La Société huguenote en Pologne

C’est avec joie que le Comité protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger a appris la naissance d’une société huguenote en Pologne en l’an 2000. Son fondateur, Casimir Bem, a déjà rassemblé 45 membres, l’un d’entre eux étant même domicilié aux États Unis.

Nicolas de Lacoste, diplomate protestant attaché à l’Ambassade de France à Varsovie, a aidé Casimir Bem à créer la société.

La Société huguenote en Pologne a des membres répartis dans tout le pays, la majorité se trouvant toutefois à Varsovie et à Lodz. Un bulletin paraît deux fois par an, rédigé en polonais, français et anglais. Il présente des comptes rendus des réunions de la société et des communications sur l’histoire des huguenots.

La société huguenote en Pologne a son siège à l’Eglise Réformée évangélique à Varsovie. Cette vaste église compte 400 membres et une centaine de personnes y assistent au culte chaque dimanche.

Les origines de l’Église réformée en Pologne remontent à la 1ère moitié du XVIe siècle, au moment où l’enseignement de Zwingli et Calvin pénètre en Pologne. Le grand réformateur JAN LASKI (1499-4560) raffermit cette jeune église, et malgré l’opposition du roi Sigismond, il réussit à mettre sur pied le système presbytéro-synodal. Il s’efforce aussi d’unir les trois principales églises réformées, luthériennes, et des Frères Tchèques.

La plupart des huguenots qui se sont installés en Pologne au début du XVIII° siècle se trouvaient déjà en Saxe dans la région de Dresde. Le prince électeur de Saxe, Auguste II, était aussi roi de Pologne. Il attira des huguenots dans la ville libre de Danzig, appelée Gdansk aujourd’hui. Ces huguenots se marient souvent à des allemands et obtiennent de ce fait automatiquement la nationalité allemande. Ils s’installent donc sans difficulté dans ce grand port polonais sur la Baltique.

J’ai rencontré Mme Alexandra Sekowska, chargée des Relations Extérieures à l’Église évangélique de Varsovie. Elle est d’origine huguenote. Son ancêtre, François Drège, est né en 1679 à Vitry-le-François, dans la Marne. Il y exerçait la profession de gantier et émigre en Allemagne après la Révocation de l’édit de Nantes. Il y meurt à l’âge de 95 ans. Son fils Jean-Pierre continue le métier paternel de gantier à Altona, près de Hambourg. Son petit-fils, Charles-Louis, naît en Prusse, à Potsdam (en 1756), devient fonctionnaire de l’État et meurt en 1817 – Vous remarquerez que la famille Drège continue à donner des prénoms français à ses enfants – Daniel, arrière-petit-fils de Charles, naît à Berlin en 1780, devient ébéniste, et meurt en 1843. Son fils Jan-Conrad est le premier Drège à porter un prénom germanique, il est magistrat, se trouve à Varsovie en 1850. Il y meurt 20 ans plus tard. Depuis, la famille Drège réside en Pologne. L’arrière-petite-fille de Jean Conrad, Mme Sekowska, est très attachée à son ascendance française.

Le Comité Protestant des Amitiés Françaises à l’Étranger souhaite à Casimir Bem, fondateur de la Société Huguenote en Pologne, un plein succès pour son initiative de mémoire historique et religieuse. Nous nous réjouissons de poursuivre des relations amicales avec son association.

(Emission du Comité protestant des Amitiés Français à l’Étranger du 3 mars 2002, sur France-Culture à 8h25)
par Micheline Guillierme

4 réflexions au sujet de “La Société huguenote en Pologne”

  1. Bonjour, je suis un descendant de François Drège, le nom de jeune fille de ma mère. Si vous pouviez me contacter, ou me mettre en contact avec Mme Sekowska ou Micheline Guillierme, j’en serai ravi.

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    • Bonjour je suis une descendante de ma grande mère musicienne et compositeur Lucja/Lucia/ Drège de domo Schiele. Je commence chercher mes racines .Je suis capable de Vous informer de cette branche de famille bien assimilée en Pologne. Sœurs Wanda Drège physicien, Helene Drège bibliophile, Irène Drège Giedroyc et Jan Drège qui a trouve la mort dans les montagne Tatry.

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  2. Bonjour, je suis un descendant de Jean Says, né en 1788 à Varsovie. Je cherche une piste pour remonter l’arbre généalogique. Ses parents étaient Jean Laborency Says et Marguerite Vecqui.

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  3. je suis très déçu que je n.arrive pas a trouver une communauté Polonaise protestante à Paris et en Ile De France aucune adresse meme pas des maisons de priére

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