 141347 DDD (2000).  Singet dem Herrn, BuxWV98 (introduction instrumentale) Dietrich Buxtehude, Vocal Music vol. 1. NAXOS CD 8. 557251 (Emission du Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger, diffusée sur France-Culture à 8h25, le dimanche 5 août 2007.)

Un grand nombre de concerts et festivals, dont un à l’église allemande de Paris, ont émaillé l’année 2007, à l’occasion du tricentenaire de la mort de ce musicien méconnu.

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Jean Sturm, une pédagogie humaniste à Strasbourg

par le pasteur Roland Kauffmann

Strasbourg et le protestantisme européen fêtent cette année le 500e anniversaire de la naissance du célèbre pédagogue et humaniste Jean Sturm, fondateur du Gymnase protestant à Strasbourg en 1538.

Une exposition organisée par la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg à partir du 8 octobre prochain nous permet de revenir sur les diverses facettes de la personnalité de ce grand homme de l’humanisme rhénan. De même la faculté de théologie protestante de Strasbourg organise un colloque universitaire pour lui rendre hommage le 11 et 12 octobre. Le Chapitre de Saint-Thomas, responsable aujourd’hui encore du Gymnase lui rend également un hommage en organisant une exposition dans ses locaux du Quai Saint-Thomas, siège du Chapitre et de l’union des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine.

La Réforme strasbourgeoise s’est faite sur le terreau à la fois humaniste et spiritualiste qui caractérisait déjà l’époque médiévale de la ville. Maître Eckart s’établit ainsi à Strasbourg en 1310, faisant de la ville la « capitale de la mystique rhénane ». Les imprimeurs strasbourgeois éditent en grand nombre les écrits de Luther dès 1519 et Martin Bucer, grand réformateur de la ville de Strasbourg, y est accueilli en 1523 par le Stettmeister, Jacques Sturm.

Martin Bucer, correspondait depuis plusieurs années avec Jean Sturm. Ce dernier, né près d'Aix-la-Chapelle en Allemagne en 1507, enseignait la dialectique à partir de 1530 à Paris. Rallié à la Réforme, engagé dans le mouvement humaniste, il rejoint Strasbourg au début de l'année 1537 et il propose une réforme de l'instruction publique. En juin 1538, il est nommé recteur du nouvel établissement créé suite à ses propositions, le Gymnase, qu’il dirigera jusqu’à sa destitution en 1581 pour avoir prôné le dialogue et la réconciliation entre réformés et luthériens (!). Il continua pourtant de s'investir dans l'administration du Gymnase, jusqu’à sa mort en 1589.

La création du Gymnase

L’originalité de Jean Sturm réside précisément dans la conviction que l’enseignement des Arts libéraux doit être répandu dans la société. La Renaissance, l’Humanisme et la Réforme se conjuguent ici dans une commune conviction de l’importance de l’éducation de la population.

L’enseignement des Arts libéraux se composait de sept matières, réparties en deux catégories

  1. le trivium qui comprenait la grammaire, la rhétorique et la dialectique, formait les disciplines littéraires,
  2. le quadrivium comprenait quatre disciplines scientifiques, l’arithmétique, la géométrie, l’astrologie et la musique.

Pour déterminer le but de l’instruction, Sturm part de l'analyse des besoins de l'homme sur Terre : d'un côté, la vie physique, et de l'autre, la vie spirituelle. «Sans moralité, la civilisation (...) est défectueuse ».

Sturm distingue trois choses à enseigner pour que l’homme arrive à son but : bien vivre, bien penser et bien parler. Sturm réunit la religion, la logique et l’instruction littéraire dans sa célèbre formule « sapiens atque eloquens pietas ». Autrement dit, un homme devait avoir un enseignement basé sur la piété, elle-même fondée sur le savoir et l'éloquence. Sturm désire que ses élèves, destinés à la vie publique, puissent convaincre leur auditoire par les mots et que les connaissances acquises soient mises au service de la piété.

On peut résumer son ambition par une citation de son mémoire sur le projet d’organisation du Gymnase de Strasbourg daté du 24 février 1538.

« Une telle institution sera utile aux citoyens, libérale envers les villes et nations voisines, nécessaire à nos descendants. Tout l'espoir des Etats gît dans la bonne éducation de la jeunesse, et cette éducation du premier âge est le seul moyen de faire cesser la pénurie d'étudiants qui se remarque en Allemagne ».

L’héritage de Jean Sturm

Aujourd’hui, alors que nous fêtons le 500e anniversaire de sa naissance, Jean Sturm n’aurait pas à rougir de son héritage. En effet, le Gymnase Jean Sturm est un établissement réputé. À l’initiative du Chapitre de Saint-Thomas et des Églises Protestantes d’Alsace et de Lorraine, dépositaires d’une conception humaniste et libérale de la Réforme, le Gymnase fait maintenant partie du « Pôle éducatif protestant de Strasbourg », encore appelé « Pôle Jan Amos Comenius » du nom d’un autre pédagogue protestant du 16e siècle. Lucie Berger et le Gymnase composent ce nouvel établissement scolaire qui propose un enseignement de qualité de la maternelle au lycée, les élèves commençant leur scolarité sur le site de Lucie Berger jusqu’à la classe de 5e, avant de rejoindre le Gymnase.

Rappelons l’exposition proposée par la Bibliothèque Nationale universitaire de Strasbourg à partir du 8 octobre 2007. Pour sa part, l’exposition réalisée par la médiathèque protestante de Strasbourg est à la disposition, gracieusement, de tous ceux qui souhaiteraient l’emprunter, il suffit pour cela d’appeler le 03 88 25 90 17.

(Emission du Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger, diffusée sur France-Culture à 8h25, le dimanche 2 septembre 2007.)

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Une famille huguenote, les frères Merle d’Aubigné

par Eric Bungener

Trois livres parus autour de 1830, épuisés et pratiquement introuvables viennent d’être réédités, en un seul volume, abondamment illustré, sous le titre : Une famille huguenote, les frères Merle d’Aubigné. Ils étaient trois frères, nés à la fin XVIIIe, dont la carrière aura trois grandes orientations : l’aîné en Amérique, le second en Europe, le cadet entre les Etats-Unis et la France. Leur double nom vient du fait qu’un grand-père venu de Nîmes avait épousé en 1743 une des filles du dernier d’Aubigné de Genève, descendant du célèbre Agrippa. Madame de Maintenon, épouse de Louis XIV, avait fait miroiter la promesse d’un évêché à son cousin Samuel, le grand-père de la mariée, s’il rentrait dans le rang. Il n’en fut naturellement pas question.

Le fils aîné, Guillaume, part très jeune faire un apprentissage à Hambourg et fait la difficile traversée de l’Atlantique. Il commence par échouer aux Bermudes et il raconte avec humour comment on pêche à la baleine. Il découvre New York en 1815 et décrit les Quakers de Philadelphie avec beaucoup d’ironie… Le journal de sa traversée et ses lettres à sa famille ont été publiés en partie à Washington en 1935 mais seulement en français… dommage pour les lecteurs américains. Leur traduction est maintenant chose faite. 

Ami Merle d’Aubigné, le cadet au curieux prénom est enrôlé très jeune dans l’armée napoléonienne. Démobilisé en 1815, il rejoint son frère Guillaume aux Etats-Unis et ouvre un comptoir à La Nouvelle-Orléans. Il y épouse la fille d’un riche planteur aussi d’origine huguenote. Un de ses petits-fils, le général Philippe Jordan, a écrit sa biographie sous la forme de Souvenirs relatant la vie quotidienne en Louisiane avant la guerre de Sécession, avec son lot d’esclaves – dont on considérait encore la condition comme normale. Ruiné par la guerre civile, Ami en voudra à Lincoln et se réjouira même de son assassinat, d’autant plus que son fils Oscar était mort à la bataille de Vicksburg contre les nordistes en 1863.

Outre la vie en Amérique de ces deux frères, il nous faut revenir à Genève où une petite rue abrite le terminus d’un autobus, qui ballade ainsi le nom Merle d’Aubigné dans toute la ville… La rue est un double hommage : elle marque d’abord l’emplacement où un précurseur, Aimé-Robert Merle, avait créé le premier établissement de natation du lac Léman. La rue est en fait située à l’emplacement de la propriété de famille, “ La Graveline ”, morcelée en 1912. C’est là qu’on peut voir une plaque à la mémoire de son plus illustre habitant, le pasteur Jean-Henri Merle d’Aubigné. C’était en effet un grand prédicateur. Sa voix a été comparée à celle de Jenny Lind, la Callas de l’époque. Jean-Henri, Henri en famille, a surtout écrit dès 1835 une Histoire de la Réforme en plusieurs volumes, qui l’avait rendu fort célèbre au point que ses œuvres ont été publiées de son vivant en plusieurs langues. Il était si connu en Amérique que son nom était même donné aux enfants ; ainsi le prénom de la célèbre actrice Merle Oberon… 

Dans un souci de liberté d’expression le pasteur avait rejoint l’église dissidente de Genève avec César Malan, Félix Bungener, Frédéric Monod et Louis Appia. Avec lui, Merle d’Aubigné sera l’un des fondateurs de la Croix-Rouge internationale. Il parlait bien sûr plusieurs langues, car il avait été  étudiant à Berlin, puis pasteur à Hambourg. Longtemps après, il sera fait bourgeois d’honneur d’Edimbourg en Ecosse, alors que sa seconde femme était irlandaise.

C’est sa fille, Blanche Bieler, qui a admirablement raconté toute cette histoire dans son ouvrage “ Une famille du refuge ” qui vient de reparaître. 

(Emission du Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger, diffusée sur France-Culture à 8h25, le dimanche 4 novembre 2007.)

Bibl. Une famille huguenote, de Genève à l’Amérique, les trois frères Merle d’Aubigné.

Ces trois livres imprimés vers 1930, introuvables, ont fait l’objet d’une réédition globale, complétée d’illustrations, de notes, d’arbres généalogiques, en 2006, 360 pages au format « italien (268 x 240mm), plus la traduction en anglais sur demande. A commander auprès d’E. Bungener, 107 rue de la Mirande, F-84330 Caromb, tél.06 81 91 06 48, Fax 04 90 62 47 75, courriel : ebungener@orange.fr 120 € hors port ADDSS ; pour la traduction en anglais, sans illustrations : 50 € hors port.

C:\Users\guttinger\Documents\Mes numérisations\2007-12 (déc.)\la Graveline.jpg

La Graveline au début du XIXe siècle
Dessin de Melle Clémentine Brélaz
Reproduit dans l’ouvrage ci-dessus

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Vauban et les huguenots

par Gabrielle Cadier-Rey

   A l’occasion du troisième centenaire de sa mort, Vauban a été sacré “ homme de l’année”. Et la France a proposé à l’UNESCO l’inscription au patrimoine mondial de 14 sites : 13  forteresses qu’il a construites et son château de Bazoches, à 6 km de Vézelay.

Ce n’est pas de ce Vauban-là que nous allons parler ce matin, mais de celui qui osa, d’abord en 1687, soit deux ans après la Révocation de l’Édit de Nantes, puis de nouveau en 1689, envoyer à Louvois un Mémoire pour le rappel des Huguenots. A une époque où tout le monde, la Cour, la Ville, louait Louis XIV d’avoir révoqué l’Édit de Nantes, Vauban est pratiquement le seul à aller à contre-courant et à demander que le roi rappelle les Huguenots. Quelles raisons donne-t-il ?

   En 1689, la France est de nouveau en guerre. Elle a contre elle toute l’Europe, les pays catholiques comme les protestants. Or, Vauban estime que ce sont 80 à 100 000 Huguenots (il n’emploie jamais que ce nom-là) qui ont fui la France. Les premières raisons qu’il donne sont militaires : voilà 8 à 9000 marins, 10 à 12 000 soldats bien aguerris, 5 à 600 officiers perdus pour la France et qui sont partis renforcer les armées de ses ennemis. Aujourd’hui, on pourrait penser qu’ainsi ces protestants ont trahi leur pays. En fait, dans la mentalité de l’époque, ils se sont sentis déliés de leur devoir d’obéissance envers le roi puisque celui-ci avait trahi son serment en révoquant un édit que son grand père Henri IV avait dit irrévocable.

   A ces raisons militaires, Vauban ajoute des raisons économiques : ces Huguenots ne sont pas partis les mains vides. Bien sûr, certains ont emporté des fonds, mais surtout leur savoir-faire. Et la conséquence est, pour la France, un appauvrissement des métiers d’art et des manufactures  que Colbert  avait développés. Désormais ces artisans vont mettre leur habileté au service des pays étrangers concurrents. Comment effectivement ne pas penser à l’accueil que leur fit le Grand Électeur de Brandebourg ?

   Et là, on en arrive aux raisons politiques qu’avance Vauban. Quand la guerre actuelle va finir, lors des discussions du Traité de paix, les puissances étrangères risquent d’imposer au roi leurs conditions, et parmi elles, de rétablir l’Édit de Nantes. Il vaut donc mieux que le roi prenne les devants pour s’attirer la reconnaissance des Huguenots et les détacher des princes protestants.   En fait, on sait aujourd’hui que ces princes étaient bien trop satisfaits de cette arrivée des Huguenots pour demander leur départ !

   Enfin, les dernières raisons que donne Vauban sont religieuses : Vauban est sincèrement catholique, mais aussi gallican et anticlérical. Quand il sillonnait la France du sud, notamment quand il a travaillé au Canal du Midi, il a vu les conséquences de la Révocation sur les populations. Il a été scandalisé par les conversions forcées et surtout par les communions forcées. Et il écrit : « La contrainte n’a jamais produit que des relaps, des impies, des sacrilèges de ce que nous avons de plus saint.» Et il ajoute : « La violence est un méchant moyen de remettre un homme de cœur à la raison.» En plus c’est inutile puisque les persécutions ne font que conforter les persécutés dans leurs sentiments. Et il donne comme exemple la Saint-Barthélemy après laquelle le nombre de protestants avait augmenté. Il va même jusqu’à penser que deux religions qui se concurrencent c’est bien et il dit : « Il n’y a qu’à remonter jusqu’au règne de François Ier et voir ce que c’étaient que les ecclésiastiques de ce temps-là, leurs mœurs et leur doctrine.» En écrivant cela, Vauban va contre l’opinion commune qui était celle de l’uniformité religieuse dans un même pays, selon le principe cujus regio, ejus religio.

   Vauban n’a pas convaincu Louvois, le ministre de la guerre. Louvois n’a sans doute jamais parlé de ce mémoire au roi. On ne le connaît que parce que Vauban l’a fait recopier et l’a joint aux autres mémoires manuscrits qu’il a écrits, sur divers sujets d’économie et de démographie. Ce mémoire a été réédité par La Cause, et LibreSens, le Bulletin du Centre Protestant d’Etudes et de Documentation, en a fait une présentation historique et une longue analyse dans son numéro de juillet-août dernier.

(Emission du Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger, diffusée sur France-Culture à 8h25, le dimanche 7octobre 2007.)

Bibl. VAUBAN, Mémoire pour le rappel des huguenots, La Cause, 2007, 9 €.
Exposition Vauban, bâtisseur du Roi Soleil, Paris, Cité de l’architecture et du patrimoine, Paris, 1 pl. du Trocadéro, jusqu’au 5 février 2008.

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L’Institut protestant de Théologie : préparer l’avenir

 par Denis Soubeyran,  Président du Conseil de l’Institut protestant de Théologie

Bien que de création récente, l’Institut protestant de théologie a recueilli l’héritage de quatre siècles d’enseignement supérieur protestant de la théologie organisé par les Eglises issues de la Réforme en France. A la suite de l’Edit de Nantes, à la fin du XVIe siècle, des académies protestantes ont en effet été créées à Sedan, Saumur, Die, Montpellier, Montauban, et Nîmes. A travers diverses vicissitudes historiques, ces académies sont devenues les facultés libres de théologie  protestantes de Paris et de Montpellier, regroupées en 1974 au sein de l’Institut protestant de théologie.

La première mission de l’Institut protestant de théologie est de former des pasteurs pour l’Eglise réformée de France et l’Eglise évangélique luthérienne de France.
Comment devient-on pasteur ? On n’est pas toujours sûr de sa vocation. Alors on se renseigne (par exemple sur le site www.iptheologie.fr) et on s’inscrit pour un cycle de licence, soit à Paris, soit à Montpellier. La licence se passe normalement en trois ans. On s’y forme dans six domaines principaux : Etude de l’Ancien Testament, (ce qui suppose l’apprentissage de l’hébreu), Etude du Nouveau Testament (ce qui suppose l’apprentissage du grec ancien), Histoire ancienne, Histoire moderne, Théologie systématique (c’est-à-dire la présentation organisée de la doctrine chrétienne) et Théologie pratique.
Une fois que l’on a obtenu sa licence, on peut demander son inscription en master. Le master s’effectue en deux ans. La première année est indifférenciée, et on y approfondit les matières de licence par des séminaires centrés sur des sujets précis, tout en effectuant un travail personnel de recherche. La seconde année est importante car c’est à ce moment que l’on confirme vraiment son orientation vers le ministère pastoral. On choisit alors de faire un master pro. On part sur le terrain faire un stage de près d’un an dans une paroisse, à mi temps, tout en complétant sa formation par des reprises de stage et des séminaires. A l’issue du stage, on présente un mémoire. Si cette année est passée avec succès, on a vocation, sauf cas particulier, à servir  comme pasteur de l’une des deux églises fondatrices de l’IPT.
Au delà de cette mission de formation des pasteurs, l’IPT forme à la théologie toute personne intéressée qui peut suivre avec profit la formation, sans distinction de confession. On constate qu’il ne s’agit pas seulement d’étudiants issus des milieux paroissiaux traditionnels, mais de personnes d’origines très diverses, y compris ce que certains appellent les « nouveaux protestantismes », de nombreux étrangers, etc. Ceux là s’inscrivent en licence puis, s’ils souhaitent approfondir, font un Master Recherche, c'est-à-dire orienté sur la recherche personnelle plus que sur la formation professionnelle au métier de pasteur.
Enfin, l’Institut, comme tout établissement de niveau supérieur, a une intense activité en matière de recherche. Colloques, publications, participation à des écoles doctorales aux côtés de l’Université de Montpellier et de l’Institut catholique de Paris, création d’un centre de recherche autour de la pensée de Paul Ricœur, toutes ces activités témoignent de notre volonté de participer, à notre place, aux débats intellectuels de notre temps.
Le poids de ce grand effort, c'est-à-dire une quinzaine d’enseignants, une quinzaine de salariés non enseignants et tout ce qu’il faut pour héberger l’enseignement à Paris et à Montpellier est principalement supporté par les églises fondatrices, c'est-à-dire, in fine, par les cotisations volontaires des paroissiens des églises réformée et évangélique luthérienne de France. C’est un beau témoignage, directement inspiré de l’esprit des grands réformateurs, sur l’importance de l’étude éclairée des textes et sur le débat des idées dans la formation chrétienne.
Après avoir rénové la Faculté de Montpellier, l’Institut a entrepris un grand chantier de restructuration de la Faculté de théologie de Paris. Situé à proximité du Quartier latin, notre site parisien doit impérativement être agrandi et rénové pour accueillir les générations d’étudiants du XXIe siècle.
Il nous manque encore un million d’euros pour achever les travaux. Si l’esprit qu’incarne l’Institut protestant de théologie vous semble important, n’hésitez pas à nous envoyer vos dons par chèque à l’ordre de l’IPT – Projet Arago, à l’adresse suivante : 83 boulevard Arago – 75014 Paris

                                      Faculté de Théologie Protestante à ParisFaculté de Théologie Protestante à Paris

  ↑ Projets de rénovation ↑

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Nouvelles du protestantisme français

Exposition Arcimboldo, au Musée du Luxembourg, rue de Vaugirard, Paris, jusqu’au 13 janvier 2008. La plus grande partie de la carrière de cet artiste italien de la Renaissance se déroula, entre Vienne et Prague, à la cour de Ferdinand 1er de Habsbourg, successeur sur le trône impérial de son frère Charles Quint. Il est connu pour ses portraits allégoriques composés de fruits, légumes et divers objets. Un des portraits exposés,  Le Juriste (Musée National de Stockholm), exécuté en 1566, est identifié comme étant Ulrich Zasius, mais en 1902, le suédois Olaf Granbergen, avait émis l’hypothèse qu’il s’agissait d’un portrait de Calvin. Ce portrait-charge composé de poissons et d’oiseaux plumés, coiffé d’un bonnet noir, portant un manteau de fourrure laissant apparaître un col constitué de pages manuscrites, et un buste formé d’une couverture de livre, présente effectivement une certaine ressemblance avec Calvin, qui était aussi juriste. Deux livres portent les inscriptions Isernia et Bartho, faisant référence aux juristes italiens médiévaux André d’Isernia et Bartholus de Saxoferrato.

Exposition Ferdinand Hodler (Berne 1853-Genève 1918), au Musée d’Orsay, à Paris, jusqu’au 3 février 2008. Ce peintre suisse avait pensé à devenir pasteur, mais il s’imposa comme l’un des plus grands peintres suisses de la fin du XIXe- début XXe siècle. Il travailla essentiellement à Genève. Son style le rattache au symbolisme, et à l’expressionisme ; il excella dans le paysage, le portrait tout comme dans des œuvres décoratives monumentales (grandes toiles peintes ornant l’escalier du musée des Beaux-Arts de Genève).

Le 31 octobre 1517, Martin Luther affichait ses 95 thèses sur la porte de l’église de Wittenberg. Les protestants français célèbrent chaque année la Fête de la Réformation le dernier dimanche d’octobre : cette année, ce fut le 28 octobre.

Le 150e anniversaire du temple du Luxembourg, édifié en 1857 rue Madame, fut marqué le 13 octobre par une conférence-débat ayant pour thème Les protestants à Paris, 1830-2007, un essor continu. Le pasteur Serge Oberkampf anima l’après-midi autour des brillantes interventions d’André Encrevé (présentation historique et sociologique du protestantisme parisien réformé et luthérien du Concordat à 1900), Jean Bauberot (façon dont les protestants étaient perçus au début du XXes.) et Sébastien Fath (diversification du protestantisme au XXes. allant de pair avec les mutations de l’agglomération parisienne, et le développement des sensibilités évangéliques, baptistes, méthodistes et afro-antillaises). Les actes de ces interventions doivent être publiés.

Il y a 400 ans, en 1607, Henri IV créait la manufacture des Gobelins dans le souci de relancer l’économie. Cette manufacture regroupait boulevard St-Marcel (le site actuel fut ensuite choisi pour sa proximité avec la Bièvre) les ateliers de tapisserie de la famille Gobelin, acquise à la Réforme depuis ses débuts et ceux des Van der Planken, protestants d’origine flamande, qui francisèrent leur nom en de la Planche (le nom d’une rue de Paris (7e arr.) perpétue le lieu d’implantation des 1ers ateliers).
La première commande passée par Henri IV en 1607 fut la suite de la tapisserie d’Artémis, composée d’une quinzaine de pièces exposées en 2007 à l’occasion de ce quadri-centenaire. La moitié de cette tenture d’Artémis avait été vendue à la Révolution, puis conservée en Angleterre dans différentes collections privées prestigieuses jusqu’à ces dernières années, où elle put être rachetée grâce au mécénat privé d’une banque. L’ensemble reconstitué fut ainsi réuni pour la première fois depuis la Révolution dans une présentation complétée par les dessins originaux d’Antoine Caron. En effet, cette tenture remarquablement conservée fut exécutée d’après une sélection opérée parmi 70 dessins qu’Antoine Caron avait réalisés au XVIe siècle pour Catherine de Médicis. On retrouve les grandes perspectives architec- turales des autres œuvres de Caron, sa mise en page, car les cartons ont repris fidèlement ses dessins, à l’exception des bordures qui sont dans le style du XVIIe siècle.
Dans ce même souci de relance de l’économie, Henri IV avait créé une manufacture de savon sur la colline de Chaillot. Cette industrie ne connut pas un grand succès et une manufacture de tapis la remplaça sur ce lieu en reprenant le nom de Savonnerie.
La Manufacture des Gobelins regroupe maintenant en un même lieu 3 fabrications : les Gobelins (sur métiers de haute-lisse où la chaine est verticale), la Savonnerie (tapis noué) et la manufacture de Beauvais (métiers de basse-lisse où les fils de chaîne sont horizontaux), créée par Colbert sur l’initiative de Louis XIV qui chercha aussi à doper l’économie par le biais des manufactures royales. De nos jours, ces ateliers ne travaillent que sur commandes de l’Etat, destinées à meubler les bâtiments nationaux (ministères, ambassades, musées) ou à faire l’objet de cadeaux diplomatiques offerts à des gouvernements étrangers.

Le groupe des artistes protestants a inauguré au printemps dernier, au temple des Batignolles, une formule d’exposition permettant aux artistes protestants de présenter leurs œuvres dans leur paroisse. On a pu remarquer entre autres, les œuvres de Jean-Marcel Lèbre aux Batignoles, celles de Francine Wickham et Ambroise Monod (sculptures) à l’Oratoire où Gisèle Casadessus a dédicacé son livre de souvenirs, Le jeu de l’Amour et du Théâtre. Ce fut ensuite aux artistes de Pentemont de présenter leurs travaux. Si vous êtes intéressés par ces manifestations, écrivez au Groupe des Artistes protestants, 4 rue de l’Oratoire, 75001 Paris, ou à « jmarcellebre@orange.fr ».

Les 100 ans du temple du Foyer de l’Ame, Paris ont été célébrés le 6 octobre par un colloque consacré à Charles Wagner et le libéralisme théologique.

Le 450e anniversaire de la fondation de l’Eglise réformée d’Orléans a été fêté les 20-21 octobre par un culte d’action de grâce commémoratif présidé par son nouveau pasteur, Guillaume de Clermont ; du théâtre (L’Evangile de Jean dit par Gérard Rouzier) ; une conférence de Marianne Carbonnier-Burkard, Aux origines de l’Eglise réformée d’Orléans ; un concert : Octonaires sur la vanité de Claude Lejeune sur des poèmes d’Antoine de Chandieu, chantés par l’ensemble Le Beau du Monde. Dans cette ville où des étudiants allemands avaient fait connaître très tôt les idées luthériennes, et qui avait reçu des réfugiés de Meaux, la 1ère église réformée fut en effet dressée en 1557 et représentée au Synode de Paris en 1559. Les premiers pasteurs furent Ambroise le Balleur, Antoine de Chandieu, Ambroise Faget, Pierre Gilbert dit de la Bergerie, et Robert Masson.

Un centenaire est passé presque inaperçu: Louis Bréguet (Paris 1880–St-Germain en Laye 1955), jeune industriel protestant de 27 ans, conçoit la 1ère aile tournante, « le Gyroplane n°1 », doté de 4 voilures de 8m de diamètre et d’un moteur de 30 chevaux. Le 29 septembre 1907, il fait le 1er essai dans la cour de son usine à Douai et s’élève d’1,5 mètre (Musée de l’Air du Bourget, nouvelle salle des hélicoptères).

Le Musée Jeanne d’Albret, Histoire du protestantisme béarnais, à Orthez a participé activement à la 3e édition de la nuit des musées autour du thème « Résistance et clandestinité : les protestants béarnais face au pouvoir royal aux XVIIe et XVIIIe siècles », organisant des visites guidées gratuites le soir du 19 mai, une projection en extérieur d’un film documentaire Mondiu le Désertorthézien de Magalie Baylion, et une pièce mettant en scène Le Procès de Dominique Chéruques, dernier protestant français condamné aux galères. En novembre, un stage de reliure a été organisé pour les bénévoles qui œuvrent à longueur d’année pour la bonne conservation des livres de la bibliothèque du musée. Il a aussi participé à la Journée du patrimoine et aux Journées du Livre d’Orthez, saisissant toutes les occasions pour toucher un  large public. Un très original bijou « saint-esprit » d’Osse-en-Aspe a été confié en dépôt au musée.   
En 1607, un édit royal incorpore au domaine de France les possessions personnelles du souverain, à l’exception du Béarn et de la Navarre, mais Henri IV est assassiné en 1610.

Les Archives départementales du Lot-et-Garonne, à Agen conservent les actes témoins des périodes dévastatrices pour le protestantisme. Ils les ont présentés en octobre-novembre lors d’une exposition intitulée, Protestants en Agenais de Henri IV à la Révolution. Le rétablissement du catholicisme en Béarn par Louis XIII (1620) qui reconquiert Nérac, Clairac et Monheurt, dévaste l’Agenais, assorti d’une politique royale de plus en plus répressive jusqu’à la Révocation, puis le retour vers la tolérance sous Louis XVI est très documenté. Quelques emprunts extérieurs d’objets et d’archives privées complétaient la période du Désert et le Refuge.

En 2008, année officielle de la fondation de Québec, le Musée du Poitou Protestant de Beaussais présentera une exposition concernant les pionniers originaires de la région, du 5 avril au 5 novembre 2008 (05 49 32 83 16). En s’appuyant sur des études généalogiques, on peut constater que les 2/3 étaient d’origine protestante. A travers cette présentation, vous découvrirez les conditions de leur départ, les difficultés de leur installation et la politique de peuplement instaurée par Louis XIV.

La Fédération Protestante de France donne rendez-vous à tous les protestants pour une grande fête du protestantisme, les 30 octobre et 1er novembre 2009 à Strasbourg. L’objectif est de rassembler 10 000 personnes !

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Nouvelles des Sociétés Huguenotes de l'étranger

Le sentier des Huguenots : une marche transfrontalière empruntant le chemin qui fut celui de milliers de réfugiés huguenots, a réuni le 27 octobre plus de 200 participants, sous la forme d’une excursion à pied et en car, les communautés protestantes françaises de Courcelles-Chaussy (environs de metz) et de l’Hôpital, avec l’église allemande de fondation huguenote de Ludweiler. Une célébration bilingue y couronna la journée.       Ludweiler

Plusieurs associations en France, en Suisse et en Allemagne travaillent sur un projet de chemins huguenots, utilisés lors de l’émigration huguenote, occasion de documenter et mettre en valeur un patrimoine souvent oublié.

File written by Adobe Photoshop® 4.0 Début juillet 2007, faisant pendant au monument dédié à Champlain, a eu lieu le dévoilement à Québec du buste de Pierre Dugua de Mons (réplique du monument érigé en 1904 à Annapolis Royal, anciennement Port-Royal en Acadie, fondée par Dugua de Mons en 1605), à l’endroit désigné par Champlain comme le Mont Du Gua, sur les plaines d’Abraham. Cette inauguration annonce les nombreuses manifestations organisées par la municipalité pour le 400e anniversaire de la création de Québec en 1608. La Huguenot Society of Canada a malheureusement cessé ses activités, mais une très active cellule de recherches de la faculté de théologie et de sciences religieuses de Québec, participe aux célébrations : un colloque et une exposition insisteront sur l’histoire protestante de Québec, qui fut complètement occultée durant des siècles par les autorités catholiques. Dugua de Mons, protestant natif de Royan, fut le 1er lieutenant de la Nouvelle France, de 1608 à 1612. On ignore la religion de Champlain, mais on sait que sa mère et sa femme étaient protestantes… (Pour en savoir plus sur le calendrier des célébrations, consultez le site Internet : «  www.villequebec2008.com », et pour les données historiques « www.comitedugua-royan.com »)

L’Assemblée générale de l’Association suisse pour l’histoire du Refuge huguenot s’est tenue à Neuchâtel, le 29 septembre 2007. Le président et la secrétaire générale du Comité y ont assisté et fait la connaissance de son jeune nouveau président, M. Pierre-Olivier Lechot qui a pris la suite de M. Olivier Fatio. Le Pasteur Marc Bridel est toujours responsable du secrétariat. L’archiviste de la ville de Neuchâtel évoqua brillamment l’histoire des gouverneurs de Neuchâtel au XVIIIe siècle, sous domination prussienne : ils furent presque tous des protestants descendants de huguenots qui avaient servi l’armée prussienne. Le roi de Prusse les nomma en remerciement de leur service actif, se faisant volontairement représenter « de loin », sans jamais se rendre lui-même à Neuchâtel, afin de ne pas risquer d’irriter ses sujets.

Le pasteur Paul Lienhardt a trouvé dans les archives de Neuchâtel des documents sur la marquise de Rothelin, princesse Jacqueline d’Orléans Longueville, gouverneur de Neuchâtel, catholique convertie au protestantisme au contact de Farel, et qui se retira à Blandy-les-Tours où elle mourut, et fut enterrée dans l’église. A la révolution, sa tombe est profanée, mais elle est re-enterrée dans le cimetière municipal. Plus tard, on lui élève un monument à l’extérieur. Le pasteur Paul Lienhardt animera notre sortie de printemps à Blandy-les-Tours dont le château vient de rouvrir ses portes, après une magnifique restauration due au Conseil général de Seine-et-Marne ; il nous révélera une page d’histoire du protestantisme qui y est liée.

Irlande : Mrs Petra Coffey (Amis du cimetière huguenot de Cork), nous a informés en juillet 2007, de la découverte d’une sépulture à proximité d’un pin parasol (pinus pinea) près d’une maison huguenote à Wicklow, aux environs de Cork. Il est intéressant de constater que la coutume de planter cet arbre dans le sud-ouest de la France pour signaler les maisons protestantes a été perpétuée par les huguenots outre Manche. L’archéologue chargée de fouiller et de mettre en valeur le site du cimetière huguenot de Cork a retrouvé de nouvelles tombes, mais les inscriptions et les noms sont malheureusement illisibles.

La section irlandaise de la Huguenot Society of Great-Britain and Ireland a une nouvelle secrétaire en la personne de Mrs Elisabeth Bicker. Celle-ci succède à Mrs Annette Camier qui a assuré cette tâche durant de nombreuses années.

Début juillet, nous avons reçu à Paris Mr Bernard Boucher, président de la Société huguenote d’Australie du Sud. M. Boucher fut d'abord membre de la Société huguenote d’Australie basée à Sidney, mais étant donné la dimension du territoire australien, il a crée une nouvelle société dans cette région qui compte de nombreux huguenots.

Une exposition consacrée au peintre John-Everett Millais, fondateur du mouvement pré-raphaélite anglais, est présentée à la Tate Britain (ancienne Tate Gallery, Londres), jusqu’au 13 janvier 08, puis à Amsterdam (Musée Van Gogh15 février-18 mai 08), avant d’aller au Japon.  Son célèbre Huguenot, peint en 1852 (Collection Makins) y figure, entre autres.

La Tate Britain marque également, du 3/11/07 au 1/06/08, le 250e anniversaire de la naissance de William Blake (Londres 1757-1827). Il grava sur cuivre d’extraordinaires illustrations visionnaires (il se disait inspiré directement par les Archanges) de la Bible, essentiellement Ancien Testament et Apocalypse, et du Livre de Job (1826),qui choquèrent à leur parution les représentants de l’église anglicane.  Sa Jerusalem publiée en 1820 est inspirée des théories du suédois Swedenborg et de l’Eglise de la Nouvelle Jerusalem fondée à Londres en 1784, qui rejetait l’enseignement trinitaire pour une relation directement inspirée de l’appel divin.

 

 

 

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Bibliothèque huguenote

Pierre BRONN (sous la direction de), Le protestantisme en pays messin, Ed. Serpenoise, 234p. 30 € L’exposition présentée, fin 2005-2006, à Metz au Temple Neuf a permis de réaliser combien cette région a été protestante dès son origine, fournissant à l’époque de la Révocation une très importante immigration dans les pays du Refuge, et plus particulièrement en Allemagne. Cet ouvrage collectif retrace cinq siècles d’histoire.

Jean-Claude EYRARD ET Georges KREBS, Le Protestantisme Français et le Levant de 1856 à nos jours, Ed. Présence protestante au Liban et Oberlin, 270 p. Très bien documenté grâce aux archives inédites de l’association Présence protestante française au Liban (PPFL) l’histoire du lycée protestant français de Beyrouth, toujours très prisé de l’élite libanaise, est, entre autres, passionnante.

Alain Frerejean, Les Peugeot, deux siècles d’aventure, Flammarion, 2006, 425p. 23 €. De la farine à l’industrie automobile, en passant par l’indiennerie, les ressorts de montre, les lames de scie, les crinolines, les outils (du jardin à la dentisterie), les tondeuses à chevaux, les moulins à café, les cycles… ce livre retrace l’aventure industrielle de la famille Peugeot au cœur du Pays de Montbeliard, profondément marqué par sa culture luthérienne, les destins croisés des Mettetal, des Japy, et de la population locale qui y fut associée.

Michel HAU, La maison De Dietrich, de 1685 à nos jours, Edition Association De Dietrich, Château de Reichshoffen, F-67110 Reichshoffen, 20 €. Quatre siècles d’évolution d’une société industrielle dirigée depuis son origine par la même famille de tradition protestante.

Arlette JOUANNA, La Saint-Barthélemy, les mystères d’un crime d’Etat, Gallimard, 411p. 26 €. Balayant beaucoup d’idées reçues, l’auteur analyse d’un œil neuf l’assassinat de Coligny d’une part, celui des principaux chefs protestants sans doute ordonné par Charles IX, et les distingue des massacres civils incontrôlés qui s’ensuivirent en d’autres villes de France.

Pierre de l’ETOILE, A Paris pendant les guerres de religion, présenté, annoté et mis en français moderne par Philippe Papin, ed. du Seuil, 30 €.

Virginie MONNIER, Edouard André. Un homme, une famille, une collection, Editions de l’Amateur, 253p. 24,70 €. Révèle les multiples facettes de ce descendant d’une famille nîmoise de banquiers protestants, dont l’hôtel particulier du boulevard Haussmann, devenu Musée Jacquemart André, est connu de tous les amateurs d’art. Il fut député, président de l’Union des Arts Décoratifs, propriétaire de la Gazette des Beaux-Arts, fondateur de Sciences-Po...

Anne Puaux, La huguenote Renée de France, Ed Hermann, 1997. Fille de Louis XII et d’Anne de Bretagne, elle épousa en 1528 Hercule II d’Este, duc de Ferrare. Elle reçut à la cour de Ferrare de nombreux protestants dont Clément Marot et Calvin (en 1536), ainsi que des Italiens gagnés aux idées nouvelles. Veuve, elle s’installa dans son château de Montargis où elle continua à accueillir des coreligionnaires, s’efforçant de faire de sa ville une ville neutre au cœur des guerres de religion. Jean Clouet nous a laissé d’elle un fin portrait (Musée Condé, Chantilly).

Historia thématique, n°109, sept-oct. 2007: Les Protestants et n°110, nov-dec 07, Jésus cet inconnu, biographie non autorisée, 5,60 € l’un.

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Emissions de radio  2007-2008 

 Le premier dimanche de chaque mois, avant le Culte (écouté par 150 000 auditeurs) à 8 h 25, sur France-Culture (FM. 93.5 en région parisienne), le Comité dispose de l’antenne pour son émission. Nous pouvons vous en envoyer le texte sur demande, contre l’envoi d’une enveloppe timbrée. Étant donné l’intérêt suscité par ces émissions, nous en reproduisons souvent le texte dans La Lettre. Depuis quelques mois, il est possible de télécharger les émissions durant la semaine qui suit leur diffusion, sur le site : www.radiofrance.fr/chaines/France-culture2/sommaire
Les sujets suivants ont été programmés en 2007 et sont prévus pour 2008 :

  • 7 janvier 2007 : Denis CARBONNIER : Les huguenots du pays messin
  • 4 février 2007  : Pasteur Raphael Picon : « Evangile et Liberté » a cent-vingt ans. Le protestantisme libéral 
  • 4 mars 2007 : Alix GUIRAUD : Le récit de Jean Olry
  • 1er avril 2007 : Arnaud BAUBEROT : Le centenaire du scoutisme créé par Baden Powell
  • 6 mai 2007 : Pasteur Otto Schaeffer : Les jardins huguenots
  • 3 juin 2007 : Christiane Guttinger : La culture luthérienne en Saxe
  • 1er juillet 2007 : L’Assemblée du Désert 2007 : Histoire et avenir des mouvements de jeunesse protestants
  • 5 août 2007 : Edith WEBER : Hommage à Dietrich Buxtehude pour le tricentenaire de sa mort.
  • 2 septembre 2007 : Pasteur Roland Kauffmann : 500ème anniversaire de la naissance de Jean Sturm
  • 7 octobre : Eric Bungener : Une famille huguenote, les frères Merle d’Aubigné.
  • 4 novembre : Gabrielle Cadier : Vauban et son Mémoire pour le rappel des huguenots
  • 2 décembre : Denis Soubeyran : L’Institut Protestant de Théologie de Paris.
  • 6 janvier 2008 : Denis Carbonnier, Bref historique et présentation du Comité.
  • 3 février : Christina Griffiths : Marie Dentière, une figure de la Réforme genevoise.  
  • 2 mars : Danielle Jeanne et Nathalie Leenhardt : Quel langage pour la Parole ? Colloque du 29 mars 2008 organisé par le service radio de la FPF.
  • 6 avril : Les Deschezeaux entre Norvège et France : la saga d’une famille huguenote.
  • 4 mai : Rhea Atwood : Des Huguenots aux Bermudes.  
  • 1er juin : Les pionniers du Québec originaires du Moyen Poitou, une exposition du Musée du Protestantisme Poitevin à Beaussais.
  • 6 juillet : L’Assemblée du Désert 2008
  • 3 août : Le centième anniversaire du Gyroplane :Louis Bréguet et ses ascendants

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Comite Protestant des Amitiés Francaises à l’Étranger
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