Le cinq centième anniversaire de la naissance de Heinrich Bullinger

La Fédération des Eglises suisses, la ville et l’Eglise de Zürich, puis l’Université de Zürich, dans un grand congrès international, ont fêté cet été le 500e anniversaire de Heinrich Bullinger, né en 1504 à Bremgarten, dans l’actuel canton d’Argovie, mort à Zürich en 1575. Sans avoir eu dans l’histoire le même impact que Calvin, son contemporain, Bullinger est cependant l’une des grandes figures de la Réforme suisse et du protestantisme européen de son temps.

Entre Calvin et Bullinger, bien des proximités ont existé. A commencer par leur parcours : ce sont les études universitaires et les lectures humanistes qui ont mené les deux jeunes gens, en des lieux et des moments différents, à la nouvelle foi « évangélique » et à la théologie. Bullinger avant Calvin, et dans l’espace germanophone : dès 1520, à l’Université de Cologne, il découvre en même temps Erasme, Luther, les Pères de l’Eglise et l’Ecriture sainte. En 1523, il est acquis aux idées nouvelles ; appelé à l’école du couvent cistercien de Kappel, près de Zurich, il donne des cours sur l’épître aux Romains, à la manière humaniste « évangélique ». C’est à cette époque que Bullinger rencontre Zwingli, le prédicateur qui venait d’introduire à Zürich une « réforme » en rupture avec l’Eglise traditionnelle ; tous deux s’accordent sur le principe de l’Ecriture comme norme de toute doctrine et de toute pratique religieuse et éthique ; et sur une compréhension du sacrement de la cène, où la présence du corps du Christ est comprise de façon « symbolique ».

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L’exode huguenot

Fondé en 1915, le Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Etranger a pour but de maintenir le contact entre d’un côté, les Sociétés Huguenotes et les Eglises protestantes dans les anciens pays du Refuge – ces pays qui ont accueilli les protestants français persécutés dans leur pays -, et de l’autre côté, la France et les protestants français.

On parle du « Refuge ». En fait il y a eu deux Refuges :

  • Une première vague d’émigration pour cause de religion a eu lieu au XVIe siècle, dès les années 1530-1540, puis s’est intensifiée à la suite de la Saint-Barthélemy, le 24 août 1572. Cet exode a surtout concerné Genève au temps de Calvin et l’Angleterre sous le règne d’Elisabeth Ière.
  • La seconde vague de l’exode, quantitativement beaucoup plus importante, a lieu au cours de la période qui précède et suit la Révocation de l’Édit de Nantes, en 1685.

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Pierre Dugua de Mons

Les associations franco-canadiennes sont actuellement en effervescence pour préparer les festivités des célébrations du quatrième centenaire de la fondation de la Nouvelle France par un gentilhomme huguenot méconnu : Pierre Dugua de Mons.

Qui était ce riche huguenot saintongeais, né à Royan vers 1560 ?

Pierre Dugua de Mons participa, en Normandie, à la lutte de la monarchie contre la Ligue catholique et l’Espagne au tout début du règne d’Henri IV. Le Roi l’estima et le récompensa en 1594.

La paix revenue, Pierre Dugua de Mons entreprit un voyage en 1599, en compagnie de Pierre Chauvin de Tonnetuit, notable protestant de Honfleur qui s’intéressait au commerce des fourrures avec les Amérindiens.

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Le centenaire du temple de Villefranche-sur-Saône

L’Eglise réformée de Villefranche-sur-Saône vient de fêter, dans la joie, le centenaire de la construction de son temple.

A cette occasion, un groupe de travail s’est constitué autour de Pier Van de Kouwe, originaire des Pays-Bas. Ensemble, nous avons recherché les traces de notre communauté dans l’histoire de Villefranche et du Beaujolais alentour, et nous avons fait quelques découvertes que nous sommes heureux de partager avec vous ce matin.

En 1562, lors des guerres de religion, les troupes protestantes ont pris possession de la ville. Ces troupes étaient commandées de Lyon par le cruel Baron des Adrets. Elles ont commis des actes inqualifiables : elles ont incendié la maison de ville, dévasté la Collégiale Notre-Dame des Marais, chassé les malades des hôpitaux, elles ont volé, brutalisé…

Mais les échevins, comme la majorité des habitants catholiques de la ville, ont toujours fait preuve d’une grande modération envers les huguenots. Ils ne les ont jamais pourchassés et les ont même épargnés lors des « Vêpres lyonnaises » qui sont la réplique de la Saint-Barthélémy.

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Jan Laski

Le nom de la Pologne n’est guère associé à l’histoire de la Réforme. Pourtant ce pays a donné un réformateur d’importance, qui, il est vrai, a vécu et œuvré pour l’essentiel en dehors de son pays.

Il s’agit de Jan Laski (dit aussi Johannes a Lasco), né en 1499 à Lask, en Grande Pologne, dans une famille aristocratique qui jouait un grand rôle dans le pays ; son père était sénateur, son oncle fut chancelier de la couronne puis évêque de Guiezno. Il passa son enfance à Cracovie, puis, en 1514, accompagné de ses deux frères, il partit pour l’Italie ; ils y furent retenus durant quatre ans par leurs études. Jan fut ordonné prêtre en 1521. Son oncle, qui avait financé ses études et nourrissait de grandes ambitions pour lui, lui procura des prébendes et le fit accéder à une position élevée dans l’administration épiscopale, en attendant qu’il devint évêque. Jan Laski exerçait en même temps de hautes fonctions dans l’administration du royaume.

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Martin Luther et Katharina Von Bora

« Katie » par Lucas Cranach l’ancien Château de Wartburg
« Katie » par Lucas Cranach l’ancien Château de Wartburg

Le Comité protestant des Amitiés françaises à l’étranger se propose de  consacrer une suite d’émissions aux premiers réformateurs du XVIe siècle.

Le premier est Martin Luther, né en Allemagne, à Eisleben, en 1483. Au lieu de commencer les études de droit que son père avait envisagées pour lui, il devient moine chez les Augustins d’Erfurt. Docteur en théologie, l’étude des Psaumes et de Paul le convainc que tout homme est sauvé par l’amour gratuit de Dieu, base de sa doctrine de « justification par la grâce seule ». Il s’indigne de la vente des indulgences destinées à financer la somptueuse basilique St-Pierre de Rome qui est en contradiction avec la Bible. Ses 95 thèses contre les indulgences placardées sur la porte de l’église de Wittenberg en 1517 lui valent un procès à Rome, aboutissant à son excommunication en 1521.

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Le 350ème anniversaire de la Reine Charlotte-Amélie et l’Église Réformée Française de Copenhague

Charlotte Amélie, Reine de Danemark en 1670, épouse de Christian V de Danemark, second monarque absolu de ce pays qui voulait alors politiquement imiter la France, est l’unique souveraine calviniste qui ait régné sur ce pays très officiellement luthérien depuis 1536.

Elle eut quatre enfants de son époux, et Christian V fut pour sa femme un parfait gentilhomme. Il avait eu la chance de la rencontrer à ses quatorze ou quinze ans lors d’un voyage en Hesse, chez son père le prince de hesse-Cassel et sa mère une marquise de Brandebourg. On possède peu de tableaux la représentant, mais elle avait un frais minois, de type presque méridional, qui a dû plaire au futur fiancé, lassé peut-être des beautés walkyriennes de son propre pays.

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Rapport de la XIIème Réunion de Descendants de Huguenots en Bretagne

La douzième rencontre internationale de descendants de Huguenots s’est déroulée à la mi-septembre dernier, et pour la première fois en Bretagne. Cela peut paraître étonnant mais nous allons nous en expliquer.

Cette rencontre internationale est organisée tous les trois ans par notre Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger, dont le rôle est d’entretenir nos liens avec les Sociétés étrangères de descendants de huguenots qui, au XVIe, XVIIe et au début du XVIIIe siècle ont tout quitté pour rester fidèles à leur conscience, en bravant l’interdiction de quitter le royaume de France. Leurs descendants sont devenus hollandais, allemands, suisses, anglais, américains voire sud-africains. Il en existe même en Australie et cette année, la Nouvelle Zélande était représentée. Nous étions 112 participants à cette réunion dont plus de 60 étrangers.

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L’Eglise Protestante Française de Londres

L’Église Protestante Française de Londres, installée à Soho Square, vient de vivre un temps fort en célébrant le 450ème anniversaire de sa fondation.

Son histoire, que nous allons tenter de résumer, est celle des vagues successives de huguenots réfugiés en Angleterre sous l’effet des persécutions religieuses que la France a connues avec le développement des idées de la Réforme.

Dès 1540, avec édit de Fontainebleau ordonné par François Ier, puis sous le règne d’Henri II, lorsque fut instituée la Chambre Ardente de Paris, Londres accueille une première vague de réfugiés.

A ce premier groupe de réfugiés, sous l’influence conjuguée de son oncle, le Protecteur Somerset et l’Archevêque de Canterbury, Cranmer, tous deux sensibles aux idées de Réforme, le très jeune roi Édouard VI accorde sa protection et signe, le 24 juillet 1550, les lettres patentes qui reconnaissent l’existence de l’Église des Étrangers de Londres, et la consacre comme « Église Établie » au même titre que l’église d’Angleterre.

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L’influence des Coligny à La Roche Bernard

La prochaine Réunion Internationale de descendants de Huguenots qui se déroulera en Bretagne en septembre prochain fournira l’occasion de rappeler l’influence des Coligny à La Roche-Bernard.

L’établissement de la religion réformée à La Roche Bernard, dans le Morbihan, au XVIème siècle, procède de l’implantation de la famille Coligny dans cette région. Gaspard Ier de Chatillon, maréchal de France, eut trois fils: – Odet de Chatillon, du nom d’une propriété dans le Loiret; – Gaspard de Coligny, propriété dans l’Ain, – François d’Andelot, une terre en Franche-Comté.

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