D’une Église plantée à une Église dressée
L’exemple de l’Église réformée d’Anduze (1560)

carte d'Anduze de 1638
Anduze de 1638
Durant l’été 2010, une exposition était proposée aux visiteurs retraçant les 450 ans de l’Eglise réformée d’Anduze. C’est en effet le 20 juin 1560 que l’Eglise réformée d’Anduze a été « dressée » à Anduze.

Pour Théodore de Bèze, le “successeur” de Calvin à Genève, le ministère de la parole et la discipline sont les deux traits qui font une “Église dressée”, une Église sur le modèle de Genève. A défaut, tout au plus peut-on reconnaître une “Église plantée”. De fait, dès le début des années 1540, en dépit de la répression antihérétique dans le royaume, de petites Églises clandestines sont signalées en France. Elles ont été “plantées” par des prédicateurs éphémères s’échappant dès que repérés, des maîtres d’école ou des religieux entrés en dissidence à la suite de lectures ou de voyages.

photo du temple d'Anduze
temple d'Anduze
La ville et la région d’Anduze n’ont pas échappé à ce mouvement. En 1547, un frère cordelier n’avait pas hésité à prêché dans l’Eglise catholique les idées nouvelles, au grand dam du reste du clergé mais sous les applaudissements d’une partie de la population. Les bibles traduites en français, acquises auprès de colporteurs venant de Genève en descendant la vallée du Rhône, étaient diffusées par les commerçants revenant de la foire de Beaucaire. La famille Airebaudouze, qui avait acquis la baronnie d’Anduze en 1545, s’est ensuite prononcée pour la Réforme. L’un des fils, archidiacre à la cathédrale de Nîmes, est alors parti à Genève pour y étudier la théologie et est devenu un prédicateur de renom sous le nom de Monsieur d’Anduze. On rapporte qu’en 1557, des prédicateurs venant de Genève ont été accueillis à bras ouverts par les habitants d’Anduze et des environs, prêchant devant des assemblées de 2 à 3.000 auditeurs. Il ne s’agissait cependant là que d’une église « plantée ».

D’après Théodore Bèze, la première Église réformée « dressée », à la genevoise, est née à Paris en septembre 1555. Presque en même temps sont « dressées » les Églises de Poitiers, Angers, Loudun, Meaux. En l’espace de cinq ans, dans toutes les provinces, plus de douze cents « petits troupeaux » se sont constitués en Églises réformées clandestines, sur le modèle de Genève. Le pullulement des Églises réformées en France entre 1555 et 1560 reflète un bond en avant des adhésions individuelles et familiales à la « nouvelle religion ». La population réformée du royaume atteint environ 10 % de la population globale : gens des villes pour la plupart, avec une forte présence de noblesse, d’élites municipales, de juristes. À ce moment, la clandestinité n’est plus tenable, pas plus que la politique de répression. Les assemblées se tiennent souvent au grand jour et en pleine ville.

Les Églises réformées « dressées » suivent la liturgie de Genève, avec le chant des psaumes. Elles sont pourvues chacune d’un corps d’anciens, tandis que les ministres passent fréquemment d’un lieu à l’autre et contribuent à l’essaimage. C’est ainsi qu’à Anduze, le 20 juin 1560, l’« Eglise de Dieu » est dressée, c’est-à-dire définitivement organisée. Des registres sont ouverts pour y consigner tous les actes publics : naissances, mariages, décès. Anduze a un pasteur venu de Genève, un consistoire composé de diacres et d’anciens. La rupture avec Rome est consommée. La population entière, hormis trois familles restées catholiques, entre résolument dans les rangs de la Réforme, y compris les prêtres et le vicaire d’Anduze.

par Denis Carbonnier

1 réflexion au sujet de « D’une Église plantée à une Église dressée <br />L’exemple de l’Église réformée d’Anduze (1560) »

  1. Des occidentaux, amis ou csnsainoances de passage, des gens non Chinois, souvent francophones, globalement bien intentionne9s, souvent intelligents, cultive9s, e9duque9s et plus meame sans affinite9s mais en passant longuement par l’universite9 ou d’autres e9tablissements d’apprentissage de haut niveau, souvent lie9s e0 l’e9conomie et au commerce, m’ont dit e0 plusieurs reprises : ab Il faut leur laisser du temps, ce qu’ils accomplissent est de9je0 extraordinaire. Nous, on ne peut pas se rendre compte… bb Je mets les guillemets parce que j’ai de9je0 entendu e7a mot pour mot sans que la formulation de9range… Je vais encore citer le grand Karl, dans un article intitule9 la mentalite9 de marche9 est obsole8te Le premier sie8cle de l’c8re de la machine s’ache8ve dans la crainte et l’anxie9te9. Ses re9ussites mate9rielles colossales s’expliquent par la soumission volontaire et, il faut le dire, enthousiaste de l’homme aux besoins de la machine. Ces gens que tu qualifie de souvent intelligents, cultive9s, e9duque9s et plus meame sans affinite9s mais en passant longuement par l’universite9 ou d’autres e9tablissements d’apprentissage de haut niveau ne sont rien d’autres que des esclaves amoraux, formate9s e0 eatre les esclaves de la machine. Et de voir l’humanite9 que de9teste tant leurs maeetres, e7a les rend enthousiaste, naturellement, parce qu’ils vivent dans un monde absurde, le monde de la servitude volontaire. Ils n’aiment pas les hommes et les pays, juste leur syste8me auquel ils croient comme ces preatres e9vange9listes, ils n’aiment pas les peuples qu’ils viennent convertir, ils n’aiment que leur conversion. Ce n’est pas la haine violente, brutale, qui s’exprime avec agressivite9, c’est la haine perverse, embrassant sa victime pour mieux l’e9touffer. Ils ne sont pas enthousiaste pour la Chine, ils sont enthousiaste pour la grande transformation e0 laquelle ils assistent. Tu imagines un chre9tien, born again lambda, assister e0 un remake (grossier certes, mais bon) de la re9surrection de Je9sus? Imagines ce qu’il peu se passer en lui, dont la simple prononciation du mot Je9sus le met en transe? Et bien ils sont pareils, c’est exactement e7a! Ce sont des bigots qui assistent e0 une reconstitution grandeur nature de la naissance de leur religion. Et s’il fallait les appeler les transforme9s ? Pendant ce temps, la France perd Ferrat, (Pierre Haski e9crit un me9diocre article sur lui au passage). Lui qui n’e9tait qu’un compagnon de route pour le pcf (des communistes l’ont sauve9 et cache9 des nazis pendant la guerre, e7a marque), chantait Camarade , Le Bilan ou encore dans la jungle ou dans le zoo , e0 la une entre autre en ve9rite9, sa cause, c’e9tait Antraigues sur volane , tout les Antraigues sur volane du monde, dont la religion de ces gens e0 jure9 la disparition.(5 000 personnes pour assister aux obse8ques, une e9motion populaire surprenante pour un chanteur d’abord censure9 puis absent depuis 5 de9cennies, au be9ne9fices des entreprises d’abrutissement des johnny ou des michel sardou )ps: Jacques Tati sur France 2!!! Dans le meame esprit en fait!

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