Nouvelles du protestantisme français (Lettre 68)

Annulée en 2020 pour cause de pandémie, l’Assemblée du Désert 2021 s’est tenue sous les chênes et châtaigniers du Musée du Désert à Mialet, le dimanche 5 septembre, sur le thème « Une religion de liberté et de sincérité », associée à la commémoration du 150ème anniversaire de la Mission populaire fondée par le pasteur Robert McAll, au lendemain de la Commune. Le président de la « Miss Pop », le pasteur Olivier Bres, assura le prêche et une exposition de panneaux disposé dans la Bergerie en retraçait l’histoire jusqu’à son action actuelle. Dans le hall d’entrée du musée du Désert, une exposition montée par l’atelier Grizou illustrait la biographie du pasteur Henri Nick (1868-1954) qui, après avoir été pasteur à Mialet, développa une action de christianisme social dans la région de Lille.

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   Nouvelles des sociétés huguenotes de l’étranger (Lettre 68)

 

L’Eglise française de Londres, dernière église du Refuge active en Angleterre, a réussi à lever assez de fonds (1,4 millions) pour assurer la rénovation, la transformation et l’aménagement de ses sous-sols, en faisant appel aux descendants de huguenots anglais, aux anciens et actuels membres de cette église, confortée par une participation de l’Eglise anglicane et même de catholiques, en dépit des difficultés engendrées par le Brexit et l’augmentation des coûts entre le projet et sa réalisation. Ainsi, le 14 novembre dernier, les locaux rénovés de l’Eglise protestante française de Soho à Londres ont été inaugurés, conjointement à la célébration du souvenir du 11 novembre. Devant une nombreuse assistance, Leila Hamrat, ancienne pasteure, a assuré la prédication. L’Eglise protestante de Soho pourra ainsi continuer à jouer outre-Manche un rôle majeur sur le plan de la spiritualité huguenote et des relations protestantes francophones.

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Bibliothèque huguenote (Lettre 68)

La Librairie Calvin a renforcé son site et ses services par internet, www.librairiejeancalvin.fr et a ouvert une nouvelle librairie à Rennes (Alès 04.66.86.16.61 – Paris 01.42.45.07.44 – Cholet 02.41.58.01.17) Patrick Cabanel et André Encrevé (sous la direction de), Dictionnaire biographique des protestants, tome 1 (ABC), tome 2 (E à G) – Le 3ème tome devrait … Lire la suite

L’Eglise protestante espagnole (Lettre 67)

par Christiane Guttinger

 

Toute velléité de Réforme en Espagne fut impitoyablement éradiquée par l’Inquisition[1], et cependant une Bible en espagnol publiée à Amsterdam en 1602[2].

L’Eglise protestante espagnole (IEE, Iglesia evangelica espaniola), ne sortit ainsi de la clandestinité qu’en 1869, fondée l’année où une nouvelle constitution monarchique et libérale, accorda la liberté de culte. Sa première assemblée générale se tint à Séville en 1872, sous la dénomination d’Église chrétienne espagnole, devenue au XXe siècle, Eglise évangélique espagnole.

En 1980, après le rétablissement de la monarchie constitutionnelle, l’Etat ne reconnaissant qu’un seul représentant par confession – autre que juive, musulmane ou catholique – la poussa à œuvrer à la création d’une Fédération, la FEREDE, regroupant les églises protestantes, rejointes par les orthodoxes et les adventistes. Toutes Eglises confondues, l’Espagne compte un million de protestants sociaux dont 300 000 pratiquants. L’Eglise protestante espagnole est une église unie[3] qui regroupe réformés, presbytériens, congrégationalistes, méthodistes et luthériens issus de missions étrangères présentes depuis la fin du XVIIIes, et compte 3 000 membres. Sa confession de foi est très proche de la confession de foi suisse.

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Guillaume de Nautonier de Castelfranc, Géographe du roi Henri IV (Lettre 67)

par Gérard Alaux

 

Gravure de Guillaume de NautonierLe 16 décembre 1620, il vient juste d’y avoir 400 ans, Guillaume de Nautonier s’éteint dans son château de Castelfranc, situé sur la commune de Montredon-Labessonié, dans le département du Tarn.

Issu d’une famille aisée de commerçants du Rouergue, récemment anoblie, Guillaume Nautonier naît le 10 août 1560, près d’Albi, à la toute fin du règne de François II. Son père, qui a embrassé très tôt la religion réformée, le destine à l’état ecclésiastique. Il l’envoie à Lausanne pour s’y former à la théologie. Nautonier entame parallèlement des recherches mathématiques et dans le domaine de l’astronomie.

Il voyage aussi à travers l’Europe au Portugal, en Hollande, en Italie, au Danemark, pour approfondir ses recherches. A son retour en France en 1590 un an après l’accession au trône d’Henri IV, il est nommé pasteur à Réalmont. Il participe activement aux synodes régionaux et nationaux.

En 1593, Nautonier publie son premier ouvrage intitulé « Excellents proverbes composés par le Roy Salomon et réduits en lieux communs selon l’ordre de l’alphabet pour le soulagement des lecteurs ».

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Pierre Toussain(1499-1573), Réformateur de Montbéliard (Lettre 67)

par Christiane Guttinger

 

Pierre Toussain est né en Lorraine en 1499 dans une famille noble, catholique et aisée. Après des études à Metz, Bâle, Cologne, Paris et Rome, il devient, en 1515, chanoine de Metz. Ouvert aux idées humanistes et réformatrices, il en est chassé en 1526.

Il retourne alors à Paris, où il devient l’aumônier de Marguerite de Navarre, mais doit, en 1531, se réfugier en Suisse où il prend contact avec Zwingli, Farel, et surtout Oecolampade qu’il avait déjà côtoyé comme étudiant, à Bâle.

Personnalité indépendante, Pierre Toussain s’insère ainsi dans le réseau de la Réforme qui n’a pas été pensée comme une nouvelle Eglise, mais une rénovation, une ouverture de la religion chrétienne à la modernité et l’esprit scientifique, une rupture avec le cléricalisme.

Toussain est alors invité en 1535 par le duc Ulrich de Wurtemberg, à poursuivre la Réforme implantée par Farel à Montbéliard. Il y régnait alors une situation unique, alliant liberté de conscience et paradoxe culturel. Sous l’autorité du Wurtemberg, le pays était de langue et culture française, mais le peuple parlait un patois de langue d’Oïl, proche de celui de certaines vallées vosgiennes.

Photo du temple Saint GeorgesMontbéliard fut une étape pour les réformés français sur le chemin de l’exil. Certains s’y établirent, si bien qu’une

église des réfugiés, le temple Saint-Georges(Sa construction commencera en 1674 et sera interrompue deux ans plus tard du fait de l’incursion des troupes de Louis XIV dans la principauté.), sera édifiée ultérieurement dans le nouveau faubourg.

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Olave Baden-Powell L’aventure scoute au féminin (Lettre 67)

par Denis Carbonnier

 

Iière d ecouverturedu livre de Ph. Maxence avec le portrait de Olave Baden PowellIl y a quelques années, lors des commémorations du centenaire du scoutisme, la personnalité de Robert Baden-Powell fut largement évoquée. On sait qu’il s’était rendu célèbre dans tout l’Empire britannique par son action durant la seconde Guerre des Boers en 1899-1900, au cours de laquelle il avait fait la preuve que des jeunes étaient tout à fait capables de réussir une mission, pourvu qu’on leur fasse confiance.

Son manuel, Scouting for boys, publié en 1908, fut un immense succès ; ses conseils suivis par nombre d’éducateurs auprès des jeunes garçons britanniques des quartiers déshérités. Le scoutisme était né. En 1910, ayant pris sa retraite avec le grade de lieutenant-général, il décida alors de mettre en pratique, au service de jeunes garçons et dans une optique de paix, tous les principes observés à la guerre.

Baden-Powell avait envisagé dès 1907 que le scoutisme puisse s’adresser aux deux sexes ; aucune structure n’avait cependant été mise en place pour les filles. Mais, sans attendre la moindre autorisation, les sœurs, cousines ou amies des jeunes adolescents qui pratiquaient le scoutisme, se sont lancées de leur côté, en revêtant l’uniforme scout, en se constituant en patrouilles, en choisissant leur totem, en préparant des épreuves devant les conduire à la promesse et aux brevets. Bref, elles étaient prêtes ! En 1910, la sœur cadette de Baden-Powell, Agnès, crée donc une structure pour les accueillir : les Girl-Scouts.

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Centenaire de la mort d’Eugène Burnand (1850-1921) (Lettre 67)

par Christiane Guttinger En écho au centenaire de la mort du peintre-graveur franco-suisse Eugène Burnand, à Paris, en 1921, je vous propose d’évoquer plus particulièrement son œuvre religieuse et son profond attachement à la France. Né en 1850 à Moudon, dans le canton de Vaud, Eugène Burnand, obtient son diplôme d’architecture au Polytechnicum de Zurich, … Lire la suite

Les 400 ans du siège de Montauban (Lettre 67)

par Hélène GUICHARNAUD La ville de Montauban s’apprête à célébrer un événement qui a fait date dans la mémoire collective de ses habitants : le siège mis devant elle par Louis XIII en 1621, il y a donc exactement 400 ans. Cet événement prend place dans le cadre des tentatives du jeune roi (il est dans … Lire la suite

Nouvelles du protestantisme français (Lettre 67)

Les musées du protestantisme ont fait preuve d’une grande réactivité avec le déconfinement culturel. Après une mise en sommeil contrainte, la réouverture des lieux culturels annoncée pour le 19 mai a redonné espoir à tous les partenaires qui se sont préparés avec optimisme à l’accueil des visiteurs pour la saison estivale, et nous efforçons d’en faire ainsi l’écho. Vous trouverez en page de couverture le riche programme estival du Musée du Désert.

Le musée du Bois Tiffrais invite à sa fête d’été, le dimanche 11 juillet, avec un culte à sous le grand chêne, une conférence de Nicole Vray sur Bernard Palissy et la visite du musée.

Le Temple protestant de La Rochelle a programmé une série de conférences pour commémorer le 450e anniversaire de la Confession de foi des Eglises réformées de France, dite « de la Rochelle ».

Le Musée du Poitou protestant, à Beaussais, met à l’honneur des femmes protestantes par une exposition temporaire jusqu‘au 10 octobre, et Didier Poton y a donné sur une conférence sur Jeanne d’Albret à la Rochelle, 1568-1572 : La reine de Navarre, rejoint à la Rochelle en 1569 les Grands du parti huguenot afin de leur présenter son fils Henri (futur Henri IV). La Rochelle devient ainsi la capitale politique et militaire du protestantisme français. C’est aussi lors de ce séjour qu’elle comprend et soutient par la signature de lettres de course la guerre maritime contre les Espagnols initiée par l’Amiral de Coligny. C’est aussi l’occasion pour elle d’organiser un synode national en 1571 qui, en présence de Théodore de Bèze, établit la Confession de foi dite « de La Rochelle ». Par son soutien au collège rochelais et à la fondation d’une académie, elle joue un rôle décisif dans la nécessité de former rapidement les futurs pasteurs, indispensables au développement de la réforme calvinienne française.

Affiche pour l'exposition La Princesse PalatineL’exposition La princesse Palatine (1652-1722), La plume et le soleil, fermée lors du confinement, prolongée jusqu’au 27 juin au musée des Avelines à Saint-Cloud, rassemblait une centaine d’œuvres, peintures, gravures, dessins, tapisseries, objets d’art et lettres manuscrites, prêtés par la BNF, et les plus grands musées. Elisabeth-Charlotte de Bavière, fille de l’Electeur palatin Karl-Ludwig, épousa Philippe d’Orléans, frère de Louis XIV en 1671 à l’âge de 19 ans, portant les titres de duchesse d’Orléans et de « Madame ». Liselotte, princesse allemande élevée protestante se convertit par obligation au catholicisme. Elle bénéficiait d’un appartement à Versailles, mais lui préférait le château de Saint-Cloud, « le plus bel endroit au monde ». Témoin privilégié des mœurs de la cour, elle a laissé une abondante correspondance pleine de verve envoyée à sa famille, ainsi qu’en donne un aperçu son autodescription : « Ma taille est monstrueuse d’épaisseur ; je suis carrée comme un dé à jouer. Ma peau est d’un rouge tacheté de jaune : je commence à grisonner, et mes cheveux sont poivre et sel ; mon front et mes yeux sont tout ridés, mon nez toujours aussi de travers et par-dessus le marché tout brodé de la petite vérole ainsi que mes deux joues plates. J’ai un double menton, les dents gâtées, la bouche un peu endommagée, plus grande et plus ridée ; vous jugez de ma jolie figure ».

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